FRATERNIPHONIE

LE JOURNAL DE L’ASSOCIATION FRANCOPHONIE AVENIR - A.FR.AV

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TROISIÈME TRIMESTRE 2011

« La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ? »   

 Numéro 65

              

La théorie de la mort politique

 

Évidemment, à vouloir imiter les États-Unis d’Amérique en tout, à vouloir les singer jusqu’à, notamment, mettre leur langue partout, il fallait s’attendre qu’une crise les touchant, nous toucherait aussi.

   Ce n’est un secret pour personne, les États-Unis d’Amérique sont  endettés, très endettés. Ce pays vit au dessus de ses moyens au point qu’il est au bord de la faillite et, ce n’est pas par hasard, puisque nous lui  emboîtons le pas dans tout ce que nous faisons, que la plupart des pays européens connaissent, eux aussi,  les mêmes symptômes de banqueroute. Pensée unique, langue unique, maux communs, jamais cet adage ne se sera   autant vérifié avec la crise financière qui s’abat aujourd’hui sur le monde occidental.

L’euro, la monnaie unique européenne, faite pour être forte comme l’était le mark allemand et pour servir une économie de type ultralibérale à l’anglo-saxonne, l’euro qui devait être synonyme de prospérité et de grandeur retrouvée, de plein emploi et de pouvoir d’achat en hausse, n’a fait, en réalité, que contribuer à la ruine des pays qui l’ont adopté.

À cause de lui, la Grèce, un des plus  faibles pays européens économiquement parlant, est désormais attaquée par des  hordes de banquiers qui eux-mêmes sont attaqués par des agences fantômes de notation, sorte de généraux en chef venus de nulle part, qui menacent de mal noter les banquiers-pilleurs qui ne pilleraient pas avec assez de tact et de rigueur.

Bref, une nouvelle guerre est née : la guerre financière. Sus aux guerres conventionnelles où la population risquait de voir l’ennemi et donc de tirer sur lui pour se défendre. Désormais, avec la nouvelle  guerre, l’ennemi est invisible, virtuel, il détruit le tissu social et économique du pays qu’il attaque, met le peuple à genoux, mais laisse les infrastructures debout,    intactes, prêtes à être rachetées au rabais par les autres financiers de l’équipe qui attendent en embuscade  la fin du travail des premiers pour intervenir.

Avec cet euro fort, aux senteurs de mark allemand et d’ultralibéralisme anglo-saxon, fut promue, bien évidemment, la langue des généraux envahisseurs, c’est-à-dire l’anglais, la langue des États-Unis d’Amérique.

Ainsi, alors que la langue française était placée en première langue étrangère enseignée à l’école au Portugal, en Espagne, en Italie et en Grèce, l’anglais vint prendre sa place. Ces pays, alors, « grâce » à l’Europe du traité de Maastricht, c’est-à-dire « grâce » à l’Europe telle que la voulaient les États-Uniens, libre-échangiste et ultralibérale, adoptèrent avec joie et empressement, l’euro et l’anglais. L’euro même qui est en train de les ruiner et l’anglais qui donnera l’occasion à une   partie de leurs enfants de fuir le navire pour aller se vendre en anglais à l’étranger, en Australie, par exemple, ou ailleurs dans l’aire anglophone, contribuant ainsi à fortifier le nid d’où sont partis les vautours qui ont participé au dépeçage en règle de leur pays d’origine.

Mais comment nos politiciens ont-ils bien pu accepter que s’installe cette théorie de mort en France et partout en Europe ? Si gouverner, c’est prévoir, comment se fait-il qu’ils n’aient rien prévu, rien vu venir ?

Le Secrétaire d’État au Tourisme, ex-porte-paroles du Gouvernement, Monsieur Frédéric Lefebvre, nous a donné un début de réponse dans le parallèle qu’il a fait, récemment, entre chômage et natalité. En effet, n’a-t-il pas souligné qu’avec 140 000 à 150 000 jeunes par an entrant sur le    marché du travail en France, il faut créer plus de 150 000 emplois pour faire baisser le chômage, « problème » moindre en Allemagne, a-t-il déclaré, puisque ce pays a un taux de natalité qui s’est effondré (sic) ? Autrement dit, M. Lefebvre a eu l’air de regretter que la France ait une forte natalité, une forte natalité qui, au lieu d’être synonyme pour lui de vie et d’avenir pour le pays, est plutôt synonyme de punition.   Ainsi, nous avons bien là un politicien qui a l’esprit de mort, pensant qu’il y aurait moins de chômage s’il y avait moins de naissances, c’est-à-dire qu’il y aurait moins de problèmes s’il y avait moins de Français et donc, par voie de conséquence,  plus de problèmes du tout si carrément la France disparaissait.

D’autres hommes politiques français ont également cet esprit de mort, cette envie de nous faire disparaître pour faire disparaître les problèmes à résoudre, un peu comme ces mauvais médecins qui souhaitent la mort du malade pour ne plus avoir à soigner sa maladie. « Faisons disparaître la France, pour résoudre les problèmes de la France » pourrait être la devise de ces   fossoyeurs. Il en est ainsi des ministres Darcos, Chatel, Borloo, Pécresse et Cie qui rêvent que nos enfants apprennent l’anglais dès le berceau, ignorant, ou faisant semblant d’ignorer, qu’à créer ainsi de  petits bilingues, on crée des Français prêts  à être assimilés, prêts à accepter le basculement linguistique, c’est-à-dire prêts à disparaître avec leur langue maternelle dans le premier machin anglo-mondialisé qui les sifflera.

Oui, c’est donc bien l’esprit de mort qui habite un bon nombre de nos politiciens. La prochaine élection présidentielle doit alors être pour nous l’occasion de leur dire que nous ne voulons pas de leur mort annoncée, que nous ne voulons pas être euthanasiés à l’anglais, ni asphyxiés au système de vie et de pensée anglo-américain, et que, au contraire,  nous voulons vivre, tournés vers l’Europe de la coopération entre Nations, vers la Francophonie internationale et   solidaire, et, forts de cette base saine, vers le monde, tout simplement.  

Le Président de l’A.FR.AV

 

 

 
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