F r a t e r n i p h o n i e
Le journal de l'Association FRancophonie AVenir - A.FR.AV.
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QUATRIÈME TRIMESTRE 1996 | « La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ?» | Numéro 06 |
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“Toute la musique que j'aime, elle vient de là, elle vient du blues (1) j'y mets mes joies, j'y mets mes peines et tout ça, ça devient le blues (1), etc." Je sais, je sais, il ne fait jamais bonne impression lorsqu'on se dit défenseur de la langue française d'aimer le Rock n' roll et Johnny Hallyday de surcroît. Pourtant à mon corps défendant, j'aime la musique qui balance et l'idole des jeunes des années 60 lorsqu'il chante en français ne m'est pas antipathique, loin de là. J'ai toujours pensé que cantonner notre langue dans les seuls
créneaux du littéraire ou du culturellement correct n'était pas
suffisant pour son rayonnement. Le français, langue internationale,
doit être présent dans tous les domaines et ceux qui y contribuent
doivent être félicités et encouragés. On sait que nos chercheurs et
scientifiques publient leurs travaux en anglais, on sait que
l'informatique, comme bien d'autres domaines de hautes technologies, est
largement dévolue à l'anglais, alors honneur, pourquoi pas, à
Jean-Philippe Smet plus connu sous le nom de Johnny, qui va chanter en
novembre en plein pays anglo-saxon. à Las Vegas aux États-Unis
d'Amérique, le
blues (1) et le Rock' n Roll (1)
en mots de chez nous. (1) Style de musique dont le nom est difficilement traduisible.
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Je me souviens avoir lu dans
une revue “ littérairement correcte”, organe d'une association de
défense du français, des propos critiques à l'encontre de Patrick
Bruel. On lui reprochait des tournures de phrases alambiquées du style:
“ce que je dis, le le dis parce que je le pense au moment où je le
pense “, ou encore “ Je veux me laisser le choix de mes choix “.
Certes ce français-là est à éviter, mais de grâce ne tirons pas sur
le pianiste, sous peine de ne plus avoir de musique du tout. Parlons
plutôt de l'exploit qu'il a réalisé en parvenant à réunir plusieurs
dizaines de milliers de jeunes gens dans des concerts en Hollande, pays
comme l'on sait largement soumis à l'emprise anglo-saxonne, tout en
précisant que ces jeunes gens chantaient avec lui en français. Enfin, pour finir je parlerai d'un soir de juin à Montréal, au Québec. où, prenant un pot au Picasso Bar, rue Saint Denis, je vis partir dans une superbe décapotable, cheveux au vent et musique à fond le volume, quatre jeunes gens. Leur voiture tourna rue Sainte-Catherine,
direction Westmont, le quartier anglophone.
Régis Ravat, Président de I'A.FR.AV. |