PREMIER TRIMESTRE 2000 « La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ?»   

 Numéro 19

              

Une devise pour l’Europe.

 

Aux organisateurs : 

 

-- du  journal Ouest-France (M. Daniel FLOC’H)

courriel : daniel-floch@ouest-france.fr

-- du Mémorial de la Paix

courriel : pressememo@mail.cpod.fr

 

Dans votre concours européen visant à définir une devise pour l’Europe, vous demandez de doubler systématiquement la version on langue nationale par une traduction en anglais.

En procédant ainsi, vous encouragez l’hégémonie de la langue anglaise on Europe. Nous n’ignorons pas votre argument qui consiste à avancer que la langue anglaise est la seule qui soit systématiquement apprise dans tous les pays d’Europe. Certes, cela est vrai. Mais, cela n’est-il pas déjà assez grave pour l’avenir de la diversité linguistique en Europe ? Soyez assurés que dans dix ans, le règlement d’un concours du même ordre stipulera que les réponses devront se faire uniquement en anglais! Après un drapeau, un hymne, une monnaie, une devise nous allons sans coup férir vers une langue unique pour l’Europe. Puisque Ouest-France et le Mémorial de la Paix ont eu l’initiative de ce projet, pourquoi ne pas avoir demandé que les devises en langues étrangères soient systématiquement traduites en français ? Notre langue est suffisamment pratiquée dans tous les pays d’Europe pour qu’on y trouve facilement, dans les écoles, des traducteurs compétents. Il y avait là une belle occasion de promouvoir notre langue. Et la France, un des principaux acteurs de la construction européenne, pouvait avoir cette exigence.

 

Si, malgré tout, vous aviez craint de paraître trop présomptueux, vous pouviez obtenir une présence du français à côté de l’anglais en y ajoutant peut-être une troisième langue au choix. C’eût été encourager le plurilinguisme tout en maintenant la place du français.

Notre langue est donc maintenant mise au même rang que le grec, le portugais ou le finnois. Pour respectables que soient ces langues, il faut rappeler la dimension internationale du français et sa place dans les grandes langues de culture. Nous pouvons légitimement revendiquer un rang privilégié parmi les langues européennes.

Par ailleurs, il nous semblait que Ouest-France, le plus grand journal d’expression française, serait attentif à préserver le principal outil de son activité, la langue française

Permettez-nous on conclusion de vous marquer notre tristesse. Voilà encore une occasion de perdue de défendre et de promouvoir notre langue. Quand l’Histoire se penchera sur la disparition du français, elle fera l’addition de tous ces petits abandons, de toutes ces concessions faites aux plus forts du moment.

Nous préférons être du côté de ceux qui se seront battus jusqu’au bout on portant au cœur l’amour de notre langue.



M. Marceau Déchamps

(78) Élancourt

courriel : d1f78@club-internet.fr

 
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