FRATERNIPHONIE

LE JOURNAL DE L’ASSOCIATION FRANCOPHONIE AVENIR - A.FR.AV

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QUATRIÈME TRIMESTRE 2013

« La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ? »   

 Numéro 74

Dictatures programmées et fausses indépendances

 À la fin du mois de novembre, la France est intervenue militairement en Centrafrique, pays d’Afrique noire francophone, où règne le chaos, où le Président est un      dictateur autoproclamé et où la  population est en proie à la guerre civile, divisée qu’elle est entre ethnies, chrétiens et musulmans. Triste réalité que de voir ce pays, parmi les plus pauvres du monde, se déchirer, s’autodétruire, un pays parmi les plus pauvres du monde, alors que pourtant jadis, il faisait partie de la prospère Afrique équatoriale française (AEF).

   La question que l’on pourrait se poser alors et que, bien sûr, personne  parmi les médias ou la classe politique ne se posera, sujet tabou oblige, serait de savoir pourquoi les peuples africains ont été soi-disant demandeurs d’indépendance dans les années 60, pour finir si miséreux et si proches du néant, aujourd’hui.

En effet, plus de 50 ans après les indépendances, ne serait-il pas intéressant de demander aux libérateurs, aux indépendantistes, aux décolonisateurs, aux porteurs de valises, aux bien-pensants de l’époque, comment ils pourraient nous expliquer l’état du délabrement actuel de l’Afrique francophone ?

Si l’inspecteur de police, lorsqu’il fait une enquête sur un meurtre, se demande à qui a profité le crime pour trouver le   coupable, il serait intéressant alors,    d’enquêter sur le même principe, pour savoir à qui ont profité les indépendances en Afrique.

Apparemment, elles n’ont pas profité aux Africains qui, dans leur immense majorité, vivent sous le seuil de pauvreté et n’aspirent, pour un grand nombre  d’entre eux, qu’à obtenir un visa pour quitter leur pays indépendant afin d’aller travailler dans l’ex-métropole coloniale.

Apparemment, non plus, elles n’ont pas profité à la démocratie, puisque, à chaque élection, on y frôle la guerre civile et que ce n’est qu’à grands coups de renforts de Casques bleus qu’elles peuvent y avoir lieu.

Mais la démocratie avait-elle des    chances de s’épanouir dans des pays   dessinés arbitrairement par des géographes français qui ont tracé leurs frontières non pas à partir des peuples qui les habitaient, mais à partir des caractéristiques géographiques des lieux.

Ainsi, pour l’administration coloniale française, les Africains établis près du fleuve Sénégal s’appelleraient les Sénégalais,  ceux installés près du fleuve Congo, les Congolais, ceux qui vivaient près du fleuve Niger, les Nigériens, ceux qui habitaient dans le centre de l’Afrique, les Centrafricains, etc. et tant pis pour les Bambara, les Peuls, les Wolofs, les Haoussa, les Touaregs, autant d’ethnies qui auraient pu faire, elles, de vrais pays, forts, cohérents et homogènes.

Soit, la France coloniale de l’époque voulait traiter « ses » Africains sur le  même pied d’égalité et non selon l’importance de leurs ethnies, tout comme, cette même France traitait et traite encore   aujourd’hui, les Français sur un même pied d’égalité, qu’ils soient Bretons,   Basques, Alsaciens, Corses ou Occitans.

Mais, s’il a fallu plus de mille ans pour construire l’unité de la France, pouvait-on sérieusement penser qu’au soir des indépendances en 1960, les pays africains artificiellement construits auraient devant eux un avenir radieux fait de démocratie, de paix sociale et de développement ?

Françafrique, 50 sous le sceau du secretNon, bien évidemment, car tout était en place, par la construction multi-ethnique des pays nouvellement indépendants, pour qu’ils soient ingérables et qu’il faille pour les diriger un dictateur en guise de      pouvoir démocratique. Un dictateur, bien évidemment, mis en place par les bons soins de l’ancienne puissance coloniale qui du coup gardait la main sur ses ex-colonies tout en se dégageant du devoir de les développer.

Pour s’assurer les bonnes grâces des dictateurs en place, pour que notamment ceux-ci laissent le complexe pétro-industriel français continuer à exploiter les richesses des territoires « libérés », la France des Droits de l’Homme et du   Citoyens, la France magnanime qui donne son indépendance aux pays colonisés, a mis en place l’aide publique au développement. Cette aide publique au développement est certainement la plus grosse escroquerie d’état qu’a connue notre pays entre les années 60 et 80. Cette aide consistait, tout simplement, à donner des centaines de millions de francs chaque année aux pays africains pour les aider à se développer, mais en réalité, 20% de la somme allait aux dictateurs en place et 80% revenaient en France via la valise diplomatique alimenter les caisses des divers partis  politiques français. Comme tous les partis politiques de l’époque ont trempé dans la combine, on comprend qu’aujourd’hui aucun politicien français n’ait demandé l’ouverture d’une enquête parlementaire pour savoir ce qu’on a fait des milliards de francs donnés à l’Afrique francophone afin de l’aider à se développer. Et il est bien évident que si ces sommes colossales d’aides publiques avaient été gérées par une administration coloniale sur place et non par des dictateurs stipendiés, les  Africains, aujourd’hui, auraient le même niveau de vie et de développement que les Français eux-mêmes.

Ainsi donc, la France joue une nouvelle fois, en Centrafrique,  les gendarmes en Afrique pour tenter d’arrêter les massacres inter-ethniques qu’elle a largement contribué à mettre en place de par le découpage en pays qu’elle a fait de ses ex-colonies.

  Mais, avant que la France n’ait plus les moyens de financer son armée, puisque le budget de l’État est désormais soumis aux desiderata de la finance internationale, qui, elle-même, travaille pour qu’il n’y ait plus d’État du tout, et avant que la France ne disparaisse dans le Grand marché transatlantique en préparation, nos dirigeants ne seraient-ils pas bien inspirés de conseiller à nos amis africains, afin qu’ils parviennent à transcender leurs divisions ethniques et religieuses, d’unir leurs pays pour faire l’Union de l’Afrique de l’Ouest ? Une Union qui, pour faire fi du découpage colonial du territoire, donnerait le pouvoir aux régions, et à des régions transfrontalières s’il le faut.

Bref, si, comme nous le savons, les euro-régions sonneraient la fin des nations européennes, et donc la fin de la France, qui se plaindrait, par contre, que les africa-régions, construites sur le même modèle que les euro-régions, sonnent le glas des républiques bananières africaines ?

Ainsi donc, ce qui serait un mal ici, en France et en Europe, serait peut-être la solution pour sauver l’Afrique de ses guerres inter-ethniques, une solution qui la sortirait, une bonne fois pour toute, des magouilles assassines de la Françafrique.

 

Le Président de l’A.FR.AV

 

 

 

 

 

 

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