Sujet : Parlez anglais, vous serez mieux espionnés !
Date : 17/06/2007
De : Les Manants du Roi    (diffusion@lesmanantsduroi.com

 

En mai 2005 les fournisseurs d'accès Internet américains étaient approchés par des représentants du Département de la Justice, puis par l' « Attorney General » Alberto Gonzales ainsi que par le FBI. Anticipant la décision du Congrès, ils  leur demandaient de prolonger le stockage des données de leurs clients pour une durée de deux ans.

« Attorney General » Alberto Gonzales, lançant une campagne fort louable contre la pornographie enfantine sur le Net, servait de caution morale. Si Google s’opposait à cette demande, faisant valoir la confidentialité des données de l'internaute, ses concurrents ne s’encombraient pas des mêmes scrupules : Ils coopéraient  avec le Département de la Justice, lui fournissant les données personnelles de leurs clients sans que ceux-ci en soient prévenus…Le FBI retrouvait alors une certaine virginité malgré de sombres affaires d’écoutes téléphoniques et contrôle d’ « e-mails ». Après les attentats du 11 septembre 2001 tout était permis…

Nous entrions alors dans l’ère de la « National Security Agency », fantastique machine à espionner les communications téléphoniques et Internet locales américaines et internationales, ce avec la collaboration zélée des opérateurs télécoms américains.

Le projet « Échelon » pouvait enfin recevoir ses lettres de noblesse… Opérant depuis près de 20 ans, les grandes oreilles des services de renseignements américains frétillaient de bonheur, toutes tournées vers les terroristes ! Pourtant ce fameux projet ne datait pas de l’après 11 septembre… Il faut remonter au pacte de collecte et d’échange de renseignement « Ukusa » entre les États-unis et le Royaume-Uni, suivi ensuite par le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Dès les années 1970 des stations d’écoute étaient implantées dans ces pays afin de traiter tous les signaux retransmis par les satellites de type Intelsat et Inmarsat en direction de notre bonne vieille Terre. Pour corser le tout, une centaine de satellites d’observation ouvraient grandes leurs oreilles…

Le fond des océans n’était pas oublié : des plongeurs spécialisés déposaient des capteurs…

Tous les spécialistes savent que chaque jour des millions de télécopies, de messages électroniques ou d’appels téléphoniques du monde entier, peuvent être « triés, sélectionnés et analysés » par « Big Brother »…

Nicky Hager, écrivain et chercheur néo-zélandais révélait l’existence d’ « Échelon » en 1996 avec son livre : « Secret Power ». Le grand public pouvait être éclairé…

 « Le système Échelon a été conçu de manière à interconnecter [tous les systèmes d’écoute] pour leur permettre de fonctionner comme les composants d’un tout intégré. »
« La clé de l’interception repose sur de puissants ordinateurs qui scrutent et analysent ces masses de messages pour en extraire ceux qui présentent un intérêt. Les stations d’interception reçoivent les millions de messages destinés aux stations terrestres légitimes et utilisent des ordinateurs pour dénicher ceux qui contiennent des adresses ou des mots-clés préprogrammés. »

http://www.monde-diplomatique.fr/mav/46/RIVIERE/m1

Mais « Big Brother » est gourmand. Il lui faut toujours plus…

En juin 2006, la CIA et le Trésor américain reconnaissaient, par la voix du secrétaire américain au Trésor John Snow, l'existence d'un programme d'espionnage visant les transactions bancaires internationales… Ces révélations n’étaient pas faites de gaieté de cœur… L’affaire était dévoilée par le « New York Times ».

Depuis près de cinq ans, la CIA bénéficiait de la coopération  de « Swift » (Society for Worlwide Interbank Financial Telecommunication), basée en Belgique, « intermédiaire pour la plupart des transactions financières mondiales, qui gère les informations sur les transferts entre plus 7.800 organismes financiers, et surveille environ 11 millions de transactions par jour, effectuées entre banques et institutions financières du monde entier. Une base de données des transactions bancaires internationales a ainsi été constituée depuis 5 ans, relevant les noms, numéros de compte et autres informations des clients des banques. Le président George Bush en personne est monté au créneau… pour condamner le New York Times et la presse en général pour avoir révélé l'affaire. « (Il sera) plus difficile de gagner la guerre contre le terrorisme », s'est-il contenté d'affirmer pour toute défense. »

Est-il besoin de préciser que ce transfert d’informations au profit du « Bushland » se pratique sans la moindre base légale ?

Il aura fallu attendre 2007, pour que la « Commission nationale de l’informatique et des libertés » s’inquiète de telles pratiques et alerte ses « consoeurs » européennes… :
 « Les agences de protection des données européennes veulent l'arrêt, dans les conditions actuelles, de l'accès des États-unis aux données bancaires transitant par le réseau interbancaire Swift et instauré après les attentats du 11 septembre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ». La CNIL souhaite rencontrer le ministre des Finances…

Le Président de la République, « Ami » des américains, qui reçoit tant et tant de monde, recevra-t-il le président de la CNIL ?

Pour en savoir plus sur cette affaire, visitez le site :
http://www.silicon.fr/ Mot clé : swift

http://www.rfi.fr/actufr/articles/078/article_44633.asp

et pour connaître la réactivité de « Europe »…

http://www.euractiv.com/fr/justice/parlement-souhaite-obtenir-informations-transfert-donnees-cia-swift/article-156630

Pour « Échelon »
http://www.astrosurf.com/luxorion/espionnage6.htm

Bonne lecture à tous et n’oubliez pas que : « Pour vos commentaires, le silence est de rigueur… Les Grandes Oreilles nous écoutent… Nous vous conseillons les signaux de fumée ! »

 

Portemont, le 17 juin 2007

http://www.lesmanantsduroi.com