FRATERNIPHONIE

LE JOURNAL DE L’ASSOCIATION FRANCOPHONIE AVENIR - A.FR.AV

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TROISIÈME TRIMESTRE 2011

« La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ? »   

 Numéro 65

              

La Libye et nos « amis » anglais 

 

   « II convient de rappeler que la France avait occupé depuis le 11 avril 1943 une grande partie du territoire libyen et que nos troupes y furent stationnées jusqu'en 1956. Leur éviction de ce        territoire fit suite aux accords du 11 août 1955 signés par un certain Mendès-France. »

La présence française en Libye date de 1941 pour combattre les troupes italiennes alliées de l’Allemagne nazie. Assez rapidement, sous le commandement du général Leclerc, les Français ont occupé les 2/3 du pays en deux campagnes et firent la jonction avec les Britanniques de Montgomery le 26 janvier 1943.

C'est alors que commencèrent les différends avec les Anglais : « qui prétendaient administrer les territoires conquis par les Français. Un accord, signé non sans mal, nous octroya l'administration du Fezzan et leur céda celle de la Cyrénaïque et de la Tripolitaine. Le 11 avril 1943, le territoire français du  Fezzan-Ghadamès, « la part de la France dans la bataille   d'Afrique », était créé et le colonel Delange devint le premier gouverneur. Malheureusement pour nous, la suite démontra que nos prétendus alliés n'eurent dès lors qu'un seul objectif : nous évincer de Libye. »

« La présence de la France au Fezzan constituait un atout   majeur. C'était tout d'abord un bouclier stratégique qui assurait la protection avancée de la Tunisie, du Sahara et de l'Afrique française. En effet des tribus d'origine libyenne, les Senoussis, manipulés par nos ennemis, avaient toujours manifesté une   profonde hostilité envers nous. Elles étaient aussi responsables de l'agitation entretenue au Sahara durant la Première Guerre mondiale et notamment de l'assassinat du père de Foucauld.

« Notre conquête militaire avait redoré notre blason et renforcé notre prestige, mis à mal par la défaite de 1940, au sein du peuple touareg, mais elle avait surtout renforcé nos droits sur la possession et l'exploitation des richesses du sous-sol saharien. La présence, longtemps et étrangement contestée, d'un énorme gisement de gaz et de pétrole couvrant le Sahara et le Fezzan était devenue une certitude.

« Un trésor gisait sous nos pieds, il ne nous restait qu'à le protéger, le conserver et l'exploiter. Les grandes manœuvres anglo-américaines commencèrent alors pour nous déposséder.

Pour notre    malheur, le  Fezzan français trouva peu de défenseurs et le gouvernement de la république, toujours égal à lui-même renonça à défendre nos droits et à préserver nos intérêts.

« Impuissance ou trahison, la France perdit ce qu'elle avait conquis durant la Deuxième Guerre mondiale. On peut affirmer que notre éviction du Fezzan fut le prélude à notre éviction de toute l'Afrique du Nord. »

Après la guerre, un personnage important a immédiatement compris l'intérêt primordial qu'avait la France de se maintenir au Fezzan : Conrad Kilian. Il était explorateur et géologue de génie et doit être considéré comme I' « inventeur » du pétrole         saharien :

« Depuis la conquête il avait déployé toute son énergie auprès de toutes les autorités françaises pour démontrer l'importance et la richesse du Fezzan et surtout la nécessité impérieuse de conserver ce territoire. Il leur adressa pas moins de 27 notes et mémoires pour les inciter à contrer l'offensive anglo-américaine et à défendre nos intérêts.

« Le général Leclerc, qui avait déclaré : « je n'ai pas conquis le Fezzan pour le roi d'Angleterre », fut le seul à le comprendre et à le soutenir. Il n'aurait jamais admis que l'on brade ce territoire et que l'on lèse nos intérêts. C'est sans doute la raison pour laquelle il perdit la vie dans un accident d'avion, resté mystérieux, survenu le 27 novembre 1947 dans la région de Colomb Béchar.

« Conrad Kilian ne lui survécut pas plus longtemps : il fut « suicidé » dans une chambre d'hôtel à Grenoble. Il fut retrouvé, le 30 avril 1950, sanglant et pendu à l'espagnolette de la fenêtre. Le destin ou l'Intelligence Service, avait, une fois de plus, servi au mieux les intérêts anglais. Rappelons que déjà, en 1896, le marquis de Mores, qui avait voulu contrer l'Angleterre dans  cette zone, y avait perdu la vie. Comment ne pas éprouver de la honte et du mépris pour cette république qui laissa traiter ainsi de tels hommes. »

Parmi les multiples causes de la perte de notre empire colonial, il ne faut jamais oublier le rôle que jouèrent « nos amis les Anglais », ainsi que l'ONU, efficace courroie de transmission des États-Unis d’Amérique.

 

 

Ainsi, en 1951, à l'initiative anglaise soutenue par les Américains, l'ONU imposa la création d'un royaume de Libye indépendant, dirigé par le roi Idriss Ier, chef sénoussis, manipulé par les Anglais. Ainsi le gouvernement français abandonna   lâchement la population du Fezzan (40 000 habitants) et son chef le bey Ahmed Salem Nasr qui s'était rangé du côté français ! Et c'est ainsi que des négociations pendant les quelques années suivantes aboutirent, le 30 novembre 1956 au départ des derniers Français de notre dernière conquête historique. Il n'a pas fallu ensuite très longtemps (treize ans) pour qu'un coup d'État renverse le roi fantoche Idriss en 1969 et le remplace par Kadhafi qui a tenu le pouvoir sans partage depuis plus de 40 ans !

Ce bref survol de l'histoire récente de la Libye, trop peu connu et soigneusement camouflé, montre bien où se trouvaient les responsabilités de l'accession au pouvoir du « dictateur » Kadhafi que l'on a beau jeu de critiquer aujourd'hui !

 M. Pierre Papadacci

 

 

 

 

 
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