Bonvolu
ricevi tiun publikan leteron eldonitan en la hodiaua numero de la
Montreala gazeto « Le Devoir ».
Ghi vershajne interesos vin.
Évanescence du français dans le monde
Normand Breault
Montréal, le 8 août 2006
Édition
du mercredi 16 août 2006
1. Montréal, vendredi 4 août, rue Sainte-Catherine, devenue piétonnière
pour les premiers Outgames mondiaux. Y déambulent de très
nombreux athlètes de plusieurs pays, venus participer à cet
important événement sportif et culturel. Les membres des différentes
délégations arborent fièrement leurs marques distinctives. Equipo
Mexico et Team Toronto célèbrent leur langue respective. Équipe/Team
Vancouver souligne le caractère français de Montréal et du Québec,
hôtes de la rencontre. Équipe San Francisco va même jusqu'à
s'identifier en français uniquement. Puis viennent les Européens
avec Team Sweden, Team Frankfurt et Team France.
Je regrette que les Suédois et les Allemands oublient leur langue. Je
suis scandalisé quand, dans une rencontre internationale au Québec,
les Français s'affichent en anglais et uniquement en anglais. Je
n'accepte pas que ces mêmes Français fassent du français une langue
régionale indigne de paraître sur des scènes internationales. Les
Français ne sont pas propriétaires de la langue française, ils sont
les premiers et principaux responsables de sa présence dans le monde.
2. Le même jour, aux Nations unies, l'ambassadeur de France présente
à la presse internationale, en anglais uniquement, la proposition
touchant la crise libanaise émanant des rencontres France-États-Unis.
CBC Newsworld et RDI retransmettent la conférence de presse de ce
haut mandataire français qui, devant un mur tapissé des expressions
Security Council/Conseil de sécurité, utilise la seule langue de
Shakespeare. Quand, après plusieurs questions en anglais, un
courageux journaliste -- probablement un Québécois ( ?) -- réclame
le privilège de poser une question en français, le temps est écoulé
et les deux canaux passent à autre chose.
Quel sort attend la langue de Molière dans le monde
si, dans une organisation internationale où le français est langue
officielle, le représentant de la France est gêné de l'utiliser ?