La France ne s’est, hélas, pas
retirée du concours 2008 de l’Eurovision, de moins en moins reflet
de l’Europe
diverse, de plus en plus reflet de l’uniformisation à
l’anglo-américaine.
Ce malgré les demandes pressantes,
indignées, de personnalités et parlementaires de divers bords, sans
compter celles de nombreuses associations, et malgré les commentaires
étonnés, parfois ironiques, de la presse étrangère, où le signal
d’abandon a été bien compris.
Il n’a donc pas été
possible, malgré les engagements du Président en faveur du français et de la
Francophonie, de faire entendre la raison de l’intérêt supérieur du pays à
France Télévision et à sa directrice des jeux et divertissements, dont
le choix tant vanté (ne disait-on pas que le chanteur choisi allait
gagner et « dépoussiérer, ou déringardiser, l’Eurovision » ?) ne s’est
pas révélé très heureux.
Loin du paradis et des étoiles, la
chanson « divine » a valu à la France d’être classée 18ème
dans cette compétition...
Le résultat ne peut
qu’illustrer une nouvelle fois la fameuse formule de Churchill : nous
avons préféré le déshonneur à la fermeté d’un retrait en espérant un
bénéfice, bien médiocre au demeurant compte tenu de la décadence de ce
concours ; nous avons donc eu à la fois le déshonneur et la défaite.
Quelle suite doit être
donnée à l’annonce (que nous avons bien perçue) faite il y a déjà
quelques semaines : enlever à France-Télévision le choix du compétiteur
français ?
Au bénéfice de
quelle instance encore consciente et garante du
nécessaire respect de ce qu’est la France ?
Albert Salon,
ancien Conseiller Culturel et de Coopération et ancien Ambassadeur,
intéressé au maintien du rayonnement de la France et de sa langue à
l’étranger.