DEUXIÈME TRIMESTRE 1999 « La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ?»   

 Numéro 16

              

Contre l'enseignement précoce de l'anglais.  

 

Les conclusions d'une étude suisse de Mme Marie-France Veuillez Buriner, docteur ès Sciences de l'Éducation de l'Université de Genève. (Merkt, G., Immersion : une autre forme d'enseignement / apprentissage des langues vivantes. Neuchâtel, Documents de l'IRDP, 1993.) parlent par elles-mêmes.

En contexte minoritaire, vouloir « développer chez les élèves des compétences linguistiques proches de celles des bilingues, sans pour autant entraîner un affaiblissement de la maîtrise de la langue maternelle, cela paraît relever de l'utopie ou de l'hypocrisiea».

En contexte minoritaire, « plus le locuteur est jeune et plus les facteurs socioculturels sont déterminants, plus la langue seconde a tendance à se substituer à la première ».

En contexte minoritaire, « seuls les individus disposant d'un réseau culturel et d'une conscience aiguë de l'enjeu que constitue la maîtrise des langues ont des chances de sortir gagnants ».

« Il apparaît donc essentiel de mesurer le statut de la langue immergente et celui de la langue immergée ».
Il est « essentiel de maîtriser d'abord les structures de la langue maternelle pour réussir à bien saisir les structures de la langue seconde, pour ne pas confondre les structures de l'une avec celles de l'autre ».

« L'imposition de la langue seconde avant que les premières structures de la langue maternelle ne soient assimilées signifie souvent le début de problèmes scolaires difficilement surmontables ».

Pour que le bilinguisme ne devienne pas un « pot-pourri insipidea», il faut « posséder en premier lieu sa culture et sa propre langue. Sans cela, nous ne serions que des apatrides culturels ».

 

De son côté, la Grande-Bretagne a mené pendant 10 ans, auprès de 18000 élèves, une vaste étude sur l'apprentissage précoce de la langue seconde - le français dans un contexte majoritaire en plus, et dont le rapport-choc produit en 1975 par la National Foundation for Education Research in England and Wales, sous la responsabilité de Stern, Burstall et Harley, montre qu'il est inutile et contre-indiqué d'apprendre une langue seconde au primaire.

L'Association québécoise des professeurs de français (A.Q.P.F.) aurait adopté une position similaire déplorant l'augmentation du temps d'enseignement de l'anglais, « sans aucune étude des incidences de cette mesure sur la langue maternelle... ». D'autres organismes auraient fait de même. Plusieurs parents seraient, à juste titre, inquiets.

Impératif français demande donc au ministre de l'Éducation d'agir de façon responsable dans ce dossier en procédant à une évaluation publique des différentes expériences d'enseignement de l'anglais, langue seconde au primaire, avant d'en promouvoir l'enseignement plus précoce dans les écoles du Québec.

 

 

IMPÉRATIF FRANÇAIS

CP 449 Aylmer (Québec)

J9H 5E7

Courriel : imperatif@synapse.net

site : http://www.synapse.net-~impératif

 

 
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