Sujet : Question à M. Orban
Date : 16/12/2008

Envoi d' Anna-Maria campogrande  (courriel : anna-maria.campogrande(chez)skynet.be)     

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« Gober le globish » ou Comment réussir le multilinguisme à la Commission
Le réveil des représentants de la fonction publique européenne

Si les représentants du personnel de la Commission européenne se réveillent de leur hibernation, il y a une chance que les choses bougent (Athéna).

Le commissaire Orban est en charge du multilinguisme à la Commission depuis presque deux ans. La création de son portefeuille avait suscité des critiques sévères comme si ce poste était artificiellement créé. La FFPE (Fédération de la fonction publique européenne) n'est pas de cet avis.

La FFPE considère que le multilinguisme, la politique de langues et la gestion des DG responsables (DGT et SCIC) avec 3200 employés, est une tâche à la fois primordiale et compliquée. Le multilinguisme est au cœur de l’identité européenne et représente un atout économique, dans la mesure où l'Europe est et doit rester le chef de file en matière de technologies linguistiques (traduction automatique, systèmes IT…).

Mais le défi est surtout politique : si la Commission européenne ne communique pas avec le citoyen dans sa langue, elle ne sera jamais acceptée comme entité démocratique. Une Europe unilingue ne sera jamais populaire.

Or, le multilinguisme est aujourd'hui une valeur menacée, dans le contexte des institutions européennes. Cela vaut pour l'utilisation des langues aussi bien que pour le maintien de nos collègues qui, pendant près de 50 ans, ont garanti la qualité des traductions et interprétations.

En dépit des déclarations officielles, la « langue unique » s’impose. Affiches et panneaux sur les bâtiments de la Commission, documents, manuels, appels d'offres, réunions… L'anglais domine sur les autres langues.

Tandis qu’EPSO, sur son site Internet, affiche au moins dans trois langues, les annonces imprimées pour des dizaines de postes ne se trouvent plus que dans « The Economist » et le « Financial Times » !

Dernièrement, la Commission a été condamnée par le Tribunal de première instance (affaire T-185/05) à propos de la publication externe au J.O. des avis de vacances pour les postes d'encadrement supérieur qui se font uniquement en allemand, anglais et français (<http://curia.europa.eu>).

Si la Commission a fait des progrès avec ses sites web, rédigés en deux ou trois langues voire 23, ses agences ont une seule langue de travail !! D'Alicante à Varsovie, d’Helsinki à Thessalonique, c'est le tout-anglais.

Ni la France ni l'Allemagne ne font d’efforts sérieux à cet égard. Depuis des années ces agences ne travaillent que dans la langue unique et ces pays ne font rien au Conseil pour clarifier la question linguistique dans le Règlement établissant une nouvelle agence. Au moment de l'élargissement, dans les négociations, il n’y avait que des documents et réunions en anglais.

Signal clair pour la jeune élite de ces pays et les nouveaux collègues qui arrivent à Bruxelles :

 – Apprendre le français c'est dépassé ;
    – Apprendre l'allemand c'est inutile ;
    – Apprendre l'italien ou l’espagnol, c'est presque une faute.

Il est bien beau d'introduire dans le Statut l’article 45 §2, qui oblige à connaître une troisième langue…

Les services de linguistique les plus importants et les plus performants du monde (SCIC et DGT) sont peu à peu sabotés par négligence, dévalorisation et désorganisation de leurs personnels.

La FFPE lance un appel à M. Orban et lui demande :  Qu'allez-vous faire pour redresser la barre ?

P-Ph. Bacri, Ph. Bioul, J-L. Blanc, U. Bolduan, T. Iacobelli di Mascio, F. Kessler, M. Toson, D. Birkenmaier, M. De Meerleer
Fédération de la fonction publique européenne
 

Bruxelles, le 2 décembre 2008
http://www.ffpe-bxl.eu

Anna-Maria Campogrande

 

Source : Source : Athena - Anna-Maria Campogrande - 14/12/08

 

 

 

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