ARTE, de plus en plus « inspirée » par TF1, M6 et autres Play.Disney et Virgin 17
Trop. Trop. Trop... Or trop, c'est effectivement trop.
Aussi est-ce peu dire que je me retrouve tout à fait dans la critique
suivante (d'une Québécoise qui plus est !) de la télévision française :
Arte est l'une des très rares chaînes que je continuais à fréquenter jusqu'à ce jour. Sauf que même vous, Arte, je vous délaisse de plus en plus. Pour ces mêmes raisons. Par exemple, ces voix sulfureuses et ô combien mièvres de « minette » ou de « cocotte » qui procèdent à l'auto-promotion des émissions, c'est carrément imbuvable (informe-t-on l'auditoire d'une émission intéressante à venir, à la fin, ou bien s'agit-il d'offrir ses services dans une maison close « près de chez vous » ?). On croirait entendre M6 ou TF1 (et toutes les autres, ou quasi), où on nous assène la séduction en permanence (ce qui en fait office, dirais-je plutôt) dans ce que celle-ci peut receler de plus trivial et de plus primaire. J'ai l'impression d'être un vieux « monsieur » qu'une adolescente tente de séduire. Dieu que c'est puérile et ridicule cette atmosphère constante de pub où on se voit réellement convaincus que les réseaux de communication et de marketing (dans les pays vraiment français on dit : mise en marché) sont entre les mains de préadolescents impatients de voir un bout de sein ou un roulement de hanche. La goutte d'eau qui fait déborder le vase, cependant, c'est votre propension de plus en plus marquée à donner des titres anglais à vos émissions. Je n'en peux vraiment plus de cet asservissement volontaire à l'anglo-américanité. Jusque chez Arte ! Y en a marre. Mais marre... Illustrations : Tracks, Best of Chic, Little Amadeus, Noureev - From Russia with love, The war, Falling Grace , Secrets for sale, Paradise now, Young yakuza Et cela - tenez-vous bien - pour la seule journée de programmation du jour (6 avril 2008 : www.arte.tv/fr/Programmes/72,kind=currentWeek.html) Et en parallèle, et pour ainsi dire à titre de contre-épreuve, quand il s'agit d'une émission très franco-française - « honteuse » par définition (comment comprendre le « message » autrement ?) comme : « Ils ont choisi la Bretagne » - eh bien on la cache à 5 heures du mat ! En allemand et en français, c'est tout à fait normal chez Arte. Mais en anglais, ça vous défonce tout respect de soi. De vous-même, Arte, et de vos téléspectateurs tout à la fois. Décidément mon téléviseur ne me sera bientôt, très très bientôt, qu'un meuble inutile dans la maison. Et que je vendrai (sans doute) au premier venu. Quoique traversée par la mauvaise conscience. Comme si... j'eus tenté de refiler à gros prix des aliments avariés ou un réfrigérateur défectueux dont les pièces de rechange n'existent plus... Arte était l'un de mes tout derniers refuges télévisuels (à l'instar de France Culture, à la radio : elle-même de moins en moins signifiante aussi, il faut bien le dire...). Or même Arte n'est plus à la hauteur de l'excellence et du bon goût. Moins encore à la hauteur du respect dû aux langues concernées par les deux nations ici en synergie (du moins en principe), quitte à me répéter pour qui ne sait point entendre : l'allemande et la française.
Faudra-t-il donc que j'émigre au Québec pour avoir le sentiment que « ma
propre télévison nationale » ne me régurgite pas à la figure son Je n'en peux plus de ce comportement servile de la France à l'égard de cette anglicisation systématique. Et qu'elle fait sienne. Que dis-je ? Qu'elle promeut, qu'elle appelle de ses voeux, qu'elle précède même. Et qui s'y vautre avec contentement et délectation. Partout, tout le temps, à tout propos et sur tous les plans de la vie... française. À croire que la « collaboration » à notre propre anéantissement national constitue chez nous la plus naturelle des attitudes. No Problem at all. À croire, disais-je ? Non point. C'est plutôt une conviction.
Hélène Pisier
Voir notamment à ce sujet :
En plein 400e anniversaire de la Nouvelle-France, qui plus est. Français, avons-nous un Président ou un Bedos plus Bedos que Bedos...?
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