Après Malte, voici la Mongolie, qui elle a décidé de son propre chef,
semble-t-il, d'adopter l'anglais comme langue officielle. « La Mongolie de 2007 pratique une politique étrangère indépendante et non-alignée » Mais, permettez-moi d'en douter, quand un pays asiatique prend comme langue officielle une langue qui n'a rien de local ni d'asiatique, mais qui est celle de la première puissance mondiale, tu parles d'une indépendance non-alignée ... Ou alors « indépendant et non-aligné » signifie-t-il « pro-occidental » ? Il est possible de commenter l'article en ligne. AK
Alors qu’en 1227, l’Empire mongol englobait Moscou et Pékin, la République de Mongolie est aujourd’hui coincée entre les géants russe et chinois. Son défi : finir de s’émanciper de l’emprise de l’ours russe et éviter de tomber sous les griffes du dragon chinois. Quinze ans après le largage par l’ex-URSS, la Mongolie se tourne résolument vers l’Occident. Elle compte sur la collaboration internationale pour combattre la pauvreté chronique causée par la rudesse du climat et par une terre ingrate. Encouragée par ses récents succès économiques, cette jeune démocratie de 2,8 millions d’habitants croit que sa prospérité pourrait émerger des richesses minérales de son sous-sol grâce aux investissements étrangers.
La Mongolie de 2007 pratique une politique étrangère indépendante et
non-alignée et prend part à la vie diplomatique et économique mondiale.
D’ailleurs, pour marquer son rapprochement avec l’Occident, elle
participe aux grandes organisations internationales et coopère avec
l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à titre de pays
contact depuis 2003. Selon les services diplomatiques américains et
français, ce pays à la démocratie en voie d’enracinement vise à
retrouver son identité et sa fierté traditionnelles, à revivifier son
économie et à s’intégrer au monde moderne. « Notre gouvernement veut diversifier ses relations internationales et intensifier ses échanges commerciaux avec les États-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne », mentionne le Dugerjav Gotov, ambassadeur de la Mongolie au Canada. Voilà pourquoi la Mongolie a fait de l’anglais sa langue seconde en 2004, alors que le séculaire khalkha est la langue officielle du pays, parlée par 90 % des habitants. La langue anglaise est utilisée dans l’enseignement universitaire et dans tous les paliers administratifs et commerciaux. Dans son étude sur la situation linguistique de la Mongolie, Jacques Leclerc, membre associé au Trésor de la langue française au Québec de l’Université Laval, souligne d’ailleurs « la faveur croissante de l’anglais, en particulier chez les jeunes». Les moins de 30 ans forment les deux tiers de la population mongole.
À la suite de l’effondrement du communisme en 1990, la Mongolie a
délaissé l’économie planifiée pour passer à un système d’économie de
marché. Le sociologue français Kristian Feigelson, de l’Université Paris
III-Sorbonne Nouvelle, décrit ce processus comme « une transition dans
la continuité. La Mongolie paie fortement le coût social de cette
transformation ». L’apport soviétique, maintenant inexistant,
représentait le tiers du produit intérieur brut (PIB) du pays. M.
Feilgelson note aussi que les pays occidentaux ont pris la relève
puisque la Mongolie est le premier pays récipiendaire par habitant de
l’aide internationale. Signe encourageant, la croissance a atteint 8 %
en 2006, soit une cinquième année consécutive de prospérité. Le 31 août
2007, la Banque asiatique de développement révélait que la Mongolie
compte parmi les rares États asiatiques capables de réduire l’écart
économique relatif entre les riches et les pauvres.
Source : www.apetudiante.info, le 17 octobre 2007
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