TROISIÈME TRIMESTRE 2003 « La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ?»   

 Numéro 33

              

Quid de la vie française à Bruxelles ?

 

J'ai vécu ma jeunesse à Bruxelles où j'ai fréquenté l'Institut Saint-Louis. J'ai également vécu en Flandre où j'ai assisté à l'éradication de la langue française.

Ensuite mon activité professionnelle s'est déroulée dans le secteur bancaire (BBL), et dans ce milieu belgicain, politiquement correct, la prudence la plus élémentaire était de ne pas manifester ses idées à visage découvert, de rester sur le qui-vive dans un climat de suspicion.

J'aimerais, entre autres choses, livrer quelques réflexions sur la Région de Bruxelles, officiellement et artificiellement bilingue, bordée au nord, à l'est et à l'ouest par la Région flamande, la distance entre le sud de la ville et Waterloo en Wallonie est de 3,5 km. 

Les francophones y représentent plus de 85 % de la population, mais la surreprésentation de la faible minorité flamande imposée par l'État fédéral dominé par les Flamands est excessive, voire scandaleuse. La proportion entre Wallons et néerlandophones est loin de se refléter dans l'administration centrale et régionale.

En outre, les emplois au niveau des postes de travail, n'y sont pas également répartis - les Flamands occupant en particulier les positions stratégiques.
C'est une évidence que la compétence n'est pas seule à déterminer la distribution des emplois. La langue et la culture communes facilitent le contact et les connivences.

D'eux-mêmes, les majoritaires cooptent ou nomment rarement des minoritaires - même brillants. Il semble que le seul fait d'entendre répondre en français soit considéré comme une insulte par ces honorables fonctionnaires.
D'une manière générale, il y a une sous-représentation wallonne ou francophone dans l'administration fédérale aux échelons les plus élevés.

J'affirme que le flamand, même érigé en néerlandais, ne saurait rivaliser avec le français par la culture, l'histoire et le rayonnement. Le Flamand qui étudie le français acquiert un bilinguisme de progression, tandis que le Wallon qui étudie le néerlandais acquiert un bilinguisme de résignation.

L'anglo-américanisation de Bruxelles, encouragée par les Flamands, n'est qu'une manière revancharde de camoufler la visibilité du fait français de la cité.

 

 

   Je rappelle aussi que dans les six communes à facilités (1) de la périphérie bruxelloise, les francophones sont majoritaires. Cependant, ils subissent des brimades linguistiques légales.

  À titre d'exemple : interdiction de toute école francophone autre que maternelle ou primaire, inspection d'un autre âge par des inspecteurs linguistiques, limitation des achats de livres français par les bibliothèques publiques, renouvellement systématique des demandes pour obtenir des documents administratifs en français, comptabilité des entreprises obligatoirement en langue néerlandaise, personnel communal exclusivement néerlandophone.

  Je voudrais attirer l'attention sur certains propos injurieux proférés par des B.V. (Bekende Vlamingem - Flamands extrémistes connus) à l'endroit des Wallons, propos qui auraient provoqué, avec raison, des réactions vives de la part du Centre pour l'Égalité des Chances et de la Lutte contre le racisme, si ceux-ci avaient été adressés à des Maghrébins. 

  Il nous faut donc proclamer que Bruxelles est une ville de langue française où le flamand doit être accueilli au même titre que les autres langues, sans plus.

M. Rodolphe Lamy
(Ottignies)
WALLONIE

(1) Voir le Fraterniphonie n°31

 

La solution serait de :

1 - Déflamandiser progressivement Bruxelles.

2 - Réserver 85 % des emplois publics à des francophones.

3 - Renforcer au maximum l'axe de solidarité Wallonie-Bruxelles.

4 - Défendre avec zèle les intérêts wallons et cela avec autant d'énergie qu'à combattre les injustices.

 

 

 

Haut de page