Sujet : Des carpettes comme s'il en pleuvait
Date : 21/02/2005
De :   Henri Masson (espero.hm@club-internet.fr)


 
MONGOLIE - De l´anglais dans les yourtes


La langue de Shakespeare fait son chemin dans la grande steppe mongole, selon un reportage du New York Times. Après les élections de juin 2004, le Premier ministre de Mongolie Tsakhia Elbegdorj choquait ses 2,5 millions de compatriotes en leur annonçant le choix de l´anglais comme seconde langue officielle, au détriment du russe. "Cela prouve que l´anglais s´affirme comme la langue mondiale, puisqu´elle va jusqu´à s´établir dans une nation d´Asie centrale, située à des milliers de kilomètres de toute nation anglophone. Aidé par Internet, la domination grandissante de la culture américaine et les réalités financières de la mondialisation, l´anglais s´impose en Asie et dans le reste du monde, comme il l´a déjà fait dans plusieurs pays européens", analyse le quotidien américain.


Certes, tous les bergers mongols ne s'expriment pas encore comme à Wall Street, mais l´anglais s´introduit peu à peu en Mongolie, estime le journal. Passé le premier étonnement de la population, le gouvernement a mis en place l´enseignement de l´anglais à l´école comme première langue étrangère. À l´université internationale mongole, tous les cours sont en anglais. De plus, "la langue pénètre la capitale mongole Oulan-Bator par la voie électronique, à travers des sites Internet mongols bilingues, des chaînes de télévision anglophones et la diffusion des émissions de radio de Voice of America et de la BBC", rapporte l'article.

La capitale possède aussi deux journaux anglophones, des panneaux de signalisation et d´enseignes de magasins bilingues. Il faut y ajouter l´augmentation du nombre de touristes américains, qui s´est élevé à 9 000 en 2004. En revanche, le nombre de visiteurs russes a diminué de 9,5%. "Cela reflète le déclin de l´influence de la Russie et de la langue russe. Avant la chute de l´Union soviétique, le russe était enseigné à tous les Mongols et requis pour entrer à l´Université", rappelle le NYTimes.

"Cette nation commerçante, qui contrôlait jadis la Route de la soie, a toujours été un pays de linguistes. Mais pour beaucoup de Mongols, notamment les jeunes, l´anglais est la langue universelle à la mode", par rapport au chinois, jugé "ennuyeux", et au russe, "inutile", selon les commentaires de jeunes Mongols.

Source :
Courrier international - 16 févr. 2005

L'original du New York Times (15.02.2005) est sur :
http://www.nytimes.com/2005/02/15/international/asia/15mongolia.html?ex=1109134800&en=46cc413c0dc13551&ei=5040&partner=MOREOVERNEWS
<http://www.nytimes.com/2005/02/15/international/asia/15mongolia.html?ex=1109134800&en=46cc413c0dc13551&ei=5040&partner=MOREOVERNEWS>