Sujet : Poste interdit aux francophones !
Date : 23/12/2003
De :   Jacques Poisson (jjlp@sympatico.ca)


Le 23 décembre 2003

 

Par décret, les 16 programmes d'anglicisation pour les 16 régies régionales de la santé ont été reconduits. Bien que les francophones éprouvent encore des difficultés à se faire soigner en français, au Québec, dans les 18 hôpitaux anglais, le décret sur la prestation de services en anglais consacre l'obligation du réseau francophone de la santé de fournir, sur demande, des services en anglais, à toute personne qui le désire. Voilà un pas de plus vers le bilinguisme institutionnel empoisonné. Pendant ce temps, le Canada ne compte qu'un seul  hôpital francophone à l'ouest de l'Outaouais, pour quelque 800 000 francophones. Deux poids, deux mesures. En plus, le gouvernement provincial a décidé de construire un nouveau mégahôpital anglophone à Montréal, dans un quartier d'immigrants. Ce sera le plus important centre hospitalier du Québec, avec son attraction corrosive vers l'anglais. Quelle langue le gouvernement veut-il comme langue commune à Montréal et au Québec

Alliance Quebec et ses succursales jubilent. Elles ont par leur comité «provincial» et leurs comités régionaux d'anglicisation (1 million $ par année de nos taxes), fini par avoir raison du bon sens et du gouvernement provincial. Le droit de travailler en français au Québec, reconnu par la Charte de la langue française, n'existe plus dans la santé ; c'est l'obligation pour le personnel de se soumettre à des contraintes d'anglais partout. Et pour glacer ce gâteau assez particulier, plusieurs postes sont carrément interdits aux francophones, en raison de leur sang, peu importe leur compétence en anglais. Ces postes exigent la présence d'un anglophone ayant une maîtrise parfaite de la langue anglaise» (Cadre de référence du ministère de la Santé et des Services sociaux, pages 26 et 27). La «pureté raciale» anglaise est essentielle pour postuler à plusieurs endroits dans la santé, notamment au CLSC Alfred-DesRochers de Magog, où 10 services requièrent la présence d'anglophones et l'exclusion des francophones (Rapport d'activités, CLSC Alfred-DesRochers). 

On est à des années-lumière de la parité de traitement, entre le Québec et le reste du Canada, quant aux services en français et en anglais. Devant l'absurdité et le grotesque pathétique de la situation au Québec, on comprend que le ROC (Rest of Canada) fasse peu de cas du français et impose l'anglais partout.

 

Rappel :

 

Le Québec compte quelque 800 000 anglophones et 18 hôpitaux anglais ; le Canada anglais, à l'ouest de la rivière Outaouais, compte quelque 800 000 francophones et un seul hôpital de langue française : le petit hôpital Montfort à Ottawa.

 

Courriel du ministre de la Santé du Québec, Philippe Couillard :

ministre@msss.gouv.qc.ca

 


Jacques Poisson