DEUXIÈME TRIMESTRE 2001 « La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ?»   

 Numéro 24

              

Réhabiliter ou rénover ? 

 

Dans un quotidien, du vendredi 9 mars 2001, un journaliste annonçait le Salon du bois au Centre des Expositions de sa ville. Parmi les thèmes présentés, on nous parle de location, acquisition, réhabilitation, équipement, aménagement, décoration. Les salons sont hébergés, cette année, dans les halls C et D, récemment réhabilités.

Il est vraiment fâcheux que certains s'entêtent à employer ce mot fourre-tout, dérivé de l'anglais. Il me semble que rénovation serait parfaitement adapté.

Comble de malchance, si l'on peut dire, la même faute revient le lendemain samedi 10 mars 2001. Le même journaliste, après quelques modifications de texte, réhabilite encore les halls C et D.

Puis-je rappeler que le verbe anglais “to rehabilite” (sans accent) signifie, à lui seul, rénover, restaurer, refaire, remettre en état. Par contre, en bon français, la réhabilitation est une décision par laquelle une personne, injustement accusée ou condamnée, recouvre l'exercice de ses prérogatives et de ses droits.

C'est ainsi que les trois millions de lecteurs du journal ont pu lire, dans ce numéro de samedi-dimanche, en page 6, « Accusé à tort de viol, il a obtenu “réparation”, après avoir passé huit mois en prison ». Il me semble que cet homme méritait d'être réhabilité ; il a simplement obtenu une réparation financière.

Est-ce suffisant pour qu'il retrouve toute l'estime de ses concitoyens ?

Arrêtons les anglicismes inappropriés, surtout en ces temps de vache folle et de fièvre aphteuse. Et puis, la langue française est si belle...

 

                                                                                                              M. Francis Guitton.
                                                                                                              (72) Le Mans.

 

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