À l'Institut Pasteur : Je viens de recevoir directement de votre service de relations publiques une invitation à effectuer une donation à l’Institut Pasteur dans le cadre du programme « Pasteurdon » que vous avez récemment lancé. Je viens de consulter votre site Internet pour constater que l’essentiel de l’information scientifique que vous produisez sous la forme de publications est presque exclusivement en anglais. En tant que contribuable français, il m’est impossible d’avoir accès aux résultats de travaux financés en grande partie par mes impôts dans la langue qui nous est pourtant commune ! Cependant, vous semblez encore vous souvenir que vous êtes français quand il s’agit d’aller chercher du financement. J’espère que vous comprendrez qu’un quelconque don que je pourrais être en mesure de faire à l’Institut Pasteur ne serait considéré que comme une caution et un encouragement pour vous de continuer dans une voie que je réprouve, cela indépendamment de la valeur scientifique que vos travaux peuvent révéler.
Aussi, je vous conseillerais plutôt de rechercher des financements et
autres dons et legs auprès de ceux à qui vous faites des courbettes au
dépens de vos propres concitoyens, à savoir les nations authentiquement
anglophones.
Réactions prises sur le forum de discussions linguarum-democratia@googlegroups.com :
Au nom des associations que je préside, et de celles
dont je suis simple membre (comme M.
Tous, nous vous prions de bien vouloir redonner à la
langue française, dans vos publications et colloques, à
Nous attendons
Il y va à la fois du respect de la France, de la
formation en français des étudiants français et des pays francophones,
et du maintien de la créativité scientifique des savants et chercheurs
des pays qui ont le français en partage.
Il paraît qu'au CNRS, on recommande aux chercheurs de publier en
anglais. Et une amie Directrice de recherches a été quelque peu
foudroyée du regard
De skirlet :
Le "Journal of the American Medical Association" ("Jama") a lancé
officiellement son édition française en ligne. "C'est la première
édition en ligne d'un journal médical à comité de lecture de haute
portée à être lancée dans une langue autre que l'anglais", se réjouit la
publication. Le "Jama" français est mis en ligne en même temps que
l'édition anglaise, soit quarante-huit fois par an. Outre la traduction
intégrale de l'étude clinique principale (...), de la page du patient et
des quiz de FMC, le "Jama" français fournit les résumés de tous les
articles publiés dans le "Jama". Un moteur de recherche en français est
disponible.
Réponse à MM. Durand et Riel (Ils ont reçu la même réponse) :
Cher Monsieur,
Nous avons bien reçu votre message qui a retenu toute notre attention. Tout comme vous, nous ne pouvons que regretter que la langue française ne soit pas la langue utilisée dans les publications scientifiques de renommée internationale. Mais comme vous le savez certainement, 2 600 personnes de 60 nationalités différentes travaillent à l'Institut Pasteur, à Paris. De plus, l'Institut Pasteur c'est également un réseau international qui regroupe 31 Instituts implantés sur les cinq continents. Bon nombre de nos chercheurs ne parlant qu'espagnol, japonais ou anglais, la seule langue pouvant être comprise et parlée par tous, pour des échanges scientifiques fructueux, ne peut être que l'anglais, langue la plus utilisée pour les publications scientifiques reconnues mondialement, même si nous ne pouvons que déplorer cet état de fait. Mais, comme vous avez pu le constater, notre site <www.pasteur.fr> est bien en langue française. Sincères salutations,
Frédéric Théret,
Réponse de M.
Monsieur,
Votre réponse est tout à fait conforme à ce que j’attendais et, de toute évidence, ce sujet n’a jamais fait l’objet d’une réflexion sérieuse à l’Institut Pasteur.
J’ai pu lire ou entendre votre argumentation des dizaines de fois et
vous ne semblez même pas soupçonner l’existence de démarches
intellectuelles remettant totalement en question votre point de vue. Il
serait souhaitable que vous en preniez connaissance. Toutefois, je me
demande si vous croyez réellement vous-même au caractère
prétendument inévitable de la situation que j’ai dénoncée alors qu’il ne
s’agit que d’une conséquence de consignes
Le but de mon précédent message était moins d’obtenir de l’Institut
Pasteur un changement de politique linguistique dans ses publications
que de
Note : J’ai fait un passage de 6 ans dans l’enseignement supérieur français (université de technologie) et un passage de 27 mois à l’Agence universitaire de la francophonie, le bras universitaire du dispositif francophone d’exportation linguistique et culturelle. Durant ces deux périodes, je n’ai jamais entendu qui que ce soit dire qu’il était interdit de publier en français. Toutefois, des signaux discrets mais puissants sont envoyés à tous les profs et chercheurs qui savent que les seules publications qui comptent doivent être rédigées en anglais, même si personne ne les lira ! On est très loin de l’époque où la valeur d’un article était jugée par son seul contenu ! Très loin du temps où Henri Poincaré publia sa « Dynamique de l’électron » dans l’obscure revue du cercle des mathématiciens de Palerme !
Je pense que la logique qui justifie de publier des articles
scientifiques en anglais est aussi fallacieuse, aussi mensongère que
celle qui édicte de ratifier le protocole de Londres vis-à-vis des
brevets. Dans « La conquête des esprits », Yves Eudes écrit : «
Aujourd’hui, ils (les
Surinformation, brouillage de l’essentiel au milieu du babillage
pseudo-scientifique généralisé, perte des repères de qualité... Je ne
vais pas commettre l’erreur d’accuser les
Et l’Agence universitaire de la francophonie, dans tout ça ? Eh, bien, on y trouve guère mieux car ce département est forcément dominé par des universitaires. On a même eu l’exemple à l’institut que j’ai dirigé pendant 27 mois un directeur qui voulait instituer l’anglais comme langue d’enseignement !
En cela, il suivait la logique qui préside au choix de l’anglais pour
les publications, à savoir que, pour être lu, il faut, d’après la doxa
du moment, écrire dans « la langue internationale » et, pour avoir
davantage d’étudiants à l’institut de la Francophonie pour
l’informatique de Hanoï (IFI), il fallait donc faire de l’anglais la
langue de travail. Ce directeur, qui m’a immédiatement précédé, a été
quand même contraint par l’AUF à la démission au bout de six mois mais
il ne faut pas pour cela en conclure que les étudiants de l’IFI
travaillent exclusivement en français. Ils travaillent en français à
Hanoï mais souvent en anglais
Chère Monsieur,
Il est lamentable qu'un francophone, quel qu'il soit, trouve des arguments pour ne pas parler sa langue et il est lamentable de travailler en anglais à Paris, berceau de la langue française et capitale de la Francophonie. La position hégémonique de l'anglais est due à la volonté des Anglo-saxons d'imposer partout leur langue, leur culture, leur façon de voir. C'est à nous de résister et de ne pas nous laisser faire. Refuser ce diktat, c'est se libérer et c'est libérer la Science. Tout le monde sait que la langue unique, c'est la porte ouverte à la pensée unique et, n'avoir qu'une pensée "unique" lorsqu'on fait de la recherche, je ne pense pas que cela soit la meilleure façon d'accéder aux découvertes. De plus, à l'heure où l'on parle tant de préserver la diversité biologique pour la survie de la terre, l'on ferait bien aussi de parler de préserver la diversité linguistique du monde pour la survie de la diversité de la pensée humaine. Cela semble pourtant évident, plus il y aura de la diversité dans la pensée humaine, plus nous aurons des chances de trouver des solutions à des problèmes. Car ne l'oublions pas, la pensée est étroitement liée à la langue. Non à la dictature de l'anglais, vive la langue française.
Louis Riel
à M. Riel :
J'ai transmis votre mail à notre service communication qui gère cette campagne d'appel aux dons. La recherche est une compétition internationale, et la langue des sciences est l'anglais. L'Institut Pasteur est il responsable de la disparition de la langue française en sciences? Très Cordialement,
Vincent Charpentier Vincent CHARPENTIER, Chargé d'Affaires. Institut
Pasteur -
Cher Monsieur,
Pour votre information, "Mail" se dit en français "COURRIEL", Journal Officiel du 23 juin 2003. Vous n'êtes pas au courant, je suppose, de cet équivalent. Cela prouve, s'il le fallait, que la langue française n'est pas la première de vos préoccupations. Pas étonnant alors qu'avec de tels comportements, notre pauvre langue se fasse damer le pion par l'anglais impérial. Quoi qu'il en soit, l'anglais de partout, c'est le triomphe de la langue unique, et avec elle, bien sûr, de la pensée unique. Pensée unique lorsque l'on se dit "chercheur", c'est se tirer une balle dans le pied. Mais votre but n'est-il pas plus d'avoir des subventions que d'avoir du génie dans le génie de votre langue ? Salutations Louis Riel
Ensemble, protestons !
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