A.FR.AV.

Association FRancophonie AVenir

 

M. le Recteur de l’académie de Montpellier

Monsieur Christian Nique

31, rue de l’Université

34064  Montpellier  Cedex 2

 

 

 

Objet : Lutte contre le tout anglais

         

  Manduel, le  3 février 2005

 

 

  Monsieur le Recteur,

 

  J’ai appris avec une grande joie que vous aviez pour intention de favoriser et de développer l’enseignement de la langue allemande dans l’académie de Montpellier, et cela dès les classes de primaire.

Je tiens, par la présente, à vous féliciter pour cette heureuse initiative, en mon nom et au nom de l’association que je représente. À vous féliciter, non pas parce que je suis un fin germaniste ou un amoureux inconditionnel de la langue allemande, mais parce que, défenseur du plurilinguisme, toute brèche effectuée dans le  bloc monolithique de la politique du tout anglais me réjouit.

Toutefois, que l’on ne s’y trompe pas, je ne suis pas non plus un primitif allergique à l’anglais pour le simple plaisir d’être un réboussier invétéré ou un anti je-ne-sais-quoi chronique. Non, rien de tout cela, je milite et je me bats pour qu’il y ait le choix des langues étrangères dans nos écoles et serai pleinement satisfait lorsque les 95 % d’élèves qui entrent actuellement en sixième en prenant l’anglais en 1ère langue étrangère, se transforment et se subdivisent en 25 % pour l’allemand, 25 % pour l’anglais, 25 % pour l’espagnol et 25 % pour l’italien (ou 20 % avec 5 langues proposées, etc.). Quand nous atteindrons ce résultat, nous pourrons dire alors que le plurilinguisme est respecté et que, ce faisant, notre système éducatif ne génère plus de discrimination à l’égard des langues autres que l’anglais et qu’il est synonyme de liberté et d’ouverture d’esprit puisqu’il s’ouvre au monde autrement que par la langue impériale.

Il y a de cela quelques temps, j’avais écrit à votre prédécesseur, M. William Marois, pour dénoncer la politique du tout anglais dans les écoles de notre région.

  Je lui avais décrit alors la situation déplorable de Manduel, où l’anglais règne en maître absolu dans les classes de primaire des deux écoles (école François Fournier et école Nicolas Dourieu). Mes trois enfants ont donc eu une initiation à l’anglais, et cela, bien évidemment, contre mon souhait et celui de ma femme.

Heureusement, le collège de Bouillargues offre l’espagnol en sixième, mes enfants ont donc pris, question de ne pas suivre le troupeau et de faire acte de Résistance, l’espagnol en première langue vivante. Mais pour combien de temps encore le collège des Fontaines va-t-il offrir l’espagnol en première langue vivante en sixième, quand on sait qu’en amont (en primaire) tout est fait pour l’anglais ?

Il y a quelques années de cela, le collège de Bouillargues offrait l’allemand en première langue vivante avec l’espagnol et l’anglais, mais, faute d’élèves, l’allemand fut supprimé. Là encore, faut-il s’étonner que plus personne ne demande l’allemand, alors que tout est fait en amont pour favoriser l’anglais ?

Enfin, pour finir mon propos, je voudrais vous demander d’avoir l’obligeance de veiller, au nom de tout ce que je viens d’invoquer, à ce que le futur collège de Manduel, qui doit ouvrir ses portes à la rentrée 2005, n’offre pas que l’anglais comme langue étrangère dans les classes de sixième, mais, qu’au contraire, d’autres langues étrangères y aient droit de cité et d’y apporter leur lumière aussi.

En vous remerciant de votre attention et de votre action en faveur du plurilinguisme, je vous prie d’agréer, Monsieur le Recteur, l’expression de toute ma considération.

 

 

Régis Ravat,

Président de l’A.FR.AV.