Des Sud-Coréens se font opérer pour perdre leur
accent
Par Kim Kyoung-wha
SÉOUL (Reuters) http://fr.news.yahoo.com/031017/85/3gaay.html
- Dans l'espoir que son fils de six ans puisse parler un jour l'anglais
des affaires avec l'accent d'Oxford ou de New York, une mère sud-coréenne
a fait opérer son rejeton pour lui faire enlever un bout de langue.
Cette intervention chirurgicale rencontre un succès surprenant en Corée
du Sud, où l'esprit de compétition gagne de plus en plus les mentalités,
et où certains parents n'hésitent pas à faire passer la langue de
leurs enfants au scalpel dans l'espoir de leur offrir la possibilité de
s'exprimer dans un anglais vierge de tout accent sud-coréen.
"Les personnes qui ont un frein court (le frein est la bande de
chair qui relie la langue à la partie inférieure de la bouche) peuvent
rencontrer des difficultés pour prononcer certaines lettres, car le
mouvement latéral de leur langue est perturbé", explique Bae
Jung-ho, le chirurgien spécialisé dans la bouche qui a opéré l'enfant de six ans le mois dernier.
Il précise qu'il n'a besoin que d'environ cinq minutes pour pratiquer
la frénectomie, une opération facturée 150.000 wons (110 euros) qui
consiste à faire une incision du frein longue de 1 à 1,5 centimètre
afin de rendre la langue plus mobile.
"Il y a de faibles risques de complications, et à moins (que l'opération)
ne soit la meilleure option possible, nous ne la recommandons pas",
ajoute-t-il.
Bae Jung-ho déclare avoir reçu un nombre important de requêtes
concernant la frénectomie, la plupart concernant des enfants âgés
de un à dix ans. Selon lui, il n'opère que dans 10 à 20% des cas, ce
qui représente une à deux frénectomies par mois.
Malgré l'opération, les enfants ainsi opérés doivent tout de même
s'entraîner pendant des mois avant d'améliorer leur prononciation et
de maîtriser un nouveau langage, prévient le chirurgien.
Mais psychologues et professeurs s'inquiètent déjà de l'engouement
naissant pour la frénectomie, qui présente selon eux de nombreux
inconvénients.
Un enfant qui apprend une langue étrangère trop tôt peut souffrir de
troubles psychologiques et dans le pire des cas, devenir autiste, prévient
le docteur Shin Min-sup, psychiatre spécialisé dans les troubles de
l'adolescence à l'université de Séoul.
Depuis la crise asiatique de 1997-98, qui a provoqué une hausse du chômage
dramatique tout en ouvrant le pays aux investisseurs étrangers,
apprendre l'anglais est devenu une obsession nationale, qui gagne les
salariés, les étudiants et même les jeunes enfants.
"(Apprendre) l'anglais est en train de devenir un moyen de
survivre. Entrer à l'université, obtenir un travail ou une promotion,
tout cela dépend de plus en plus de votre bonne maîtrise de
l'anglais", déclare Cha Kyoung-ae, professeur d'anglais dans une
université de Séoul.
"L'opération (du frein) représente une solution extrême, mais
c'est le reflet d'un phénomène social", commente-t-il. "En
matière de langues étrangères, l'argent et le prestige passent avant
tout le reste." »
Mfavredechallens@aol.com
a écrit :
Un juge du Nébraska (E.-U.A) ordonne à un père mexicano-américain de
parler anglais avec sa fille de 5 cinq ans et lui défend d'utiliser
l'espagnol avec elle !
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