Sujet :

Quand un général français préconise l'anglais

Date :

20/11/2011

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Quand un général français préconise l'anglais

Marc Favre d'Échallens - Tribune - Lundi 14 novembre 2011

Lors d'une émission à la télévision, à l'occasion de la commémoration du 11 novembre 1918, le général français Christian Baptiste aurait préconisé l'anglais comme langue de communication entre Français et Allemands. Ce qui n'a pas plu à Marc Favre d'Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise et administrateur de Défense de la langue française

Tranquille comme Baptiste ! Vendredi 11 novembre 2011, l 'émission « C dans l'air » d'Yves Calvi sur France 5 a eu, à l'occasion de la commémoration du 11 novembre 1918, pour thème : « Ces guerres qui ont forgé l'Europe. »

À la fin de l'émission, Yves Calvi, avec justesse, relève, au-delà des beaux discours, l'échec de la coopération franco-allemande notamment dans l'enseignement de l'allemand en France et du français en Allemagne. Sur cette intervention, le général Christian Baptiste intervient et indique : « Si vous voulez converser avec un Allemand, vous conversez en anglais et vous n'aurez pas de problèmes ».

Ce général n'est pas un intervenant ordinaire, en ce 11 Novembre, il est porte-parole adjoint du ministère de la Défense et également délégué adjoint à la Délégation à l'information et à la communication de la Défense. Ainsi, un général de l'Armée française portant la parole officielle préconise l'utilisation de l'anglais comme langue de communication en Europe.

Il est loin de temps où Péguy, mort au combat en septembre 1914, écrivait dans L’Argent « Que la Sorbonne le veuille ou non, c'est le soldat français qui lui mesure la terre. C'est le soldat français et c'est le canon de 75 et c'est la force temporelle qui ont jalonné, qui ont mesuré, qui mesurent à chaque instant la quantité de terre où l'on parle français. »

Ainsi, en 2011, quand la Grande Muette s’exprime, elle souhaite aux Français - tranquille comme Baptiste… - un avenir en anglais ; après l’armée coloniale, voilà l’armée colonisée et fière de l’être. La langue, c’est l’âme d’un peuple. « Quand un peuple n'ose plus défendre sa langue, il est mûr pour l'esclavage » écrivait jadis Rémy de Gourmont, c'est encore vrai en 2011.

Une question à nos généraux ; pourquoi et pour qui combattons-nous aujourd’hui ?

 

 

Source : marianne2.fr, le lundi 14 novembre 2011

Possibilité de réagir sur :

http://www.marianne2.fr/Quand-un-general-francais-preconise-l-anglais_a212526.html?preaction=nl&id=2934953&idnl=26527&

 

 

 

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Possibilité de réagir sur : http://youtu.be/Ua2KVFU7sZ4

 

 

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Le journal des Mariannautes : "Do you speak european ?"

Alexandre Coste - Marianne - Dimanche 20 novembre 2011

« Si vous voulez converser avec un Allemand, vous conversez en anglais et vous n'aurez pas de problème. » Cette phrase prononcée par le général français Christian Baptiste lors d’une émission « C dans l'air » a fait l’objet d’une tribune sur Marianne2, qui a suscité des commentaires passionnés.

« La loi du plus fort n'est jamais remise en cause ! »

L’anglais comme langue principalement utilisée lors d’échanges entre différents pays européens, voila qui fait grincer des dents la communauté.

« En fait, cette remarque sincère de ce général est surtout révélatrice d'un sujet tabou : l'anglais est déjà la langue de tous les instituts européens (armées, police, sciences, coopérations en tout genre), mais officieusement », explique Luc KROKODILO. « La vraie question est de savoir si nous allons l'accepter, en débattre et voter, ou le voir imposer fort peu démocratiquement et en en connaissant l'iniquité... »

Certains commentateurs ne dénoncent rien de moins qu’une colonisation : « C'est affligeant de voir comment certains sont devenus soumis au tout à l'anglais », se désole Brigitte Laval. « Sans comprendre (ou en refusant de) qu'il s'agit d'une colonisation, d'une occupation, d'une guerre de velours, sans arme, sans char, mais tout aussi violente ! Elle emploie la technique de la grenouille plongée en eau tiède puis chauffée petit à petit jusqu'à la mort sans réaction de défense ! »

Henri MASSON approuve : « Il y aurait matière pour une autre émission sur le thème « La guerre des langues en Europe (et dans le monde) ». Car cette guerre existe bel et bien. On conditionne le peuple français, comme les autres non anglophones, la majeure partie de l'humanité, à croire religieusement qu'il n'est point de salut sans l'anglais, à ne pas chercher et expérimenter une autre voie. » "There is no alternative", comme on le dit (aussi) chez nous.

En bref, résume Regis RAVAT, « trouver normal de la part d'un général de l'armée française que l'anglais serve de langue commune entre un Allemand et un Français, est scandaleux. C'est acquiescer notre défaite linguistique. »

Molière, Shakespeare et Goethe

Si certains Mariannautes dénoncent cet état de fait, d'autres en recherchent les causes. « Si la seule langue vivante étrangère que les Français et les Allemands choisissent à l'école est l'anglais, normal dans ce cas qu'ils discutent en anglais pour se comprendre », pointe Dark GHOST.

Fred X avance une autre explication : « Le problème en France, c'est que nous nous sommes des cancres dès qu'il s'agit d'apprendre une langue étrangère. Et par fainéantise et/ou orgueil mal placé, on se cache derrière la défense de notre langue et de notre souveraineté, de notre peur d'être envahis par les barbares anglo-saxons pour justifier notre niveau déplorable en langues étrangères. »

« Si les Allemands sont meilleurs que nous au niveau exportation, c'est aussi certainement parce qu'ils arrivent plus naturellement à communiquer avec les pays étrangers...en anglais », poursuit l’internaute. « Alors si nous, nous commençons à dire: "ah ben non moi je parle français na !’’, ben on va en rapporter des marchés internationaux tiens! » Car avant d’être la langue de l’Europe, l’anglais est celle des marchés.

Michael SPECHT prône pour sa part une certaine forme d’équité : « Au nom de l'Union Européenne, je trouve que tout officier de l'armée devrait pouvoir s'exprimer dans les trois langues principales que sont le français, l'anglais et l'allemand. D'ailleurs nos avionneurs de l'Aéronaval sont déjà bilingues. Quant à la place du français au sein de l'Union, il ne tient qu'à nous de lui rendre ses lettres de noblesse en l'illustrant de nos plus belles finesses diplomatiques et scientifiques. Quand une langue suscite l'admiration, elle intéresse toujours le plus grand nombre. »

« Étant expat, je peux juste dire une chose: le plus important c'est de communiquer, peu importe la langue », conclut Domi DOMI. « Quant aux Français, ils ont ceci en commun avec les Américains ou les Anglais : Ils ne parlent aucune autre langue que la leur... »

 

 

Source : marianne2.fr, le dimanche 20 novembre 2011

Possibilité de réagir sur :

http://www.marianne2.fr/Le-journal-des-Mariannautes-Do-you-speak-european_a212752.html

 

 

 

 

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