Sujet : Réflexions sur la mondialisation
Date : 31/08/2005
D' Henri Fouquereau  (courriel : mdffouquereau(chez)free.fr)  Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez "chez" par "@"

                   

FORUM POUR LA FRANCE

 

Mondialisation, Mondialisme, Globalization, Américanisation, Libéralisme, Néolibéralisme, Ultra-libéralisme, les Libertariens. Sous couvert de ces mots, les adeptes du laissez-faire font le lit de la puissance incontrôlée et maintenant incontrôlable des  multinationales américaines. Les politiques d’abandons de notre souveraineté, à l'égard de Bruxelles, ont pris pas mal de notre temps, il est urgent de nous pencher sur ce dossier.

Nous vivons dans un monde où l’idéologie du marché et l’utopie de l’effacement des frontières tentent de s’imposer. Un monde dans lequel nous ne nous reconnaissons pas, un monde globalisé, interdisant toute diversité et renvoyant les acquis de chacun au magasin des accessoires. Nous avons à connaître ce monde que tentent de nous imposer des diseurs de bonne aventure, nous avons à le combattre, ou tout au moins à lui imposer des barrières.

La nation, grande communauté des hommes, comme l’a défini Jean-Paul II, (repris par M. Philippe. de Saint-Robert, dans le journal l’Indépendance de notre ami Paul Marie Couteaux) est devenue l’ennemi à abattre. Ses lois, règles, décrets, frontières, protections sociales, droits et devoirs, us et coutumes, mises en place par l’histoire et les citoyens, freinent cette interdiction d’interdire, slogan des « libertariens », ces fils de bourgeois de mai 1968, qui voulant donner un air de jeunesse au vieux libéralisme, permirent la démission des parents, la dérive pédagogique, la suppression des frontières, l’Etat minimal, de ranger la police au rang de l’ennemi, le justiciable à celui de martyr. Ils firent tant et si bien, que notre société devenue « libertarienne » voit le père avoir peur de ses enfants, le maître de ses élèves, le juge du justiciable, l’installation de zones de non droit dans lesquelles il est interdit d’intervenir à cause d’une presse entièrement dévouée à la cause du désordre, organisé par des B H L plus préoccupés par la publicité faite pour la vente de leurs livres que par les valeurs qu’ils devraient véhiculer et défendre. Ces penseurs feignent d’oublier que ces valeurs, qui par leur ancienneté manifestent l’ordre légitime, qu’elles sont à la source de notre civilisation. Internationalistes, ou plus certainement destructeurs des nations, ils appellent de leurs vœux, une gouvernance mondiale au sein de laquelle il est plus facile de « faire » de l’argent sans travailler.

Ils appellent leur nouvelle passion  MONDIALISATION. Mais là ils se trompent. Nous sommes un certain nombre à penser, comme Philippe Seguin, Jean-Pierre Chevènement, de nombreux défenseurs de la langue française, des cercles de réflexion, tel celui animé par le Général Gallois, le Forum pour la France, le M.D.F et bien d’autres, que la mondialisation est un progrès perpétuel, irréfutable et irréversible. Qu’il ne s’agit surtout pas de la combattre, car elle permet aux hommes de vivre mieux. La roue, la clé de voûte, la vaccination, la déclaration universelle des droits de l’homme et l’idée d’une protection sociale sont des éléments bénéfiques de cette mondialisation, trop souvent confondue avec le MONDIALISME qui est tout à fait autre chose.

En effet ce mondialisme n’est que le fruit de la volonté de quelques-uns voulant établir un ordre nouveau. Il s’agit pour eux, purement et simplement, de remplacer la trop vieille démocratie, par la souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et des banquiers certainement préférable aux décisions nationales qui se pratiquent depuis des siècles (déclaration de David Rockefeller devant le Sénat américain) « Le devoir de vérité du Général Gallois  (Cerf) ».

À l’inverse de la mondialisation, le mondialisme ne constitue en aucun cas un progrès ; il est une idéologie créée par une élite affairiste voulant imposer ses lois, dites naturelles, le marché par exemple, à la planète toute entière et surtout cette déréglementation universelle, permettant, avant tout, la libéralisation et l’universalisation des mouvements des capitaux, ensuite, des marchandises, des services et des hommes, et la transformation du citoyen en homo économicus, c’est-à-dire en consommateur.

Cette « loi naturelle » exigeant la flexibilité nous entraîne inéluctablement vers la suppression de tout ce qui gène le marché : réglementations, Etats, frontières, administrations, protections sociales, syndicats, services publics, elle impose inexorablement la réduction des coûts du travail et la mobilité des hommes. La marchandise n’est plus au service des hommes, mais les hommes au service de la marchandise.

Ce mondialisme est condamnable car il s’oppose à toutes les préférences collectives des peuples pour laisser la place au seul profit de quelques-uns, c’est le retour à la barbarie.

Le mondialisme est caractérisé par la volonté de faire tout circuler librement, et partout dans le monde, sans que rien ni personne ne puisse s’y opposer.

Il n’est surtout pas dans les habitudes de ses thuriféraires de se préoccuper de savoir si cela supprime le travail dans des régions entières, ou favorise la transmission de maladies telles celles de la vache folle, de la grippe aviaire ou multiplie la capacité des mafias à transporter de la drogue.

Le mondialisme c’est d’abord la libre circulation des capitaux, décidée par l’Amérique qui imposé ses choix en 1944, lors des accords de Bretton Woods. L’Amérique décida alors d’un nouvel ordre monétaire mondial, faisant de sa monnaie nationale, le dollar, gérée à des fins nationales, par des autorités nationales, l’étalon monétaire international. C’était en vérité une tentative de dollarisation de la planète, servie par des outils mis en place lors de ce traité de 1944, le FMI et la Banque mondiale. Ce sera ensuite une tentative de globalisation organisée par l’Amérique suite, comme l’écrit si bien Pierre Leconde dans « comment sortir du piège américain (éditions François-Xavier de Guibert) au premier coup d’Etat monétaire mondial. Coup d’Etat monétaire, fomenté par Richard Nixon le 15 août 1971, qui décide unilatéralement de suspendre la convertibilité du dollar en or. L’Amérique impose sa monnaie de papier vert qui n’offre plus aucune garantie. Ce sera ensuite, et malgré la volonté de la France, l’instauration du système de taux de change flottants, qui installe les marchés financiers au pouvoir et la spéculation au ministère mondial de l’économie et des finances.

Il ne s’agit-il donc plus de mondialisme, mais de faire de la planète une zone monétaire américanisée. Dans ce cas de la monnaie, je n’ai aucun doute à ce sujet, il s’agit, depuis plus d’un demi-siècle, de la volonté impériale de l’Amérique de dominer le monde.

La globalization et la libre circulation des capitaux favorisent le plus fort. Or, le plus fort actuellement c’est les Etats-Unis. Même si Washington semble avoir transféré le pouvoir aux marchés financiers et aux entreprises transnationales, ne feignons pas de ne pas voir que le dollar est la première monnaie dans le monde et l’Amérique la première puissance monétaire du monde.

-- elle prélève 75% de l’épargne mondiale

-- sa monnaie représente les 2/3 des réserves mondiales de changes

-- le dollar est le moyen de paiement utilisé pour les 2/3 du commerce mondial (ce qui rapporte aux USA, 600 milliards de dollars chaque année aux U.S)

-- elle a le plus fort endettement au monde, ce dont elle se moque absolument, le rang d’étalon monétaire accordé à sa monnaie lui permet de faire financer ses immenses déficits par les autres nations. (le Japon hier, la Chine aujourd’hui) déficits qu’elle ne remboursera jamais tellement ils sont devenus impossible à rembourser.

Cet impérialisme monétaire est contraire à toute logique et ne permet plus la recherche d’une société meilleure et comme le déclarait le Général de Gaulle, « il est inadmissible que la nation la plus riche du monde ait le privilège d’émettre, sans autre limitation que son bon vouloir, la monnaie internationale et de pouvoir acheter une partie importante des biens du monde avec du simple papier, tout en disposant, bien au- delà d’une monnaie, d’un instrument de crédit structurel ».

Il y a donc, nécessité absolue d’instaurer un système monétaire international, dont le pivot peut-être discuté, or, panier de monnaies ou panier de marchandises, mais la priorité pour les nations du monde reste la gestion indépendante de la monnaie.

 

Nous proposons donc un système monétaire qui doit garantir aux nations :

a)- De retrouver leur souveraineté monétaire

b)- De ne plus subir l’impérialisme d’une autre monnaie nationale

c)-De vivre avec des règles monétaires internationales à l’établissement desquelles elles auront participé.

d)- De pouvoir, à nouveau, répondre à des besoins d’intérêt général et de séparer les valeurs du marché, de promouvoir les valeurs sociales. (voir le dossier du MDF transmis au Forum pour la France)

 

Dans les mots utilisés, il y a « LIBRE-ÉCHANGISME » :

C’est le nouveau credo des patrons des multinationales, souvent américaines. Un choix idéologique qu’elles veulent dicter aux gouvernements nationaux. Il s’agit d’installer le libre échangisme mondialisé, devenu depuis 1974, une forme d’intégrisme planétaire qui doit imposer la loi du marché à la Terre entière.

Loi qui consiste à libérer, les capitaux, toutes les marchandises et les services des contraintes et à remettre le pouvoir aux seuls marchés.

Sa théorie se fonde sur la certitude des néo-libéraux que le marché, débarrassé des contraintes étatiques, sociales et autres, et une fois livré à lui-même, tend tout naturellement à l’équilibre.

Or, rien n’est plus faux, l’histoire nous apprend que le marché est prompt aux excès. Cycles de hausses et de baisses violents, il ne revient jamais à son point de départ après les krachs qu’il génère, il détruit, mais ne construit jamais...

Georges Soros, écrit que le marché, comme en 1929, ne réagit pas comme un pendule équilibré, mais comme une queue de billard qui carambole toutes les économies les unes après les autres « La crise du capitalisme mondial – Plon » G. Soros a raison le marché, s’il n’est pas encadré, le marché part dans toutes les directions et agit souvent à l’inverse de ce que l’on attend de lui.

Ce libre échangisme intégral mondialisé, ou néo-libéralisme, nous entraîne dans une réflexion sur le libéralisme dont il veut entrer dans les vêtements.

 

Évoquons le LIBÉRALISME

Le vocable de « libéralisme » est souvent associé au combat pour la liberté – Sa théorie est simple : Toute organisation sociale peut faire des pouvoirs qu’elle détient un usage abusif, une réaction « libératrice » libérale doit donc lui être aussitôt opposée. Ce que le Philosophe Alain résumait ainsi «  Tout pouvoir abuse ou abusera » Alain n’était pas un libéral, mais un radical socialiste ! Le MDF lui, dit de la démocratie, qu’elle est un mouvement déterminé par l’irrévocable vocation des hommes à prendre leur destin en mains (afin de ne plus se laisser dominer) ce que les Gaullistes nomment « la Participation » issue des réflexions de l’église sociale.

Plusieurs familles politiques se réfèrent à ce combat pour la liberté, sans pourtant partager le rejet de l’étatisme prôné par les libéraux.

C’est aussi à cause de sa notion du droit que certains s’éloignent des libéraux : Le droit « libéral » est considéré par les non-libéraux comme le prolongement de l’égoïsme personnel, qui doit s’opposer à l’omniprésence de l’Etat. La société, pour les libéraux, est un phénomène naturel né sans contrainte du libre épanouissement de la nature humaine. C’est l’instinct qui dicte les lois naturelles de la vie en société. Le libéralisme c’est le droit naturel qui s’oppose bien évidemment au droit conventionnel.

Nous revenons là à cette volonté de s’opposer à toute préférence collective des Peuples, ce qui ne sied guère à beaucoup.

Dans préférence collective, nous pouvons voir « collectivisme » et beaucoup aimeraient que les citoyens s’arrêtent sur ce combat entre collectivistes et libéraux. Il est pourtant nécessaire d’affirmer qu’entre libéraux et socialistes, il y a les « interventionnistes » qui se situent entre ce vieux socialisme écrasant et ce libéralisme inhumain.

Il est vrai que les interventionnistes se rapprochent plus des libéraux que des socialistes. Ce qui, vraisemblablement, permet à des interventionnistes de se croire des libéraux et d’intégrer ainsi, des partis politiques opposés, en réalité, à leur famille de pensée. Evidemment il y a surtout des Gaullistes intégrés au sein d’une UMP libérale et opposée à cette autre voie qu’avait défrichée le Général de Gaulle.

Pour l’interventionniste, le rôle de l’État est de corriger les abus qui peuvent se produire. Cette intervention a une finalité : protéger les individus. Pour les interventionnistes, la liberté ce n’est pas le laissez-faire ou l’interdiction d’interdire, non, ils sont les partisans d’un « planisme concurrentiel ».

Le libéralisme proclame l’efficacité d’un ordre naturel qui s’établit par la propriété et la liberté qui fait régner l’ordre social le plus parfait sans le secours d’aucune loi.

De Quesnay, veut apporter la preuve, qu’obtenir la plus grande augmentation possible de jouissance, par la plus grande diminution possible de dépense, est la perfection de la conduite économique.

Sans prendre parti, nous pouvons affirmer que le libéralisme lorsqu’il favorise

                    -- le désir d’entreprendre

-- la gestion du risque

-- la satisfaction du consommateur par une offre renouvelée et intelligente

-- l’enrichissement provenant du travail et des responsabilités

-- la volonté de participer à rendre le monde meilleur

est une bonne chose, mais lorsque ses nouveaux adeptes veulent envoyer l’Etat au magasin des accessoires et les nations aux oubliettes de l’histoire, nous pensons que ce néo-libéralisme est à l’opposé de ce que nous, les souverainistes, recherchons...

Le libre échangisme mondialisé veut, au contraire du libéralisme, imposer sa gouvernance au monde, sous la forme d’une République de Juges (qui dicteront sa loi) et d’une Démocratie d’opinion gérée par des sondages « à chaud » (qui détermineront les achats de l’homo économicus).

Loin de rechercher l’équilibre, le nouveau paradis qu’il annonce sans vergogne, le libre échangisme ne vise que l’expansion avec le désir perpétuel d’intégrer toutes les ressources et tous les marchés.

Le libre échangisme mondialisé est expansionniste, non pas en termes de territoires, mais en marchés à conquérir en tuant la concurrence. Il fabrique un centre, délimité par les marchés financiers : New York, Londres, Tokyo et une périphérie, qui ne pourra qu’accepter d’utiliser les produits financiers du centre.

Ce libre échangisme mondialisé (le mondialisme) s’oppose à la démocratie, car souvent les valeurs que chacune des parties véhicule sont diamétralement opposées :

Déjà les banques et les multinationales se trouvent forcément plus à l’aise sous un régime qui défend mieux leurs intérêts. Il est vrai qu’il n’est pas naturel pour la démocratie de défendre, en premier lieu, les intérêts de banquiers ou des entreprises multinationales.

Pour le libre échangisme la première valeur c’est le profit, pour la démocratie l’autorité de la politique

Pour le libre échangisme l’unité de compte c’est l’argent, pour la démocratie, le suffrage universel

Pour le libre échangisme la défense des intérêts privés est prioritaire, pour la démocratie c’est la défense de l’intérêt général.

Le libre échangisme demande le démantèlement de l’État providence, alors que pour la démocratie l’État reste le seul rempart contre tout impérialisme et tous les excès du libre échangisme.

Les Libertariens se sont considérablement trompés en imposant, comme l’a fait Giscard, la déréglementation universelle. Beaucoup de libéraux, Schmitt et Ricardo les premiers, affirmaient que pour que le marché fonctionne, il fallait un système monétaire capable de stabiliser les monnaies et un coût de main d’œuvre égal partout. Adam Schmitt a même déclaré qu’il fallait, pour le marché, un encadrement et une autorité capables de dicter des règles, même Raymond Aron, pourtant grand libéral, a écrit « dans le monde ou nous vivons toute économie moderne doit être planifiée d’une manière ou d’une autre ». Nous voici en terrain connu des Français, un marché encadré par un plan avec comme autorité responsable : l’Etat, souverain incontournable. (Merci Monsieur Colbert) Car enfin, il n’a jamais été dans notre culture de voir notre nation dominée par son économie et encore moins par celle des autres.

Avec le mondialisme, les conditions d’un marché plus humain ne seront jamais remplies. Le néo-libéralisme, basé sur le profit et la mort de l’autre, ne propose aucun mode de société acceptable, intérêts, profits, ne sont pas des valeurs transmissibles, cela enrichit quelques personnes, jamais l’histoire.

La France, fille aînée de l’Église, à d’autres vocations que celles d’installer les marchands à la tête du temple. Témoin actif de la civilisation Chrétienne, elle s’est enrichie de la déclaration des droits de l’homme et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Incitatrice du dialogue Nord-Sud et de l’aide aux pays émergents, la France, généreuse, secourable, salvatrice et libératrice, est investie d’une mission civilisatrice : annoncer la réalisation sur terre, hic et nunc, d’une cité humaine juste et fraternelle et heureuse de sa conviction d’être appelée à y contribuer. ( Les défis de la francophonie (Alphares) 

Bien loin de nous ce mondialisme, teinté de libre échangisme, qui entreprend par l’uniformisation des cultures, la conquête des esprits, par la conquête des marchés l’uniformisation des normes américaines et tente, par la domination de ses juges d’imposer ses lois.

En fait, les adeptes du néo libéralisme imposent l’impérialisme d’un petit monde des affaires, dont les conséquences sont, pour la recherche d’un profit immédiat, répétitif et non partagé, les délocalisations, la désindustrialisation, le démantèlement des protections sociales, le chômage de masse, l’augmentation de la pauvreté, l’immigration incontrôlée et le retour des angoisses ancestrales, celles de la faim, de la soif, la peur de la maladie et de la vieillesse plus assurée.

À la recherche de l’équilibre parfait, le mondialisme a déséquilibré le monde, en voulant imposer un nouvel ordre mondial, il a créé le grand désordre actuel :

- Prés de 3 milliards d’Êtres humains vivent avec moins de 2 dollars par jour

- 1% de la population touche ce que touchent prés des deux tiers de la population

- En voulant détruire les protections sociales, ou en ne voulant pas les adapter au contexte actuel, (vieillissement des populations et diminution du nombre des employés, il est vrai qu’en France, par exemple, ce démantèlement permettrait aux sociétés d’assurances privées d’accéder à une partie des 2.500 milliards de Francs qui leurs sont refusés) le mondialisme prépare, comme le déclare souvent Alain Cotta, un conflit entre les générations, les anciens ne pouvant plus rien recevoir des jeunes qui ne pourront plus rien payer.

Le mondialisme est inhumain. Autrefois le capitalisme tant décrié, avait besoin des pauvres pour s’enrichir. Aujourd’hui la spéculation générée par la libre circulation des capitaux enrichit suffisamment ceux qui les détiennent. Le mondialisme créé un monde incertain ou la spéculation rapporte plus que la production. Quelles valeurs peut-il transmettre ?

Le mondialisme ne vit qu’au présent, il n’est porteur d’aucun projet d’avenir, il faut donc nous attendre à des réactions violentes de la part de populations lassées et écœurées. Les hommes vont vouloir, assez vite, reprendre, au sein de leur nation, les rênes d’un pouvoir que des marchés financiers insaisissables leurs ont confisqué.

Les continents vont refuser ce développement tellement inégalitaire. D’autant plus qu’il n’est plus acceptable de constater que les sommes détenues par les mafias soient plus importantes (2000 milliards de dollars par an) que celles détenues par des États.

Sera t-il supportable longtemps encore de laisser cette démographie déséquilibrée, qui liée à l’appauvrissement de certaines populations des pays du Sud, engendre des migrations de grande ampleur.

Le mondialisme, nous l’avons dit, favorise les plus forts. Les peuples des pays d’Europe resteront-ils sans réagir lorsqu’ils apprendront que leur part dans le commerce mondial a baissé de 25% (dans les IO dernières années) et que le résultat de cette baisse se traduit par une augmentation de la dette publique (passée de 27 à 70% des PIB) ? Comment nos dirigeants ont-ils pu laisser progresser de telles situations ?

La France, comme toujours, est à la pointe du combat, dans le camp du refus et de la non soumission. Nous avions toujours dit que l’Europe qu’on nous proposait n’était que l’arbre qui cachait l’immense forêt du mondialisme.

Le 29 mai dernier, elle a dit NON à ce machin européen proposé par les internationalistes. Elle a compris qu’après le charbon, l’acier, l’agriculture, la pêche, l’industrie et une partie des services, le mondialisme, déguisé en européanisme, allait lui prendre encore et toujours plus. Elle n’accepte plus, et va le faire savoir aux autres nations, comme c’est son devoir. Elle doit s’opposer à que l’entreprise transnationale dominatrice, soit libérée de toute contrainte et qu’elle bénéfice de toutes les déréglementations en matière sociale, environnementales et culturelle, ce qui lui permet d’engranger d’immenses profits, en laissant aux Etats les charges du social et de l’environnemental.

La France n’accepte plus que l’entreprise délocalisée, dont le siège social est installé dans un paradis fiscal, soit soustraite à toutes ses obligations fiscales. (Malgré l’augmentation des chiffres d’affaires et des bénéfices, la part fiscale versée par les transnationales a baissé de moitié)

Il est injustifiable que le mondialisme soit mené pour le seul profit des banques, des spéculateurs, des mafias, des firmes internationales et de la seule super puissance.

L’attachement sentimental au Pays n’étant pas inscrit dans le programme des mondialistes, les nations et en particulier la France, doivent engager le fer pour empêcher que la prise des marchés, la mise à mort du concurrent, les délocalisations, les profits immédiats, l’augmentation de la misère et la destruction inexorable de l’environnement, deviennent notre pain quotidien.

Les hommes de tous les continents ont érigé ensemble quelques règles simples : Les relations internationales sont fondées sur la base de la souveraineté absolue des nations et sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Le mondialisme débridé ne peut ni ne doit nous faire abandonner ces règles essentielles, car se sont ses règles qui nous protègeront du mondialisme.

La France ne peut admettre que l’ONU soit redevenue un « machin », sans autre pouvoir réel que celui que lui dicte, l’hyper puissance du moment.

Cette puissance du moment veut imposer ce mondialisme inhumain, parce que sachant qu’il ne peut y avoir de marché mondial sans autorité mondiale, elle espère bien sûr, devenir cette autorité mondiale. Mais les feux couvent, d’autres hyper puissances arrivent, elles aussi, sur le marché de la gouvernance mondiale. La Chine aujourd’hui, l’Inde demain, et nous pouvons aisément imaginer ce que seront les luttes pour prendre cette gouvernance mondiale, combats entre Amérique et Asie, entre Amérique blanche, protestante et l’Islam, etc.

Les nations doivent s’opposer à ces luttes pour la gouvernance mondiale, qui, si elle se réalisait, anéantirait toute forme de démocratie.

N’acceptons pas ce mondialisme qui abandonne toute foi en la raison qui rejette tout respect pour la science et les connaissances, qui méprise la culture et la vie de l’esprit. Il remet en question notre tradition judéo chrétienne, et celle issue des Lumières.

Le mondialisme n’a qu’un seul dieu : l’argent ; son credo : les affaires ; sa bible : l’intégrisme des marchés. Tout cela entraîne la fin de nos valeurs, modifient les relations familiales, placent les œuvres artistiques sur les étalages des marchés (ou les mettent en vente dans un super marché), abolissent les décisions collectives, abandonnent les valeurs politiques et sociales, mettent un terme à des siècles d’histoire et de civilisation.

Les Thatcher et les Reagan, qui ont installé le mondialisme en plaçant la finance aux commandes, sans se préoccuper de savoir si l’organisation politique de la société y était préparée, sont des aventuriers manipulés par des organisations mondialistes, ils ont entraîné le monde vers son naufrage, comme l’écrit si bien l’Ambassadeur de France Pierre Maillard.

Le Forum pour la France, conscient de cette situation, et la refusant, affirme que l’unité fondamentale de la vie politique et sociale demeure l’État-Nation. Que jamais les marchés, financiers ou autres, ne pourront servir de base à la cohésion sociale, à la construction d’une société plus juste et plus humaine, à la recherche de plus de solidarité et qu’ils en sont tellement éloignés, qu’ils lui sont même totalement opposés.

Machiavel voyait « le monde comme une grande arène dont Dieu est absent où la conscience n’a que faire et où chacun se tire d’affaire le mieux qu’il peut ». C’était peut-être une définition exacte du Mondialisme avant l’heure. Une société ou l’égoïsme domine.

Le marché sera t-il la fin ultime de nos sociétés ? Non, car la France possède un génie, qu’elle délivrera une nouvelle fois au monde pour qu’il ne sombre pas dans le chaos et la barbarie. C’est par la solidarité, qu’elle professe sans cesse, que la France arrachera le monde à l’uniformisation voulue par les adorateurs du mondialisme, car la solidarité, et nous le savons, est le seul ciment qui lie la nation.

 

Ont servi d’outils pour ce travail :

Les études du cercle de recherche animé par le Général Gallois

Les travaux de Monsieur l’Ambassadeur de France Pierre Maillard

Les défis de la Francophonie (Alpharés) Serge Arnaud, Michel Guillou, Albert Salon,

Le nouveau moyen-âge – Alain Minc (Gallimard)

La République contre les bien-pensants J.P Chevènement (Plon)

La crise du Capitalisme mondial G.Soros (Plon)

La Tragédie européenne et la France (livre collectif) (François-Xavier de Guibert)

Mondialisation l’Europe fédérale, une réponse pour la France ? (Colloque organisé par Jacques Myard à l’Assemblée Nationale) (François Xavier de Guibert)

Comment sortir du Piège américain ? Pierre Leconte (François-Xavier de Guibert)

La tragédie monétaire Pierre Leconte (François-Xavier de Guibert)

Une monnaie extra-nationale Pierre Leconte (François-Xavier de Guibert

Les travaux de Monsieur Alain Cotta

Les travaux du M.D.F (Instauration d’un système monétaire International)

Les travaux des commissions du Forum pour la France

Et grand merci à Monsieur Pascal Naizot pour avoir mis de l’ordre dans ce texte.

Henri Fouquereau

Secrétaire Général du Forum pour la France

Henri Fouquereau