QUATRIÈME TRIMESTRE 2008 « La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ?»   

 Numéro 54

              

Politique flamande 

 

Un parti libéral flamand, l’Open Vld, a proposé lors de son congrès de novembre 2008, que l’anglais devienne la troisième langue utilisée dans l’administration à Bruxelles. Ainsi, selon M. Sven Gatz., vice-président de ce parti, « Il est préférable d'institutionnaliser une pratique existante plutôt que de nier la réalité ».

La réalité, il faut bien le reconnaître, c’est que les Flamands en terme démographique, à Bruxelles et dans sa périphérie, perdent du terrain par rapport aux francophones. En effet, l’immense majorité des étrangers et des immigrants qui viennent s’installer dans la capitale européenne ou dans sa banlieue optent pour le français, langue internationale et non pour le flamand, simple langue régionale. C’est ainsi : l’attractivité du français est plus forte que le flamand. Devant la progression des parlant français, trois bourgmestres francophones viennent d’être élus dans des communes situées dans la banlieue flamande de Bruxelles, Crainhem, Wezem­beek-Oppem et Linkebeek, communes qui sont peu à peu, au fil des années, passées d’une population majoritairement flamande à une population majoritairement  francophone.

Bien sûr, cette situation n’est pas sans nous rappeler celle qu’ont connue les Francos d’Amérique (ou celle que connaissent certains francophones actuellement au Canada), une situation qui les a rendus minoritaires dans leur propre pays au point qu’ils se sont fait angliciser massivement par la majorité anglophone (voir le film les Tisserands du Pouvoir). Dès lors, on peut comprendre l’amertume des Flamands.

Mais tout de même, promouvoir l’anglais pour tenter d’arrêter la progression du français relève d’un acte vicieux qui prouve, s’il en était, que les communautés linguistiques de ce pays ne communiquent pas, n’ont pas envie de trouver des solutions communes à leurs problèmes et que seul compte d’abattre l’autre, quitte à faire gagner un tiers, l’anglais en l’occurrence ici.

Lamentable !

M. Poël van De Frihte

Vilvorde (Belgique)

 

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