Eurovision,
triste vision !
J'ai
regardé pour la première fois l'eurovision. J'en suis fort aise, car
de toute la période de campagne pour ou contre la constitution étrangère,
ce fut certainement le moment le plus sincère. Rien n'a été caché
de ce que serait l'Europe de demain si le non ne l'emportait pas.
Médiocrité,
retour aux moments les plus noirs de l'histoire, danses sataniques,
tambours et feux, il manquait que quelques roumis à
mettre au poteau.
Et
puis tout le reste c'est à dire : des chanteurs de tous les Pays,
dont la majorité se trémoussent sur des musiques à relents
orientaux et dont les paroles sont "chantées" en Anglais.
Que
les partisans du oui apprennent dés à présent les danses du ventre
et la langue de Busch.
Il
y eut un vote intéressant qui montre à ceux qui ne l'auraient pas
encore compris que les PECOS votent entre eux et pour eux, c'est à
dire contre nous.
La
France fut l'oubliée de cette fanfare tonitruante, notre chanteuse
n'avait pas mis la plume là ou il fallait, sa musique n'avait aucun
rapport avec un quelconque appel à la prière, et les
paroles chantées en français. Bref, la patrie des droits
de l'homme fut bafouée, ridiculisée.
Français,
cette émission commentée par Guy Carlier et Julien Lepers, qui se désolèrent,
quand même, que la France soit dédaignée, doit interpeller les
Francais, car ce sera notre lot quotidien si par
malheur ils écoutaient le chant mélodieux des sirènes du désert.
Eurovision,
triste vision !
Une fois de plus, au concours mal nommé de l' "Eurovision",
c'est une caricature de l'Europe qui a triomphé par le biais d'une
chanteuse grecque qui a chanté en... anglais.
C'est un symbole caricatural de plus d'une Europe dont la devise est
"Unie dans la diversité" (article I-8) mais qui foule de plus
en plus aux pieds la diversité culturo-linguistique.
Nous avons déjà vu comment la Commission de Bruxelles, qui est à 100%
pour le OUI au projet de Constitution européenne, interprétait elle-même
cette unité dans la diversité en contraignant les pays candidats à
l'adhésion à l'Union européenne à remettre leurs dossiers en aucune
langue autre que l'anglais. Il y a pas moins de 1500 groupes de pression
(dont la principale ou l'unique langue de travail est sans nul doute
l'anglais) qui, à Bruxelles, parviennent à influencer la politique
européenne bien plus que ne peut le faire un parlement élu soi-disant
"démocratique".
Nous voyons sans cesse progresser le nombre d'annonces pour des postes
de responsabilités au niveau européen réservés à des natifs
anglophones ("English mother only", ou "English
native speaker": voir <http://lingvo.org/fr/2/15>).
Dans une intervention dernièrement formulée sur la liste "linguarum-democratia",
le professeur Robert Phillipson (auteur de "Only English Europe
?", qui existe aussi en espéranto "Ĉu nur-angla
Europo ?") a écrit :
"Plus de quarante ministres de l'éducation nationale européens,
y compris le ministre francais, viennent de passer deux jours à
Bergen, en Norvège, pour faire une analyse du processus de 'Bologna',
et pour dégager les grandes lignes de l'intégration de l'enseignement
supérieur européen de 45 pays en l'an 2010. 'The European Higher
Education Area'.
Oui, justement, je cite en anglais parce que vous ne verrez sur le site www.bologna-bergen2005.no
- aucune mention de la question des langues dans le communiqué final
- aucune utilisation d'autres langues que l'anglais, à part dans l'un
des 'Working Groups', où on pouvait utiliser le francais
- le tout revient à un plan pour angliciser les universités européennes
(avec "l'assistance" de la Commission européenne et du
Conseil de l'Europe): peut-être qu'on peut toujours utiliser d'autres
langues, suivant le principe de subsidiarité, mais là c'est une
question qui n'a aucune importance pour la construction de l'Europe,
pour la qualité de l'enseignement supérieur, pour la mobilité des étudiants,
pour les recherches que le monde des affaires (mentionné plusieurs fois
avec approbation) trouve nécessaire dans nos temps de mondialisation.
Et cela se passe avec la bénédiction de nos universités.
Donc qui peut se plaindre ?"
Suggestion de Maurice Sujet : "ne serait-ce pas une bonne idée
de suggérer aux espérantistes français qu'ils écrivent au ministre
de l'éducation nationale pour demander que ses services fassent la
traduction de ces textes en français afin que tout citoyen puisse connaître
le programme d'intégration de l'enseignement supérieur et juger de la
place conservée par les diverses langues nationales dans cet
enseignement. Ne devrait-il pas y avoir une semblable réaction dans les
autres pays ?
Il serait utile aussi de faire connaître ce plan d'anglicisation des
universités européennes à la presse et aux responsables tout à fait
indifférents à ce plan.
Remarque HM : Cette traduction devrait même être EXIGÉE du fait que
la langue de la République est le français. Nul n'est censé ignorer
la Loi, y compris l'État.
Henri Masson
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