Sujet : Les Étatsuniens notent le monde
Date : 14/02/2007
De : linguarum-democratia@googlegroups.com 

 

Réflexions tirées du forum de discussions « Linguarum-democratia » :

 

Torsade de Pointes

Régulièrement, certaines équipes, souvent anglo-saxonnes, s'ingénient à établir des classements des grandes universités de la planète. On constate que les universités françaises font généralement piètre figure dans ces « rankings » (classements), tandis que les universités anglaises et états-uniennes occupent toujours le haut du pavé. Il y a tout un ensemble de raisons à cela, et on avance aussi le fait, sans trop pouvoir préciser, que les universités anglophones sont favorisées en quelque manière par le statut actuel de la langue anglaise ; or, si vous allez sur le lien que je donne ci-dessous, vous trouverez peut-être un début d'explication de cet état de fait, une démonstration de la manière dont cet avantage de la langue anglaise se réalise tout à fait concrètement, je dirais au niveau le plus élémentaire.

http://recteur.blogs.ulg.ac.be/?p=79

Il s'agit du blogue de Bernard Rentier, le recteur (tout ce qui a de plus sympathique d'ailleurs) de l'université de Liège. Lire le billet du recteur, mais aussi et surtout les commentaires qui suivent, en particulier le commentaire n° 4 de Bernard Rentier lui-même.

 

Didier Janot :

Rien n'empêche des équipes de francophones de s'organiser pour établir ensemble un classement mondial des universités établis selon des critères aussi objectifs que celui des anglo-saxons : on questionne en français, on prend en compte les réponses en français, on interroge les étudiants en français, etc. Notre principal problème est de vouloir être honnête et impartial avec des gens malhonnêtes et impartiaux. Avec ces gens là, il faut commencer par employer les mêmes méthodes qu'eux, simplement retournées de notre côté.

Ce n'est qu'après avoir montré que notre méthode est aussi valable (ou stupide) que la leur, et qu'aucune ne mène à rien, que l'on peut commencer à poser les bases d'une méthode impartiale.

 

Denis Griesmar :

Vous avez raison, mais il faut pour cela une volonté, et c'est ce qui manque le plus, car les Anglo-Saxons ont réussi à instiller à tous les autres un complexe d'infériorité terrible. Les gens ne réagissant que lorsqu'ils sont directement menacés, il faut, profession par profession, que le choc et l'humiliation de la subordination, puis du chômage, produisent enfin une prise de conscience. Nous pouvons toujours, en attendant, cibler les journalistes en leur démontrant, sur des exemples concrets (comme le supplément en anglais du « Monde ») à quel point leur attitude est suicidaire. Car en déroulant le tapis rouge devant la nouvelle Race des Seigneurs, ils s'enferment eux-mêmes dans un ghetto - celui des locuteurs non natifs, auxquels les maîtres du monde préféreront toujours leurs semblables.

 

Anna Maria Campogrande :

Ils font la même chose avec tout, les écoles, les programmes, les différents aspects de l'activité économique, etcetera et les classements n´ont rien à voir avec la réalité des faits, ils sont établis dans une optique dont le dessein est caché.

Si les Européens étaient malins, ils feraient la même chose ce qui rendrait les anglo-saxons, peut-être, plus prudents.

Mais, les Européens boivent tout à cœur joie et ne soucient de rien !

 

Charles Durand :

Il y a aussi le fameux classement de l'université de Changhaï qui confirme les classements établis par les anglo-saxons. Il est toutefois difficile de vérifier son authenticité. Qui est allé vérifier ? Qui y a-t-il derrière réellement ? Cela nécessiterait une véritable enquête. Un pays tiers qui confirme la suprématie anglo-saxonne en matière de recherche paraît automatiquement plus crédible qu'un pays qui s'auto-congratule.

En tout cas, on peut être sûr que les magazines européens qui sont dans l'orbite atlantiste se feront un devoir de reproduire ce genre de «asondagea».

Il est fréquent que le « courrier des lecteurs » publié par des magazines ayant pourtant bonne réputation, soit rédigé par l'éditeur en chef à des fins publicitaires quand il ne s'agit pas de propagande pure et simple.

Nous vivons dans l'ère du spectacle et de la désinformation massive des foules à une époque de communications instantanées, paradoxalement.

Gardons bien le en tête.

 

Dido

Les classements dont on parle sont faits par des anglo-saxons selon des méthodes anglo-saxonnes et en langue anglaise.
Rien n’empêche les francophones, de faire eux aussi un classement MONDIAL des universités, selon des méthodes francophones en langue française, qui est une langue toute aussi mondiale que l’anglais.
Pourquoi accepter des outils de mesures partiaux ?
Quitte à prendre des outils de mesures non objectifs, autant prendre nos propres outils.

Quand arrêtera t-on de se laisser flageller par les Anglo-Saxons ?