QUATRIÈME TRIMESTRE 2007 « La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ?»   

 Numéro 50

              

En attendant... les pompiers ! 

 

   Voici le numéro 50 de notre journal associatif. Cela représente, mine de rien, 12 années de militantisme assidu et actif, 12 années durant lesquelles chaque trimestre,  à travers nos 12 pages, nous nous sommes efforcés d’affiner notre discours pour la défense de la langue française, pour la promotion de la francophonie, pour le respect de la diversité, pour la lutte contre le tout anglais.

   Si le cap des 50 numéros doit être le moment pour nous de faire le point sur la situation linguistique de notre pays, nous pouvons dire sans nous tromper, hélas, que la langue française est de plus en plus malmenée, que la Francophonie est ignorée, que le plurilinguisme est un vain mot et que l’anglicisation triomphe partout.

À dire vrai, vu l’étendue du désastre, nous ne comprenons pas qu’il n’y ait pas plus de gens qui « se bougent »  pour le français. En effet, dans ce combat, où sont nos politiciens, nos élites, nos hommes de l’art, nos stratèges, le peuple ? Comment se fait-il que nous soyons si peu nombreux à défendre la langue française, alors que l’anglais est partout ? Comment se fait-il qu’il faille une A.FR.AV pour défendre cette cause,  c’est-à-dire une simple association sans moyens et sans influence, perdue aux fins fonds des Costières de Nîmes, qui plus est, alors qu’il faudrait la force d’un État pour intervenir ?  Voilà 12 années que nous sommes, avec des seaux d’eau, en train de tenter d’éteindre l’incendie qui ravage notre langue et avec elle notre fond culturel et notre identité. Voilà 12 années que nous attendons la grande lance et la grande échelle des pompiers. Il nous faudrait maintenant des hélicoptères bombardiers d’eau, voire des canadairs, il serait nécessaire également de couper le gaz, car ça menace d’exploser. Gardons l’espoir cependant, chers amis de l’A.FR.AV, car peut-être à force de nous voir  nous agiter avec nos seaux d’eau, nos politiciens et autres pseudo-décideurs finiront-ils par avoir honte de nous voir nous battre tout seuls ; sait-on jamais, ils ont peut-être un peu d’honneur au fond de leur âme !

Quoi qu’il en soit, en attendant que ces messieurs et dames se réveillent, notre mission sera de continuer le combat avec nos seaux d’eau, tant pis, et peut-être avec un camion-citerne, si par bonheur je gagnais au tiercé.

Accrochons-nous aux branches pour ne pas tomber, à toutes les branches, qu’elles soient d’en haut, d’en bas, du centre, de droite, de gauche, l’essentiel étant de ne pas mettre un genou à terre. Ainsi à l’A.FR.AV, vous l’aurez compris, nous essayons de rassembler autour de la langue française un maximum de gens de bonne volonté, qu’ils soient de droite, du centre, de gauche, d’ailleurs ou de nulle part. Belle ouverture d’esprit, pourrait-on dire, mais une ouverture qui, loin de nous valoir des adhérents par milliers — ce qui nous donnerait forcément du poids face à nos interlocuteurs ou plus de seaux d’eau face à l’incendie — nous vaut plutôt des problèmes, des démissions même, certains adhérents ne pouvant souffrir que l’on puisse faire de la RÉSISTANCE ou du volontariat chez les pompiers avec pour compagnon d’arme ou de travail un royaliste, un communiste, un traditionnaliste, un souverainiste, un nationaliste, un cégétiste, etc. Alors, répétons-le encore une fois, notre association est apolitique, et c’est bien parce qu’elle est apolitique, donc affiliée à aucun parti, qu’elle donne la parole à tous, sans exception, pour peu que les sujets langue française, Francophonie, respect de la diversité, lutte contre le tout anglais, soient abordés. N’oublions pas non plus que défendre la langue française, c’est défendre aussi la pluralité, la diversité, le choix, le respect : il serait donc complètement aberrant qu’au sein même de notre association ces valeurs-là ne soient pas respectées.

Enfin, s’il fallait résumer la pensée que nous avons forgée durant ces 12 années de lutte, je rappellerai celle que notre dernier tract a développée :

 La langue française est,  dans le contexte actuel de la mondialisation de l’économie, une arme de lutte contre l’uniformisation du monde par l’anglais. Entre communautarisme et mondialisme, entre tout ayatollah et tout Coca-Cola, elle est un juste milieu. Et si la liberté, c’est d’avoir le choix, alors, au nom de la liberté, la langue française doit,  à son niveau, et avec d’autres langues, contribuer à ce qu’il y ait toujours le choix, dans la communication internationale, de pouvoir s’exprimer autrement qu’en anglais.

À coup sûr, nous avons là une idée neuve, juste et noble à défendre, de quoi certainement nous remplir de joie et nous motiver plus encore à continuer  le combat.

Haut les cœurs, mes amis !

 

Le Président de l’A.FR.AV

 
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