Sujet :

Débattre en anglais d'une langue commune pour l'Europe !

Date :

15/06/2012

Envoi d'Aleks Kadar  (courriel : alekska(chez)gmail.com)     

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

Le Conseil Général de la Manche :

Un candidat au prix de la Carpette anglaise !

Langue commune ? - Les collégiens en débattent en anglais. Il pourrait être intéressant de trouver les coordonnées de la prof. qui a proposé ce débat sur des bases faussées. À moins que le thème vienne du CG de la Manche.

Quel formidable contre-sens de débattre de ce sujet de langue commune européenne dans la langue du moins européen des pays de l'UE et d'organiser des débats « citoyens » (sic) dans une langue différente de la langue officielle de la République.

Penser à décerner un prix Carpette anglaise au Conseil Général de la Manche qui semble organiser ces débats en anglais entre collégiens de ce département.

http://www.ac-caen.fr/mediatheque/communication/actualites/2012/06/debats_langues_Manche.pdf

cf. aussi

http://college-camus.etab.ac-caen.fr/spip.php?rubrique30

CONTACTS PRESSE du CG de la Manche :
Corinne Dagorn 02 33 05 99 43 – 06 59 03 72 55 (corinne.dagorn@manche.fr)
Nicolas Bourdet 02 33 05 95 03 – 06 86 38 20 84 (nicolas.bourdet@manche.fr)
Alexandra Durand 02 33 05 99 11 – 06 08 56 31 60 (alexandra.durand@manche.fr)

AK

 

 

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Langue commune ?

- Les collégiens en débattent en anglais - Torigni-sur-Vire

L'histoire

« Faut-il une langue commune européenne pour que l'Europe soit unie ? » Quatre élèves de 3e du collège Albert-Camus en ont débattu avec une équipe du collège Lavalley de Saint-Lô, vendredi 8 juin, en finale des Débats citoyens en langue anglaise.

« Régulièrement, nous débattions en cours sur des sujets d'actualité variés. Pas uniquement sur l'Europe », explique leur professeur Émilie Andrzejewski, qui a proposé à ses élèves de participer à ce concours permettant de se mesurer à d'autres établissements. Huit ont aussitôt été partants ; deux autres, peut-être un peu moins sûrs, mais possédant néanmoins un excellent niveau en anglais, s'y sont collés comme suppléants. C'était exactement l'effectif nécessaire pour former deux équipes (qu'on ne dissociera pas, car elles avaient toutes les deux le niveau pour une finale Torigni-Torigni).

Plus parlé de l'espéranto

Après une première confrontation au collège de Marigny, puis une seconde au collège Pasteur de Saint-Lô, la finale se déroulait au conseil général de la Manche à Saint-Lô. Par tirage au sort, les collégiens saint-lois devaient argumenter pour une langue commune : « Indispensable pour que les gens se comprennent. » Tandis que les jeunes Torignais, devaient fournir les éléments inverses : « l'espéranto (langue construite, conçue dans le but de faciliter la communication entre personnes de langues différentes) a été un projet qui n'a pas abouti. C'est une utopie allant à l'inverse des différentes cultures. » Le score était serré (17,2 pour le collège Albert-Camus ; 17 pour le collège Lavalley), mais ce sont les quatre collégiens torignais finalistes qui ont chacun gagné un pass pour deux personnes vers une île anglo-normande.

« C'est une expérience positive qui a contribué à développer chez les élèves un esprit de solidarité et de curiosité intellectuelle, a apprécié Émilie Andrzejewski. Cela a également été une motivation pour s'exprimer en anglais, défendre un point de vue et développer leur personnalité et leur esprit critique. Cet exercice a aussi démontré qu'il est possible de discuter sans être d'accord. »

Le groupe du collège Albert-Camus. Manon Groult, Julian Scaniver, Myriam Cachia, Joséphine Hue, Juliette Leroy, Maxime Brothelande, Laurena Marguerite, Elodie Rottier, Charlotte Dupont et Gaëlle Mauger, encadrés par Émilie Andrzejewski (professeur d'anglais).

 

Source : ouest-france.fr, le mercredi 13 juin 2012

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Langue-commune-Les-collegiens-en-debattent-en-anglais-_14115-avd-20120613-63040178_actuLocale.Htm

 

 

 

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Réaction de Charles Durand :

L'espéranto est le seul candidat qui puisse invalider les prétentions des anglophones à imposer leur langue comme « langue internationale » dont tout le monde aurait prétendument besoin.

En effet, si l'on peut facilement montrer que « la langue des affaires » est celle du client, il n'en demeure pas moins que le besoin d'une langue internationale existe. Ce besoin est plus particulièrement ressenti par les gens qui se déplacent beaucoup et qui ont visité des pays pratiquant une ou des langues qui n'ont strictement rien à voir avec la nôtre, car appartenant à des familles totalement différentes, comme le chinois, par exemple. Il est difficile pour un occidental de maîtriser une langue à tons et, dans ce cas, l'anglais sert souvent de palliatif. Je dis bien « palliatif », car la qualité de la communication qui s'établit ainsi est toujours d'une pauvreté affligeante. Cela n'empêche nullement les anglophones de continuer à affirmer urbi et orbi que leur langue nous permet « à tous de nous comprendre les uns les autres », alors que l'observation la plus élémentaire nous montre au contraire que l'usage de l'anglais ne permet au touriste lambda que de répondre à des besoins strictement alimentaires, et en aucun cas d'établir une communication efficace et équilibrée. Cela n'est guère mieux dans le cadre des congrès scientifiques au sein desquels les non-anglophones natifs apparaissent souvent aux yeux (ou plutôt aux oreilles) des anglophones natifs comme des demi-demeurés voulant imiter la science nécessairement supérieure des anglo-saxons, suffisamment imbus de leur supériorité pour ignorer tout ce qui n'est pas écrit en anglais.

Alors que nous voyons que le temps consacré à l'étude de l'anglais un peu partout sur la planète est finalement gaspillé en pure perte puisque les résultats escomptés ne se concrétisent presque jamais, l'étude sérieuse de l'espéranto durant un ou deux ans permettrait à l'ensemble des peuples d'atteindre un niveau d'expression avoisinant celui obtenu par le biais de leur langue maternelle. Des expériences nombreuses effectuées depuis plus d'un siècle le prouvent. À ce titre, le visionnage des vidéos de Claude Piron, polyglotte aujourd'hui décédé, permettent à tout un chacun de comprendre les formidables avantages d'une langue artificielle synthétique neutre telle que l'espéranto et il est facile d'expliquer pourquoi. Ce n'est pas une utopie ou la lubie d'un gourou quelconque. On invalide donc ainsi les prétentions des anglo-saxons mégalomanes et il n'est pas de meilleure défense des langues qu'une bonne offensive.

Depuis mon premier contact avec l'espéranto, je pense que la défense du français passe aussi par une bonne offensive pour dégonfler une fois pour toutes la baudruche des fausses affirmations des tenants du tout anglais. En effet, on ne peut prétendre remplacer l'anglais « international » par une autre langue naturelle et substituer une langue néocoloniale par une autre. Le discours se doit d'être parfaitement cohérent. Les cadres du mouvement espérantiste l'ont bien compris et leur démarche est complémentaire de celle que je préconise pour ceux qui veulent défendre l'usage du français, de l'italien, de l'allemand et d'autres langues. Le mouvement espérantiste, fort intelligemment, a investi les cercles de défense des langues nationales pour promouvoir également l'espéranto. Il n'y a aucune incohérence entre les deux démarches.

Au niveau des institutions européennes, nous pourrions instituer divers systèmes beaucoup plus équitables que le trilinguisme de principe de la Commission et de l'anglais langue de plus en plus unique qui s'y pratique, comme celui, par exemple, qui serait basé sur l'intercompréhension mutuelle, à l'oral comme à l'écrit, mais le déboulonnage de l'anglais de son piédestal artificiel ne peut être accompli qu'avec un substitut qui lui soit supérieur.

Il fut un temps lointain où je pensais que l'anglais langue internationale résoudrait Babel. Également, je partageais les poncifs qu'ont la plupart des gens à propos de l'espéranto, quand toutefois, ils en ont entendu parler. Avec le temps cependant, les informations que j'ai recueillies et les expériences personnelles que j'ai vécues m'ont forcé à changer d'opinion totalement.

À la base bien sûr, il y a ceux qui veulent propager l'anglais pour des raisons géopolitiques et il s'agit pour eux de mettre le reste du monde en position d'infériorité structurelle. Pour faire accepter cet état d'infériorité, on doit convaincre les gens que, en contrepartie, ils ont la clé qui leur permet de devenir internationaux ce qui est grossièrement faux mais ça marche !

Derrière ce premier bataillon, on trouve tous les collabos et aussi ceux frottés superficiellement de culture anglo-saxonne qui croient naïvement ce qu'ils entendent et qui propagent le credo. C'est ceux là qui doivent faire leur apostasie car ils sont en bien plus grand nombre que les collabos et ceux qui forment le premier bataillon offensif. Si l'église n'a plus de fidèles et si seuls les prêtres restent, la religion s'écroule.

Tout comme pour le dollar, les anglo-saxons batailleront bec et ongles pour maintenir le statut artificiel de l'anglais et il est nécessaire pour eux de mener offensives sur offensives tout comme pour le Martini Rossi dont la consommation décline rapidement dès que l'effort consacré à sa publicité disparaît. Nous voyons ce qu'ils font dans le monde arabe pour tenter de prévenir la dissidence. Nous approchons à grands pas du moment où le dollar ne sera plus monnaie internationale de réserve et, en dépit du matraquage médiatique et des collabos qui s'activent de plus en plus frénétiquement pour maintenir les privilèges insensés dont bénéficient encore les Anglo-Saxons, les fissures dans l'édifice apparaissent de plus en plus au grand jour. Une argumentation rationnelle n'est pas à dédaigner pour contribuer à assécher l'église des anglomanes de ses fidèles !

 

Réaction de Georges Gastaud  :

Quelques réflexions personnelles. Aux militants des associations de défense de la LF (copie pour information à certains syndicalistes de l’Éducation nationale, si Éducation « nationale » il y a encore)…

Le moins qu’on puisse dire est que toutes les défenses sont enfoncées, et pas seulement en France.

Les formes d’action traditionnelles d’influençage ne sont plus d’aucun effet même s’il faut continuer à les utiliser pour démontrer aux gens de bien que la démocratie n’existe plus dans ce pays et sur ce continent tenu d’une poigne de fer par une oligarchie « douce ». Si nous ne trouvons pas rapidement les moyens de forcer le blocus médiatique qui censure notre cause, celle-ci sera rapidement et irréversiblement perdue dans le courant du quinquennat à venir au train où vont les choses. Ce n’est pas du pessimisme, c’est du réalisme (cf. le basculement rapide de l’université « italienne » à l’anglais). Je pourrais donner dix exemples dans ma propre ville malgré mon activisme local.

Une nouvelle réunion au sommet semble s’imposer avec tous ceux qui veulent réellement agir et frapper fort sans ménager les autorités de droite, de gauche ou de nulle part. Ce n’est qu’une réflexion, mais ne réfléchissons pas trop longtemps et prenons conscience de la nature franchement totalitaire de ce processus d’exterminisme linguistique porté par l’Union européenne, par le MEDEF, par la direction de l’UMP (Copé) et par l’aile marchante du PS (Moscovici, Aubry, Fabius…) même si Hollande semble en retrait pour le moment (verbalement). Un processus d’autant plus difficile à combattre que, je le vois avec certains anglicistes de mon lycée, il prend l’allure d’une démarche « douce », « ouverte », « moderniste »… le « soft power » pour parler comme ce grand patriote de Fabius, l’homme qui a fermé les mines et la sidérurgie mais qui a ouvert Euro-Disneyland « en compensation » !

Cela dit nous sortons de six mois de campagne électorale, certains d’entre nous sont épuisés par des batailles, quel que soit le côté de la barricade qu’ils aient choisi. Est-il donc raisonnable de se voir avant le 14 juillet ?

Et déjà si nous faisions une réponse commune à ces bonnes âmes en leur demandant notamment quelle est la constitutionnalité, la légalité, la conformité à l’état de droit, le respect de la neutralité politique de l’école, de ces MANIPULATIONS d’élèves ?

 

Réaction d'Annie Lacroix-Riz  :

Les trois premiers enfants sortis à midi d’une école primaire, publique naturellement, de Saint-Germain portaient un « tee-shirt » (sic) avec inscriptions en anglais. La tâche est à l’image du reste, immense…

 

Réaction de L.B.  :

Il est toutefois très intéressant de noter que l'on parle d'une autre langue, l'espéranto, qui a été « conçue dans le but de faciliter la communication entre personnes de langues différentes ».

On peut leur signaler, puisqu'un collège Albert Camus participait au concours, la très bonne traduction en espéranto « Utopie allant à l'inverse des cultures » de L'étranger (La fremdulo) de Camus.

 

À vous de réagir...

 

 

 

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