Sujet : L'anglomanie qui tue !
Date : 06/03/2007
De : Jean-Pierre Busnel   (courriel : contact(chez)iab.com.fr)    Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez "chez" par "@"

 

L'Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) vient de publier un rapport accablant à la suite du plus important accident de d'Épinal. Dans l'information publiée aujourd'hui à ce sujet sur le site de RTL on lit ceci :

« Pour les inspecteurs chargés de cette enquête l'examen des événements révèle des défaillances que l'on ne croyait plus possible dans la gestion de crise. Rien n'a fonctionné et la liste des lacunes fait froid dans le dos. D'abord, ceux qui utilisaient l'appareil, les manipulateurs, n'ont pas été formés correctement. Ils n'ont eu que droit qu'à deux démonstrations individuelles, dont l'une pleine d'erreurs. Ils n'avaient même pas de notice en français ».

« L'information du consommateur » (qui semble être la préoccupation principale, sinon exclusive, des autorités européennes) n'est pas seulement en cause. Des problèmes de ce genre, incompréhension de textes disponibles uniquement en anglais, de nombreux salariés français en rencontrent chaque jour dans l'exercice de leur travail (et certainement pas seulement dans le secteur privé comme on le voit bien ici).

Mais ils n'ont évidemment pas toujours des conséquences aussi dramatiques. Peut-on au moins espérer que les pouvoirs publics français comprendront enfin que non seulement il est de leur responsabilité, de leur devoir, de faire appliquer scrupuleusement la loi Toubon, ce qu'ils se gardent bien de faire, mais qu'en outre son renforcement s'impose d'urgence (voir le projet en ce sens du sénateur Philippe Marini) ?

 

Jean-Pierre Busnel
Président de l'Institut André Busnel
contact@iab.com.fr

 

Réaction de M. Albert Salon

Président du FFI (Forum francophone International)

albertsalon@noos.fr

 

Mesdames et Messieurs les journalistes,

 

L’affaire des irradiés d’Épinal mérite, nous semble-t-il, un traitement plus adéquat de la part des média. Elle provient en partie d’un excès d’imposition de l’anglais à des salariés français dans leur lieu de travail en France, alors que, selon notre Constitution toujours en vigueur, « la langue de la République est le français ». Voyez la description et la réaction ci-après.

Cet excès a déjà été dénoncé lors de notre conférence de presse réussie syndicats-associations du 8 février au Palais Bourbon. Bien des media en ont rendu compte, y compris des radios et télévisions anglo-saxonnes (BBC, CBC…). Un compte rendu en est joint, au cas où votre journal consentirait à y faire allusion ou référence à propos de l’affaire d’Épinal que nos associations vous suggèrent de traiter.

 

Albert Salon, ancien Ambassadeur français,

président du FFI-France et d’ « Avenir de la langue française ».

 

 

Messieurs les parlementaires, et chers amis

 

L’an dernier, nous, associations, avions un peu abordé cette affaire de radiothérapie à l’hôpital public d’Épinal.

Mais très mal.

Nous avions ainsi, bien involontairement, été complices de l’occultation soigneuse dont elle avait fait l’objet…

Ces jours-ci, après les révélations - dans un rapport officiel - de ses graves conséquences avérées sur la vie et la santé de malheureux patients déversés dans le « tout-à-l’anglais », nous avons pu constater que nos grands media audio-visuels se sont sentis obligés de mentionner le rôle de l’absence de traduction du logiciel de radiothérapie imposé en anglais.

Ils ne pouvaient faire autrement, sous peine de grave distorsion d’une information qui se répand partout malgré eux.

Mais ils l’ont fait sans trop avoir l’air d’y toucher, avec une gêne évidente.

Ils ont plutôt laissé peser le soupçon de responsabilité sur les insuffisances du personnel, là encore sur les lampistes trop bêtes pour bien comprendre, et qu’il conviendrait sans doute de remplacer par des professionnels dignes de ce nom, c’est-à-dire capables de travailler en anglais et de « speak white » comme des Canadiens le disent encore parfois à leurs « compatriotes » québécois…

Souci touchant de petits chiots de compagnie de calmer le jeu, de ne pas réveiller les grands chiens endormis…

J’ai eu de la peine, presque de la compassion, pour eux.

Mais il est temps de faire aboyer les grands chiens réveillés, et d’empêcher la caravane de passer.

Nous en parlons bientôt entre nous, associations.

Nous en parlons ce soir, au Boulevard Saint-Germain, avec des députés français souverainistes au Parlement européen.

Nous en parlons demain, en Forum pour la France.

Nous en parlons après-demain, au sein du collectif syndicats-associations-parlementaires qui avait organisé le 8 février la conférence de presse réussie au Palais Bourbon.

Nous avons en effet rendez-vous devant le Tribunal de Nanterre pour l’audience du procès fait à Europassistance par ses salariés, soutenus par leurs syndicats, pour vouloir leur imposer – là encore ! … - de travailler sur un logiciel en anglais non traduit.

Cette affaire emblématique doit faire irruption dans la campagne présidentielle. Cette campagne occulte l’identité et l’avenir de la France. Les trois principaux candidats, qui ont voté oui en 2005 au projet de « constitution Giscard », nous proposent toujours, avec des variantes, de nous noyer dans une Europe otanienne sans protection sociale, en anglais.

Tout converge dans ce but : dans le monde du travail et des affaires, dans les sciences, dans l’audio-visuel, dans l’enseignement précoce de l’anglais à l’école primaire, voire à la maternelle, dans l’Armée otanisée…

Nous devons appeler à faire barrage, obstacle, à cette vaste entreprise de démolition de la France.

Je réfléchis à un projet d’article, un peu dans le style de « compère Guilleri » : « Te lai’ras-tu, te lai’ras-tu mou-ou-rir ? », avec Mesdames de l’hôpital, et les « mi-dames » des media, accourues au bruit, carabin...

Il serait bon que chacun voulût bien par tous canaux et moyens à sa portée, donner à l’affaire, et au problème de fond, toute la dimension politique méritée !

 

SF. A. Salon.