Sujet : Il braille de l'anglais !
Date : 22/05/2007
De : Louis Riel   (courriel : louis.riel(chez)tiscali.fr)   Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez "chez" par "@"

 

Denis Griesmar :

Mentionner les langues régionales comme patrimoine est une chose.

Reconnaître la fameuse charte en est une autre.

Connaissez-vous bien l'historique de cette charte ?

Savez-vous par quels groupes douteux elle a été élaborée (FEV - Föderation Europäischer Volksgruppen) ?

Vous rendez-vous compte qu'elle reflète une vision du monde allemande et favorise des intérêts pangermanistes ?

Ne voyez-vous pas que la France est respirable parce qu'elle n'est pas fondée sur une base ethnique ?

Que chacun peut, mais n'est pas obligé de, se définir par rapport à une identité régionale ou culturelle ?

Que ce texte est expressément dirigé contre la République ?

Qu'il est fauteur de guerre, et pas autre chose ?

Que l'on peut apprendre et parler une langue régionale dans le cadre de la République sans porter atteinte à son caractère indivisible ?

Qu'il ne peut y avoir de "citoyenneté différenciée" sans vouer la France au sort du Liban ?

Que tout ceci est totalement irresponsable ?

Que les Français sont attachés au principe d'égalité ?

Que la ratification de cette charte signifierait un suicide collectif ?

Que l'on peut aimer son pays - la France - et vouloir qu'il perdure sans pour autant porter atteinte à quoi que ce soit ?

Que la question posée est celle du vouloir vivre ensemble ?

Que cette offensive ne se comprend que par la volonté forcenée de remplacer les peuples existants par un peuple européen qui n'existe pas et qui ne peut avoir de volonté commune ?

Tout cela est proprement effarant.


 

 Albert Salon :

Les langues régionales reconnues patrimoine national dans la Constitution française :

Chers lecteurs, si vous vous interrogez sur la position d'ALF à ce sujet brûlant, la voici en quelques points, telle qu'elle a été plusieurs fois définie et confirmée en Conseil d'Administration ces dernières années :

1) Nos langues régionales enracinées en France tant dans nos terroirs métropolitains (quelques dizaines) que dans nos DOM-TOM (quelques centaines, notamment dans les territoires du Pacifique) sont un précieux patrimoine à préserver, au nom à la fois de l'adhésion profonde à une Nation qui ne brime pas ou plus, et du respect de la diversité linguistique et culturelle que la France prône et promeut dans l'ensemble francophone (O.I.F.) et à l'extérieur notamment à l'UNESCO (convention de 2005) et ne peut, logiquement, pas combattre à l'intérieur. Les locuteurs qui veulent utiliser
et transmettre leurs langues régionales enracinées doivent pouvoir le faire et même recevoir une aide publique à cet effet, dans les conditions restrictives posées au point 4 ci-après.

2) Les autres << langues de France >> selon les critères de la DGLFLF du temps de MM. Bernard Cerquiglini et Encrevé, c'est-à-dire les langues
importées par des groupes d'immigrés qui les parlent entre eux sur le territoire national (arabe, tamazight, portugais, italien, espagnol, tamoul, turc, ouolof, malgache, malinké, peul, voire anglais dans certaines communes, etc. doivent faire l'objet d'une réflexion plus approfondie. Nous avons en ce moment tendance à considérer que tous les étrangers qui font le choix de venir en France doivent s'y intégrer, voire s'y assimiler au moins sur le plan de la pleine connaissance et de l'usage courant, sans être forcément unique, de la langue française...

3) Nous sommes conscients de ce que les langues régionales enracinées ne sont pas seulement une préoccupation légitime de gens attachés à leurs racines, mais qu'elles sont aussi un levier de revendications politiques régionalistes pour tels politiciens et groupes féodalistes qui rêvent de détruire l'unité de la République et de la Nation en faisant revivre des duchés et comtés, et revendiquent des indépendances, voire, pour certains, des rattachements à des pays voisins. Nous savons bien que des européistes à Bruxelles et ailleurs travaillent, par divers leviers tels le Comité des Régions d'Europe et des coopérations transfrontalières géographiquement très orientées à la destruction des grands États de l'Europe, d'abord et avant tout du vieux parangon d'État-Nation-République à prétention universaliste qu'est la France. Nous savons bien aussi, comme l'écrivent Pierre Hillard (Les régionalismes en Europe) et Yvonne Bollmann (La bataille des langues en Europe) que ces actions de Bruxelles sont partiellement inspirées et nourries par d'actives officines privées, voire publiques, d'Allemagne et d'Autriche. La plus grande vigilance s'impose donc, plutôt qu'une simple bonne volonté béate.

4) À la lumière de ce qui précède, ALF a adopté la position suivante sur les langues régionales enracinées : aide, même publique, à leur maintien et à leur développement, mais avec deux butoirs très importants :

a) pas de reconnaissance comme langue officielle dans les départements français ; et

b) pas de statut de langue véhiculaire principale de l'enseignement à tous niveaux de l'enseignement public ou bénéficiant d'une aide et d'une reconnaissance publiques.

5) Nous restons fermement opposés à la ratification par la France de la Charte des langues régionales et minoritaires.