Nîmes, le 23 mai 2005

                                                             

                                                           L’inspecteur d’académie

                                                           adjoint au directeur des services

                                                           départementaux de l’éducation nationale du Gard

 

                                                            à

 

                                                            Monsieur RAVAT

                                                            AFRAV

                                                            Parc Louis Riel 

                                                           2811 chemin Saint-Paul

                                                           30129 MANDUEL

 

 

 

       Monsieur,


            Par courrier en date du 17 mai, vous avez interpellé Monsieur le Recteur à propos de l’offre de langues étrangères au   collège de Manduel.

Il a été procédé, en liaison avec les services de l’inspection académique, à une enquête auprès des directeurs des écoles du secteur de recrutement du collège de Manduel. Selon cette enquête, tous les élèves des écoles élémentaires de ce secteur apprennent l’anglais.

Dans la logique de la continuité «école / collège » des apprentissages, rappelée par la Loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’Ecole, il est cohérent que la langue apprise à l’école le soit aussi dès l’entrée en sixième, une autre langue étant choisie en quatrième. Une rupture d’apprentissage de deux ans ne serait pas bénéfique aux élèves, qui risqueraient d’oublier une grande partie de leurs acquis.

Bien entendu, si les parents d’élèves étaient demandeurs de l’espagnol « 1 ère langue », il faudrait implanter cette langue dès l’école élémentaire à compter de la rentrée 2006, puis, dans la logique de continuité, poursuivre cette mise en place par le collège à la rentrée 2009.

Le choix entre « anglais langue 1 / espagnol langue 2 » et « espagnol langue 1 / anglais langue 2 » ne constitue pas  une diversification de l’offre en matière de langues. Dans cette optique, afin de donner un choix aux parents d’élèves, nous allons proposer l’allemand langue 1 au collège de Manduel dès la rentrée 2005.

Ainsi trois langues seront enseignées à Manduel  : allemand, anglais et espagnol ; trois langues le sont au collège de Bouillargues : anglais, espagnol et italien. L’espagnol est proposé en langue 1 dans ce dernier collège (18 élèves), en cohérence avec l’existence de l’espagnol à l’école Saint-Exupéry de Garons, où un poste a été fléché « espagnol » afin de consolider cet enseignement.

Je vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.


Daniel BOUVARD

 

 

 

 

NOTRE   RÉPONSE 

 

 

A.FR.AV.

Association FRancophonie AVenir

 

Inspection Académique du Gard

Monsieur l’adjoint au directeur des services départementaux de l’éducation nationale du Gard,

Monsieur Daniel Bouvard

58, rue Rouget de Lisle

30031 Nîmes  Cedex 1

 

 

 

 

 

Lettre recommandée avec accusé de réception numéro : RA 4523 6811 4FR

Objet : Lutte contre le tout anglais

 

 

 

Manduel, le  31 mai 2005

 

 

Monsieur,

 

 

Par votre lettre en date du 23 mai 2005, vous voulez bien m’informer à propos de l’offre de langues étrangères au collège de Manduel et je vous en remercie.

Toutefois, j’ai le regret de vous dire que les arguments que vous développez pour tenter de justifier la mise en place du seul anglais en sixième au futur collège de Manduel sont à mille lieues de me satisfaire, car, à  l’heure où l’on nous parle tant d’Europe, d’ouverture sur les autres, de respect des identités, de mise en valeur des patrimoines, de promotion des langues, je suis en droit d’attendre d’un collège tout neuf, qui ouvre ses portes en 2005, qu’il soit respectueux et donneur d’exemples de toutes ces valeurs.

Faut-il vous le rappeler, une des principales missions du Service public de l’Éducation nationale, et la plus noble, est de libérer nos enfants par le savoir et la culture, et non de les conforter dans les créneaux préétablis des marchands de la pensée unique, adeptes, s’il en est, du tout anglais.

À Manduel, il y a une possibilité d’ouvrir une classe d’hispanisants pour les 6e au futur collège de Manduel, pour peu que l’on s’en donne la peine. Je demande cela non pas pour agacer l’Administration, non pas pour faire l’intéressant ni même pour défendre une langue particulière, mais simplement pour que soit instauré le principe du choix des langues étrangères  à apprendre en 6e, car sans le choix, il n’y a pas de liberté et, comme chacun sait,  c’est dans le « sans liberté » que la dictature fait son lit.

Je sais que bon nombre de responsables de l’Éducation nationale disent que c’est en France qu’il y a le plus de choix et d’options quant aux langues étrangères présentées aux examens, notamment au baccalauréat. Certes, cela est peut-être vrai, mais le problème est que le dénominateur commun entre toutes ces langues et entre toutes ces options, c’est l’anglais à 90% des cas ; le problème est, qu’entre toutes ces langues et toutes ces options, la première enseignée, c’est l’anglais à 90% des cas . Cet état de fait, pourrait paraître anodin, il ne l’est pas, car il nous fait courir le risque de devenir tous bilingues français-anglais. Certaines personnes croient que le bilinguisme français-anglais sera un bien.  Ils se trompent. Le bilinguisme a toujours été une période de transition en attendant qu’une des deux langues, la plus faible, disparaisse. J’ai vécu au Québec et tout le monde sait là-bas que le bilinguisme français-anglais est fait pour faire disparaître le français du Canada. Plus près de nous, nos ancêtres, mes ancêtres, ont été bilingues un jour, ils parlaient un dialecte occitan et le français, on peut voir aujourd’hui le résultat.

Pour en revenir à votre lettre, permettez, que paragraphe après paragraphe, je vous prouve que votre argutie ne tient pas, qu’elle n’est que de la poudre aux yeux pour nous faire croire qu’il y aura du choix dans l’offre de langues étrangères au futur collège de Manduel , donc de la liberté et de la démocratie, alors qu’il n’y aura rien de tout cela, rien que l’anglais (LV1) à partir de la sixième et rien que l’espagnol (LV2) à partir de la 4e.

 

Au deuxième paragraphe de votre lettre vous écrivez qu’ « il a été procédé, en liaison avec les services de l’inspection académique, à une enquête auprès des directeurs des écoles du secteurs de recrutement du collège de Manduel » et que « selon cette enquête, tous les élèves des écoles élémentaires de ce secteur apprennent l’anglais » .

Je ne vous cacherai pas que ce paragraphe m’a laissé pantois, car M. Georges Combès, Chef de l’organisation scolaire pour le Gard, que j’ai eu au téléphone le lundi 11 avril 2005, ne m’a pas parlé, lui, d’ «enquête », mais de « sondage », un sondage réalisé en janvier-février, selon ses dires, sous l’autorité de M. Quintana, le Principal référent du futur collège, un sondage qui aurait montré une forte demande pour l’anglais au point qu’il n’y aurait pas assez d’élèves pour l’espagnol pour ouvrir une classe pour cette langue pour les sixièmes au futur collège.

Vous en conviendrez, il y a une différence entre réaliser un sondage pour connaître les demandes en langues des élèves et de leurs parents, et faire une enquête auprès des directeurs des écoles du secteur concerné par le futur collège pour savoir quelle(s) langue(s) étrangère(s) leurs élèves apprennent à l’école. Tout cela, vous en conviendrez,  n’est guère cohérent.

Si, comme vous le dites, il y a eu une enquête auprès des directeurs des écoles et non un sondage pour connaître les souhaits en langues des élèves et de leurs parents, je suis quelque peu inquiet qu’il vous faille diligenter une enquête pour savoir ce que l’on enseigne dans les trois écoles de la zone concernée par le futur collège (école François Fournier et école Nicolas Dourieu à Manduel et école Marcel Pagnol à Redessan), trois écoles qui ne sont qu’à 10 kilomètres de Nîmes et qui ont adopté l’anglais, voilà plus de trois ans.

« Enquête » ou « sondage », nous avons-là la preuve tout de même que les jeux étaient faits d’avance. De se demander alors, dans ces conditions, à quoi servait le formulaire de souhaits pour la langue en 6e que l’on a donné aux parents des élèves des CM2 à la mi-avril, alors que la décision sur le choix des langues avait déjà été prise par M. Quintana en janvier-février. Où sont la démocratie et la justice dans tout ça, s’il vous plaît  ?

 

 

Dans le troisième paragraphe vous dites : « Dans la logique de la continuité « école- collège » des apprentissages, rappelée par la Loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’École, il est cohérent que la langue apprise à l’école le soit aussi dès l’entrée en sixième... »

Dans ce paragraphe, il est très intéressant de noter que vous parlez de la « logique de la continuité des apprentissages » . Très bien, mais pourquoi alors, au nom de cette même logique,  ne voulez-vous pas mettre l’espagnol (LV1) au collège de Manduel, alors qu’il y a des Manduellois qui ont pris l’espagnol première langue vivante étrangère à Bouillargues ?

Pourquoi ces jeunes, qui ont eu le courage de prendre l’espagnol en sixième tandis que le troupeau prenait l’anglais, pourquoi, pour eux, n’appliquez-vous pas la logique de la continuité des apprentissages en instaurant l’espagnol (LV1) au nouveau collège ?  Pourquoi votre logique de la continuité des apprentissages ne marcherait-elle que dans un sens, celui qui vous intéresse ?  Serait-ce pour punir les hispanisants d’avoir choisi « la mauvaise langue »?

L’autre point intéressant de ce paragraphe réside dans le fait que vous précisiez au nom de la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’École, qu’il est cohérent que la langue apprise à l’école primaire le soit aussi en 6e.

Toute personne qui a un peu de vocabulaire en français, vous dira que « cohérent », n’est pas un synonyme de « obligatoire ». En effet, aucune loi ne stipule que l’initiation aux langues étrangères dans le primaire doit obligatoirement déboucher sur une langue particulière à apprendre en sixième au collège.

S’il paraît cohérent pour certains parents de vouloir que leur enfant continue à apprendre en sixième la langue étrangère qu’il a commencé à étudier en primaire, pour d’autres, il est plus cohérent - à l’égard de leur situation personnelle ou  autres - d’en apprendre une autre.

Pour ma part, mes deux enfants qui sont actuellement au collège de Bouillargues ont pris l’espagnol, première langue vivante, bien qu’ayant eu l’anglais en initiation en primaire à Manduel - cela vous prouve, soit dit en passant, qu’il est possible de changer de langue étrangère pour la sixième - parce que je considère que l’anglais est tellement omniprésent dans notre vie de tous les jours qu’ils n’oublieront pas ce qu’ils ont appris en initiation au primaire. C’est ce que pensaient  M. Claude Hagège, grand linguiste, et M. Jack Lang, ancien ministre de l’Éducation nationale, quand ils dénonçaient tous les deux en 2001 l’ultradominance de l’anglais dans notre système scolaire et qu’ils préconisaient pour lutter contre cette domination de placer l’anglais dans les secondes options (options LV2) pour équilibrer les langues entre elles.

D’autres parents voudront que leur enfant prenne l’espagnol (LV1) plutôt que l’anglais parce qu’ils considèrent que l ’anglais est une langue facile, et, à apprendre deux langues étrangères pour le BEPC et le baccalauréat, autant commencer par la plus difficile.

D’autres, d’origine espagnole, préféreront que leur enfant commence par l’espagnol en 6e, car celui-ci ayant des facilités dans cette langue et n’ayant donc pas trop à faire d’efforts pour l’apprendre, il pourra mieux se concentrer sur d’autres matières et ainsi se donner les meilleures chances de réussir son intégration en 6e.

D’autres, c’est le cas d’une personne de Redessan, peuvent avoir un enfant présentant des troubles de dyslexie, et les docteurs, en la matière, conseillent, plutôt que de prendre l’anglais qui est une langue à fort taux de dyslexiques, d’apprendre une langue latine.

Comme vous pouvez le constater, il y a beaucoup de cas pour lesquels il n’est pas forcément cohérent de continuer dans la langue étrangère que l’on vous a imposée en primaire. Dire, comme vous l’écrivez à la fin du troisième paragraphe de votre lettre, qu’une rupture d’apprentissage de deux ans ne serait pas bénéfique aux élèves, qui risqueraient d’oublier une grande partie de leurs acquis, n’engage que vous, et fort des exemples que je viens de citer, vous avez la preuve que des personnes pensent tout à fait différemment sans que cela  porte préjudice, au contraire, au bon parcours scolaire de leur enfant.

 

Dans le quatrième paragraphe, il est question, si les parents d’élèves étaient demandeurs de l’espagnol « 1ère langue », d’une possibilité de l’implanter dès l’école élémentaire à compter de la rentrée 2006.

Là aussi, il y a de quoi dire et matière même à être inquiet. En effet, à en croire votre propos, il suffirait qu’il y ait assez de demandeurs pour une langue étrangère pour implanter cette langue dans une école. Sachez que pour être demandeur d’une langue, il n’y a pas 36 raisons :

— Il y a ceux qui se laissent dominer et qui veulent donc la langue dominante pour leur enfant : l’anglais, actuellement.

— Il y a ceux qui sont Français, mais d’origine étrangère, qui voudront la langue du pays d’où ils viennent.

Dans les deux cas, notre École républicaine et laïque ne s’honore pas. Dans le premier cas, elle vend nos enfants à la langue du plus fort, dans le second, elle cède au communautarisme, voire à l’ethnicité. Pour pallier ces deux maux, il faut que les responsables de l’Éducation nationale, et vous en êtes,  aient le courage de proposer en 6e des grandes langues européennes, à égalité et au même titre que l’anglais, et cela au-delà de toute pression communautariste.

Que l’on ne s’y trompe pas, l’espagnol (LV1) que je demande au collège de Manduel, n’est rien d’autre que l’espagnol grande langue internationale et européenne et non l’espagnol d’une quelconque communauté ethnique de Manduel ou de Redessan.

 

Dans le cinquième paragraphe, vous écrivez  « Le choix entre « anglais langue 1 / espagnol langue 2 » et « espagnol langue 1 / anglais langue 2 » ne constitue pas une diversification de l’offre en matière de langues ». Effectivement cela ne constitue pas une diversification  en matière de langue, mais cela offre un avantage qui n’est pas à négliger, en ces temps de forte anglicisation, c’est que l’anglais n’est pas placé en premier dans votre seconde assertion. 

Subtilité, petit détail, allez-vous me dire. — Non, vous répondrai-je, car quand on est plusieurs à la maison, il faut apprendre à partager, à céder son tour, à ne pas être toujours le premier et il n’y a aucune raison que dans la Maison Europe, l’anglais soit servi toujours avant les autres.

Dans ce paragraphe vous créez une surprise, et non des moindres, vous déclarez qu’ « afin de donner un choix aux parents d’élèves , nous allons proposer l’allemand langue 1 au collège de Manduel dès la rentrée 2005 ».

Excusez-moi de vous le dire ainsi, mais je pense que cette annonce est dénuée de tout fondement. Je pense que vous dites cela pour vous donner bonne conscience et pour faire diversion auprès des médias ou de vos supérieurs hiérarchiques, car à l’heure d’aujourd’hui personne ne sait ni à Manduel ni à Redessan que vous avez l’intention de mettre l’allemand (LV1) au futur collège. Aucun papier, aucun formulaire n’a circulé dans les écoles pour avertir de cette nouvelle. Les associations de parents d’élèves, non plus, ne sont pas au courant. Alors intox, cette histoire d’allemand  ?

Quoi qu’il en soit pour sérieusement vouloir mettre l’allemand (LV1) au collège de Manduel, il aurait fallu s’y prendre tout le long de l’année scolaire afin de sensibiliser les enfants à cette langue qu’ils ne connaissent pas (ce ne sont pas des Alsaciens !) et dont les médias ne parlent pas, contrairement à l’anglais.

Je pense que vous faites cette proposition en sachant pertinemment qu’aucun parent ne prendra cette option pour son enfant et pour dire ensuite, à la rentrée, qu’il y avait le choix des langues en 6e, mais que ce sont  les parents qui n’ont pas voulu de l’allemand. Cette méthode est indigne et malhonnête.

 Vouloir mettre l’allemand (LV1) est en soi une bonne chose, car on rompt ainsi avec le tout anglais en 6e, mais je pense tout de même que l’espagnol serait plus à propos, parce que c’est une langue latine, et, à avoir le choix en 6e, autant avoir le choix entre une langue latine et une langue germanique.

Je vous rappelle que pour avoir une classe d’hispanisants à Manduel, il suffirait de refaire passer les formulaires de demande de langues aux parents d’élèves  (mais cette fois sans que les enseignants disent que c’est l’anglais qu’il faut cocher et que c’est l’anglais obligatoire, mais en précisant, au contraire, qu’il y a une possibilité d’ouvrir une classe d’espagnol, s’il y a assez de candidats pour cette langue).

 

Enfin, concernant le dernier paragraphe de votre lettre, faut-il préciser que lorsque vous affirmez que trois langues seront enseignées à Manduel : l’allemand, l’anglais et l’espagnol, l’allemand doit être pris au conditionnel. Au conditionnel, c’est-à-dire sous la condition expresse que les enseignants, les parents d’élèves et les élèves soient au courant que vous avez l’intention de mettre l’allemand (LV1) au collège de Manduel. Et comme je l’ai dit plus avant dans cette lettre, est-il bien sérieux de votre part d’affirmer qu’il y aura l’allemand (LV1) au futur collège, alors que vous n’avez pas à ce jour un seul élève d’inscrit pour cette langue dans le secteur Manduel-Redessan ?

Dans la dernière phrase, de ce dernier paragraphe, vous dites que l’espagnol est proposé en langue 1 à Bouillargues (18 élèves), en cohérence avec l’existence de l’espagnol à l’école Saint-

Exupéry de Garons . Permettez là encore que je vous fasse remarquer que parmi les 18 élèves de cette classe de 6e, il y a deux Manduellois, une fillette et mon fils, qui, cohérence ou pas, ne sont pas allés à l’école Saint-Exupéry de Garons, mais à celle de François Fournier à Manduel où sévit l’anglais.

Mais, puisque vous aimez parler « cohérence », je vous demanderai où est la cohérence de mettre l’allemand (LV1) au nouveau collège, alors qu’aucune école du secteur concerné n’a de poste fléché « allemand » afin de consolider cet enseignement.

Pour conclure, je vous demanderai de vous ressaisir, d’éviter de considérer les parents d’élèves comme des gens incapables d’émettre le moindre avis intéressant. Je vous demanderai, au nom de la grandeur de l’Éducation nationale, au nom de la France et du monde francophone d’éviter de  soumettre nos enfants à la dictature du tout anglais.

Faites en sorte que nos enfants apprennent les langues étrangères pour s’enrichir, pour s’ouvrir au monde et non pour s’aligner systématiquement sur la langue impériale.

Qu’il y ait de l’anglais, mais qu’il y ait d’autres langues aussi, sans favoritisme particulier pour une langue.  La France s’honorera d’une telle politique, la France qui a su souvent dire « NON » dans son histoire, tandis que les lâches, silencieux et résignés, suivaient le troupeau.

Quitte à me répéter, je me tourne vers vous, Monsieur, pour vous demander de bien vouloir intervenir dans cette affaire, afin qu’au plus vite soit reproposé aux parents des élèves de CM2 de Manduel et de Redessan, un questionnaire sur le choix de la langue étrangère à prendre en sixième pour leur enfant, pour que cette fois-ci ils puissent, librement et sans contrainte, cocher l’espagnol s’ils le désirent.

Votre action, en la matière, servira  à réparer l’injustice qu’a créée l’anglomanie patente de M. Quintana et nous évitera de porter cette affaire plus avant dans les médias, voire devant la justice.

Pardonnez-moi d’avoir été long, mais le sujet méritait des explications. Je vous remercie de votre attention, et dans l’attente que vous rétablissiez la justice et le bon sens dans le programme des langues au futur collège de Manduel, je vous prie, Monsieur, d’agréer mes salutations distinguées.

 

Régis Ravat

Président de l'A.FV.AV

 

 

 

 

Note : Cette lettre sera publiée dans « Fraterniphonie » , le journal de notre association. Bien évidemment, votre réponse, s’il y en a une, au nom du droit de réponse, sera publiée aussi.

Copie à Monsieur le Président de la République, à Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, à Monsieur le Président du Conseil Général, à Monsieur le Recteur de l’académie de Montpellier, à Monsieur l’Inspecteur de l’académie du Gard, à Monsieur le Médiateur.