FRATERNIPHONIE

LE JOURNAL DE L’ASSOCIATION FRANCOPHONIE AVENIR - A.FR.AV

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PREMIER TRIMESTRE 2004

« La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ? »   

 Numéro 35

Giscard, le vrai faux-ami de la langue française et de la

Francophonie, a été élu à l'Académie française.

Après les diamants de Bokassa,

il s'offre le fauteuil de Senghor !

Décidément, l'Afrique n'a pas fini d'être pillée !

 

M. Valéry Giscard d'Estaing a été élu à l'Académie française. Ainsi a-t-il pris le fauteuil n°16 d’un des pères de la Francophonie, M. Léopold Sédar Senghor, décédé en 2001. Face à cette élection, comment ne pas être étonné, voire écœuré, quand on sait que ce monsieur n'est ni un amoureux ni un défenseur de la langue française? En effet, comment ne pas se rappeler qu'au soir de son élection à la présidence de la République, il y a de cela plus de trente ans, il n'avait pas trouvé mieux que de s'exprimer en anglais devant la presse étrangère ? Comment ne pas se rappeler qu'au pouvoir, il ne cessa de faire la promotion de cette langue en se faisant le chantre, notamment, du bilinguisme français/anglais ? Cette politique, consistant à favoriser l'anglais par rapport aux autres langues étrangères, eut pour conséquence désastreuse que l'Espagne et l'Italie firent de même, et cela entraîna que notre langue, jusqu'alors première langue étrangère enseignée dans ces pays, céda la place à l'anglais. Comment ne pas se rappeler son voyage officiel en Louisiane en tant que Président de la République française, où il montra une fois de plus combien il n'est nullement préoccupé par les questions linguistiques et encore moins par la langue française ? En effet, alors que la Louisiane est le seul État des États-Unis d'Amérique où la langue française a un statut de langue officielle, il fit son discours en anglais. Les Louisianais francophones, qui se battent depuis plus de cinquante ans pour la survie et la reconnaissance du français dans cet État, en furent tout retournés et dépités. Comment ne pas se rappeler aussi que dans un des rares livres qu'il a écrits « Les Français-Réflexions sur le destin d'un peuple » (Plon, 2000), il décrit aux pages 65-66 le pouvoir hégémonique de l’anglais , sans s'en offusquer pour autant et sans proposer de solutions pour lutter contre cette domination :

    Giscard à l'Académie française « L'anglais est devenu la langue commerciale internationale... La tendance a été accentuée par le développement des technologies nouvelles de la communication et de l'information, dont la langue d'usage est l'anglais. Lorsque le président de l'Assemblée nationale a pris l'heureuse initiative de mettre un moniteur d'information à la disposition des députés pour les initier à l'accès à Internet, des indications portées à l'écran de mon ordinateur étaient exprimées en anglais. Nos chercheurs scientifiques savent qu'il leur faut désormais, pour communiquer les résultats de leurs travaux, rédiger leurs mémoires en anglais, ...(sic) » .

    Enfin, dernièrement, nommé président de la Convention pour élaborer une Constitution à l'Europe, comment ne pas se rappeler qu'il se montra sourd aux appels des associations de défense de la langue française qui demandaient toutes que soit prévu dans les textes un article garantissant la vie et la survie des langues nationales européennes face à la pieuvre du tout anglais ?

    À n’en pas douter, fort de tous ces services rendus à la langue anglaise, M. Valéry Giscard d'Estaing méritait plus d'obtenir le titre anglais de "Sir", que de recevoir l'Épée et l'Habit Vert des Académiciens, symboles, comme l'on sait, des Chevaliers d'honneur et des Chevaliers servants de notre belle langue française.

    Que penser alors de nos Académiciens qui ont élu dès le premier tour et lors d'une séance d'à peine trente minutes, cet anglomaqué parmi eux ? Sur les 34 participants, 19 ont voté pour lui, 12 ont voté blanc et 3 ont préféré un autre candidat. M. Druon a été le plus véhément à s'insurger contre la venue de VGE à l'Académie, mais a-t-il pour autant profité du forum national, voire international, qui lui était offert pour dénoncer à travers VGE la politique du tout anglais de la France, de l'Europe et du Monde ? A-t-il eu l'idée, ne serait-ce qu'une minute, de mener le combat contre Giscard sur le terrain de l'anglomanie ? Non ! Car à lire et à écouter les médias, M. Druon et ses alliés en voulaient à Giscard parce qu'ils avaient un vieux compte à régler avec lui au sujet d'une histoire politico-politicienne, une histoire de clans entre gaullistes et giscardiens, une histoire qui remonterait à l'année 69. Bref, ils se sont opposés à Giscard à l'Académie non pas sur le plan de la langue, le seul plan qui devrait prévaloir en cette enceinte, mais sur une sombre affaire de politicards.

    Force est de constater alors, qu’à l'Académie française, comme c'est le cas désormais partout en France, la langue française n'est pas la priorité, la langue française n’est pas au centre du débat, et qu’on s'en fout, en somme, comme de l'an quarante.

 

Le Président de l’A.FR.AV

 

 

 

 

 

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