QUATRIÈME TRIMESTRE 2002 « La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ?"   

 Numéro 30

              

L'école, l'anglicisation en marche. 

 

 Manduel, le 16 octobre 2002 

A.FR.AV.                                                                                                     

Objet : Lutte contre le tout anglais et 

contre le prosélytisme ethnorégionaliste à l'école. 

 

 

 

Monsieur VERRIER, Directeur

Collège  « Les Fontaines »

Rue des Jardins

30230 Bouillargues

 

 

Monsieur le Directeur,

 

 

     Vous avez donné aux élèves de 6e, par l'intermédiaire des professeurs, une feuille d'information vantant les mérites d'apprendre l'occitan.
     Sensibles au problème de l'enseignement des langues, nous avons été pour notre part désagréablement surpris de constater que seulement  20 élèves apprennent l'espagnol sur les 249 qui sont entrés en 6e dans votre collège cette année. Désagréablement surpris également de constater, alors qu'on nous parle - au niveau gouvernemental - de plurilinguisme à l'école, qu'il n'y ait aucune classe d'italien ni d'allemand dans la vôtre. Désagréablement surpris enfin, à la vue de ces 229 élèves restants, se ruant sur l'anglais - la langue des maîtres du monde du moment -, représentant ainsi 91,97 % de vos élèves de 6e contre seulement 8,03 % qui ont choisi l'espagnol.


    
N'y aurait-il pas là de la ségrégation linguistique ou, tout du moins, les prémices d'un profond colonialisme culturel ?


     Bien sûr, vous n'êtes pas responsable de cette situation lamentable, mais vous êtes-vous posé la question du comment du pourquoi ? Comment se fait-il, par exemple, que, dès la maternelle, on apprenne l'anglais à nos enfants et que parallèlement à cela, on favorise l'émergence de l'enseignement des langues régionales à l'école? Faut-il le dire, il s'agit d'appliquer les préceptes européens plus ou moins officieux en matière de langues, des préceptes qui consistent d'une part à favoriser le tout anglais et de l'autre, pour couper court à toute résistance des langues nationales face à ce tout anglais, à semer la division linguistique dans une prétendue quête identitaire régionale.
     Peut-être avez-vous entendu parler de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires ?
Cette Charte est d'essence germanique, pour une conception allemande de l'Europe, autrement dit, une Europe non plus des Nations (avec leur langue), mais une Europe des Landers, c'est-à-dire des Régions (avec leur langue). Cette conception de l'Europe est contraire aux valeurs de la République; notre République qui a bâti la nation française sur des valeurs de citoyenneté et non d'ethnicité. Nous n'allons pas entrer plus profond dans notre exposé, mais voulons vous dire tout simplement que la promotion des langues régionales n'est pas aussi neutre que cela paraît.
     Très attachés à l'école républicaine et laïque, très attachés à la notion de Nation solidaire et fraternelle en opposition au communautarisme ethno-régionaliste, nous osons espérer que le prosélytisme dont vous avez fait preuve à l'égard de la langue occitane, se mue plutôt en un militantisme pour la promotion de l'enseignement des grandes langues européennes telles l'espagnol, l'italien, l'allemand, le portugais, le russe, etc., afin que l'anglais ne règne plus en maître absolu dans nos écoles et cesse de coloniser l'esprit de nos enfants     (et de certains parents, hélas ! ).
     En vous remerciant de votre attention, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Directeur, l'expression de toute notre considération.

 

                                                                                                  Antonio Sierra De Santacruz
                                                                                                    Pour l'A.FR.AV.

 

 

Haut de page