Sujet :

 L'utilité des langues étrangères au travail

Date :

11/11/2008

Envoi d'Aleks Kadar  (courriel : aleks.kadar(chez)free.fr)     

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Voici un article intéressant, car il va totalement dans le sens de nos discussions.

Voir les pourcentages de salariés estimant que connaître une langue étrangère est utile. Très très intéressants chiffres !

En particulier, voir le chiffre pour les salariés étatsuniens. Pourquoi tous les autres pensent-ils qu'il faut être polyglotte, et eux non ? N'y a-t-il pas quelque chose qui cloche ?

Encore la confusion courante « polyglotte - bilingue - maîtriser une langue étrangère ».

Je trouve « amusant » pour ne pas dire surprenant, malheureux, que la personne interrogée pour témoigner de l'utilité ou non de l'anglais au travail n'a rien de neutre, d'impartial. C'est un représentant de l'entreprise ETS qui se fait des c... en or en faisant passer les tests d'anglais comme le TOEFL, le TOEIC ! Comme si on interrogeait un représentant de l'industrie agro-alimentaire pour parler des problèmes de diabète, ou de l'industrie automobile pour parler des modes de locomotion pour se rendre au travail.

La machine de propagande pro-anglais est en marche, plus forte que celle qui poussait à voter « oui » au TCE, difficile donc de l'enrayer ! Classe politique, médias, entreprises à l'unisson. Qui reste-t-il pour s'opposer à cette dynamique implacable ?

La seule voix dissonante dans l'article est celle de Claude Hagège, encore.

Car pour les autres (ALF, AFRAV, CFTC, espérantophones...), difficile de se faire entendre.

Et il est dommage que Hagège ne parle que des ouvriers. Il n'y a pas qu'eux qui n'ont pas besoin d'anglais au travail !

Possible de réagir en ligne !

AK

 

Les salariés français partagés sur l'utilité des langues étrangères

Dans un très proche avenir, la pratique de l'anglais deviendra le sésame incontournable pour obtenir un travail. Crédits photo : Laurent CERINO/REA

 

Un sur deux estime que la pratique d'une autre langue que le français n'est pas indispensable dans le cadre de son travail.

Alors que Xavier Darcos fait de l'apprentissage de l'anglais au lycée une nécessité absolue pour que les bacheliers deviennent tous bilingues, cette préoccupation s'étiole singulièrement dans le monde du travail.

Selon un récent sondage réalisé par le site de recrutement Monster, 51 % des salariés estiment en effet que la maîtrise d'une langue étrangère au travail n'est pas une priorité. Un taux particulièrement faible si on le compare aux résultats recueillis dans d'autres pays.

Ainsi au Luxembourg, en Espagne et en Suisse, on accorde une plus grande importance aux langues étrangères puisque respectivement 69 %, 68 % et 66 % des salariés de ces pays jugent indispensable d'être polyglottes dans le cadre de leur travail. Ils sont suivis par les Allemands (57 %), les Italiens (55 %), les Autrichiens (54 %) et les Belges (50 %). Inversement, dans les pays anglophones, les employés estiment dans leur grande majorité qu'il n'est pas nécessaire d'être bilingues. C'est le cas de 78 % des salariés américains.

À l'heure où l'anglais domine le monde des affaires, les résultats recueillis en France ont de quoi surprendre. D'autant que, ajoute Monster, la majorité des entreprises sont aujourd'hui tournées vers l'international. « Face à un employeur en situation de recruter, la différence entre deux candidats peut se faire au niveau de la maîtrise d'une langue étrangère », souligne Bruno Brémond, vice-président de Monster France.

Un avis partagé par Alain Daumas, directeur France de la société ETS, qui conçoit des tests d'anglais prisés par les entreprises pour jauger les niveaux des candidats à des postes. « De plus en plus de sociétés exigent un niveau certain en anglais et font obligatoirement passer des tests aux postulants. Les résultats livrés par ce sondage sont pour le moins déconcertants et regrettables », estime-t-il, en rappelant que dans un très proche avenir l'anglais deviendra « le » sésame incontournable pour obtenir un travail. « En 2010, on estime que pour huit offres d'emplois sur dix, un niveau d'anglais sera exigé. Une nécessité qui frappera tous les domaines ».

 

Une voix dissonante

Dans ce concert de remarques allant toutes dans le même sens, le linguiste français Claude Hagège fait entendre une voix pour le moins dissonante. Ce directeur d'études en linguistique structurale à l'École pratique des hautes études met d'ailleurs tout simplement les pieds dans le plat. Pour lui, ce sondage est le juste reflet des besoins des salariés. « Quand ils travaillent en France, ces derniers, dans leur majorité, n'ont pas besoins de s'exprimer autrement qu'en français. Pensez-vous qu'un ouvrier doive savoir parler l'anglais ?  », interroge-t-il en fulminant contre cet anglais galopant qui envahit le français. Et de mettre en garde tous les employeurs qui feraient le tri de leurs salariés par le seul filtre de la maîtrise de cette langue.

 

Angélique Négroni

 

 

Source : Le Figaro.fr, le 10 novembre 2008

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