QUATRIÈME TRIMESTRE 1997 « La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ?»   

 Numéro 10

              

Maires-patrie  

 

Louis riel

La voix francophone

 

Diana Spencer,

La voie anglophone

 

      Monsieur le Maire,

 

 À l'attention de M. Serge DURAND

M. le Maire de la Grande-Motte

1, place du 1er Octobre 1974

34280  La Grande-Motte

 

 

 

 

 

J'ai appris récemment que vous aviez l'intention de baptiser une place de votre ville « Lady Diana ». En bon républicain que je suis, je suis étonné qu'un élu de la République fasse autant d'honneur à une tête couronnée, et qui plus est, étrangère à la France.

Certes, cette dame est morte dans un bien dramatique accident et sa mort nous a tous attristés, mais faut-il pour autant en faire un roman ? Savez-vous que chaque semaine d'autres personnes meurent d'accidents sur les routes de France, des mamans aussi, et qui elles, auront trouvé la mort peut-être en allant travailler, et non, comme la Princesse, en se promenant avec un milliardaire.

Que dire aussi des orphelins laissés ainsi sur le carreau : d'un côté ceux qui seront les futurs locataires probables d'un foyer de la D.A.S.S et de l'autre, ceux qui finiront leur vie dans le confort douillet d'un château ou d'un palace. Drôle de République, que celle qui n'a d'yeux que pour les bien-nés et qui met aux oubliettes le simple citoyen.

Je connaissais les Républiques bananières, maintenant il faudra parler aussi de Républiques anglomanes, partagés que nous sommes entre notre engouement de parler anglais et l'envie d'épouser les us et coutumes de la perfide Albion. J'espère tout de même que pour baptiser une place « Lady Diana », vous n'en débaptiserez pas une au nom de Charles de Gaulle, de Jeanne d'Arc, des Martyrs de la Résistance ou des Déportés juifs.

Toutefois, si après réflexion vous jugiez que Mme Diana Spencer, autant sympathique fût-elle mais n'ayant rien fait de particulier pour la France, ne mérite tout de même pas l'honneur de figurer aux frontons de nos rues et si vous manquez d'idées pour nommer une place nouvelle, je vous propose la Place de la Francophonie, ou la Place Philippe Rossillon qui vient de mourir et qui fut un ardent défenseur du rayonnement francophone, ou la Place des Femmes Martyres d'Algérie ou tout simplement en prenant exemple sur le nom du parc qui abrite notre siège social, la Place Louis Riel, chef des Métis franco-canadiens qui s'était opposé aux Orangistes, les pairs et ancêtres de votre chère Princesse, Orangistes qui ont expulsé le peuple Métis de ses terres de la Rivière Rouge dans le Manitoba et qui, tout compte fait, ont fini par pendre cet empêcheur d'angliciser en rond en 1885.

Avec mes salutations Républicaines et Francophones.

 

Pour l'A.FR.AV.
Jean-Pierre Colinaro.

 

 

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