QUATRIÈME TRIMESTRE 1999 « La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ?»   

 Numéro 18

              

La langue française, fondement de notre Nation.

 

Avec candeur et naïveté, nous pensions que notre langue était, avec la laïcité, un des fondements de notre Nation.

Dans notre République, le citoyen est blanc, jaune ou noir, il parle le français (langue véhiculaire officielle permettant, entre autres choses, à un Basque, un Breton, un Néo-Calédonien, un Corse, un Martiniquais, un Réunionnais, un Guadeloupéen, un Alsacien, un Guyanais, un Provençal, un Savoyard et un Tahitien de se comprendre). Il accepte la séparation du spirituel et du temporel (donner à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ; la concrétisation de ce principe, la loi de 1905 : séparation des Églises et de l'État). Une dictature religieuse étant, selon nous, le summum de la dictature.

Il nous semble qu'un citoyen français l'est pleinement en respectant ces principes. Il est citoyen par la tête et par le cœur, pas par sa couleur.
C'est pourquoi, nous sommes fiers d'appartenir à un « État-Nation » formé de citoyens qui, historiquement et constitutionnellement, ne peuvent pas être racistes.

En ce qui concerne la langue officielle de notre État, nous constatons une dégradation assez ancienne qui a tendance à s'amplifier, et, ce qui est plus grave, risque de se pérenniser.

Nous avons le sentiment que pour un certain nombre de responsables médiatiques, châtier son langage ne soit plus important. Le respect dû à notre langue tombe en déliquescence. L'utilisation abusive de mots « anglo-états-uniens » est devenue naturelle!  Chercher des synonymes ou créer des expressions latino-francophones est inutile pour la majorité des responsables de médias. Ils sont déjà au pays de l'hégémonie « anglo-états-uniophone ».

On n'a pas le droit de se servir de « l'explosion » des moyens de communication pour tout excuser et imposer ! La création de termes et l'utilisation de synonymes francophones ne sont plus à la mode. Par leur attitude, consciente ou non, certains responsables en communication veulent faire croire que les racines gréco-latines et celto-romano-franques de notre langue officielle sont devenues obsolètes.

C'est des Francs, tribu alémanique, que notre 1er roi de France est issu : Clovis, en 496. (Nous avons donc fêté en 1996 le 1500e anniversaire de notre pays avec nos « cousins germains allemands »). C'est pourquoi les citoyens allemands préfèrent une monnaie commune : mark, franc, ou franc-mark plutôt qu'euro, qui ne leur rappelle rien !

 

Pour de trop nombreux responsables de média, la latinité est une sous-culture. Personne ne peut espérer voir ses inventions universellement connues si elles ne s'expriment pas en « espéranto anglo-états-unien » !

Allons-nous tolérer ce fait accompli sans réagir ?
Il paraît que des diplomates et des savants de notre pays n'osent même plus utiliser le français dans les réunions internationales ! Pourquoi acceptons-nous l'objectif « secret » anglo-états-unien, qui estime normal qu'un Espagnol, un Italien, un Allemand, un Portugais, un Hollandais et un Français qui se rencontrent, doivent impérativement utiliser l'anglo-états-unien ? Selon ce principe, les autres langues ne sont que des langages mineurs, sans avenir.

Devons-nous promouvoir cette conception ou nous y plier ? Pourquoi favorisons-nous l'hégémonie anglo-états-unienne ?

Les Anglo-états-uniens ne sont-ils pas dans leur rôle en faisant croire que leur langage est plus facile à apprendre et à parler, éliminant de ce fait les autres langues internationales ? 

Pourquoi privilégie-t-on de manière inique et discriminatoire l'états-uniophonie au détriment des langues arabophones, asiatiques, germaniques et gréco-latines ?
L'allemand et le français sont les deux premières langues du Marché commun européen.
Il n'y a aucun anglo-américanophone de naissance sur le continent européen. Pourquoi et pour qui utilisons-nous de l'anglais sur ARTE, chaîne franco-allemande ?

Y a-t-il eu un vote aux Nations-unies stipulant que le monde en général et l'Europe continentale en particulier, sont sous le protectorat de la langue anglo-états-unienne ?

Jusqu'au 15e siècle, les Anglais ont parlé français.
Ils disent beef pour le bœuf mort et mutton pour le mouton mort. Dans les champs, le mouton vivant devient sheep et le bœuf ox (des bœufs oxen).
Étant des Anglais, ils ont trouvé normal de privilégier leurs racines. Pragmatiques, ils ont cessé de parler français et utilisent naturellement l'anglais maintenant. Ils stipulent qu'ils parlent l'anglais, pas l'anglo-états-unien. Nous trouvons leur attitude normale et la nôtre incompréhensible ! Serions-nous les seuls à penser ainsi ?


                            M. Alain Pichot
                            (78) Carrières-sur-Seine.

  

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