FRATERNIPHONIE

LE JOURNAL DE L’ASSOCIATION FRANCOPHONIE AVENIR - A.FR.AV

Parc Louis-Riel - 2811 chemin de Saint-Paul, 30129 Manduel -  FRANCE

Site : www. francophonie-avenir.com  -  Chaîne-vidéos : www.youtube.com/user/Fraterniphonie

TROISIÈME TRIMESTRE 2013

« La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ? »   

 Numéro 73

Dictatures, rebelles et chinchilla !

 C’est bizarre, tout de même, dans la guerre civile qui sévit actuellement en Syrie, le président Hollande et son gouvernement, avec notamment son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ont tous été, et le sont encore, sans la moindre hésitation, du côté des rebelles.

   Soit, le président de la Syrie,  Bachar el-Assad, n’est pas un ange, loin de là, un personnage que l’on pourrait certes classer dans la catégorie des dictateurs, mais les rebelles, infiltrés à plus de 80 % par les terroristes d’Al-Qaïda, en quoi seraient-ils moins dangereux pour la stabilité de la région et en quoi seraient-ils garants de plus de démocratie pour le pays que le dictateur en place ?

François Hollande et son équipe ont-ils entendu les cris de ralliement des chrétiens de Syrie à Assad, préférant le dictateur en place aux soi-disant libérateurs ? 

Obama-Hollande, amis-amis !Une attaque au gaz chimique cet été, dans un quartier de Damas, et voilà que François Hollande se transforme aussitôt en un sosie de George Doublevé Bush, l’ancien président sanguinaire et guerrier des États-Unis d’Amérique, Hollande prêt, illico presto, à aller déboulonner Assad en son palais, et cela sans aucune autre forme de procès, alors qu’après tout, il y a une forte probabilité que ce soit Al Quaïda qui ait monté l’opération pour pousser les Occidentaux à éliminer le dictateur à leur place.

Dans ce triste épisode, la similitude de Hollande avec Bush me parut assez inquiétante.  Préoccupant, en effet, de ressembler à un président qui a décidé pour le monde qu’il y aurait l’axe du bien d’un côté et l’axe du mal de l’autre, l’axe du bien étant formé de ceux qui épousent le mode de vie et de pensée anglo-américain, et l’axe du mal de tous ceux, le reste du monde, qui préfèrent épouser un autre modèle.

Cet alignement de pensée, est-il un  signe que ceux qui nous gouvernent désormais ont perdu l’esprit humaniste des Lumières qui animait nos politiciens et décideurs jusqu’à maintenant ? Sommes-nous en train de passer, tout simplement, de peuple gallo-romain à peuple gallo-ricain ?

Nous le savons tous, les cours massifs d’anglais dans nos écoles, vont forcément aider à ce passage, car l’enseignement précoce et obligatoire de l’anglais va changer l’esprit, le raisonnement, la pensée, le mode de vie de nos enfants et donc des futures générations.

Déjà, ne voyons-nous pas des jeunes travailleurs manifester dans la rue, non pas pour exiger des améliorations de leurs conditions de travail, comme leurs aïeux l’ont fait jusqu’à maintenant, mais pour réclamer le droit de travailler davantage, le droit de travailler la nuit, les jours   fériés et les dimanches. Apparemment donc, plus notre société s’anglicise, plus la pensée qui était la nôtre issue des    Lumières s’éteint pour faire place à la pensée dite libérale, celle du culte de la personnalité, de la réussite individuelle, du fric, du paraître et de la violence    économique, pour ne pas dire de la violence, tout court.

Si notre cher Président Hollande est prêt à sortir les canons pour aller aider les  rebelles de Syrie à renverser le dictateur Assad, force est de constater qu’on ne l’entend guère parler de deux pays d’Afrique francophone où pourtant les massacres de civils vont bon train       également : La Centrafrique et la Répu-blique Démocratique du Congo, la RDC. Dans ce dernier pays, la guerre qui sévit depuis plus de dix ans, a fait près de six millions de morts, c’est-à-dire 50 fois plus qu’en Syrie, et pourtant, ni Obama, ni Hollande, ni l’ONU, ni les médias en  général, et donc ni l’opinion publique, ne semblent se préoccuper de cette situation dramatique. Il y a là-bas des crimes de guerre aussi odieux qu’en Syrie, puisque le massacre des populations civiles y est systématique, ainsi que le viol des femmes jusqu’à ce qu’elles soient, suprême supplice, engrossées par leurs bourreaux. Là encore, le Président Hollande et son gouvernement préfèrent lancer des invectives au président de RDC, Joseph Kabila, ne le trouvant pas assez « bien élu » - ce qui est peut-être vrai -, mais oubliant du coup l’urgence de la situation : arrêter les massacres engendrés par les rebelles du Nord-est du pays et rétablir les frontières, ainsi que l’état de droit, sur tout le territoire de la RDC.       

Mais pourquoi donc notre Président, aux idées si belliqueuses pour tenter de résoudre les problèmes de la Syrie, est-il si timoré lorsqu’il s’agit d’aider à résoudre ceux d’un grand pays francophone comme la RDC, un pays stratégiquement parlant, très important pour   l’avenir de la langue française puisque, en superficie, c’est le plus grands pays    d’Afrique noire et que sa forte démographie le placera bientôt comme le premier état du monde en nombre de  locuteurs francophones ?

En fait, notre pauvre Président semble être pris entre deux feux : il ne peut pas aider le président Kabila, car il ne cesse de le dénigrer comme étant un pseudo dictateur et il ne peut pas trop dénoncer les rebelles, car ils sont aux ordres de l’anglosphère, l’anglosphère à laquelle il rêve d’assujettir la France via la politique  du tout-anglais actuellement en vigueur et via, cerise sur le gâteau, l’accord transat-lantique en préparation, alors, forcément, dans ces conditions, lorsqu’on n’aspire plus qu’à devenir le caniche des Étatsuniens, les intérêts de la France, de la Francophonie et de la langue française passent bien après l’intérêt de recevoir sa pâtée.  

 

Régis Ravat,  Président de l’A.FR.AV 

 

 

 

 

 

Haut de page

Retour au sommaire