Sujet :

 Le discours de M. Sarkozy pour la Journée internationale de la Francophonie

Date :

22/03/2008

Envoi d'Aleks Kadar  (courriel : aleks.kadar(chez)free.fr)     

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

Encore une déclaration contradictoire, sur ce sujet, avec celles de ses ministres Darcos-Pécresse. Il est notable que Sarkozy cite le cas de chefs d'État étrangers qui parleraient anglais au lieu du français, mais qu'il n'évoque pas les ministres de la République prônant le tout anglais, la France bilingue, comme si ces objectifs étaient compatibles.

Alors, était-ce juste une déclaration d'intention de la part de N. S. comme lors de son discours de Caen pendant la campagne présidentielle, ou réelle résolution d'engagement ?

AK

 

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Nicolas Sarkozy est partisan d'une « francophonie offensive »

 

Partisan d'une francophonie offensive, Nicolas Sarkozy place la défense de la langue au rang de priorité de la diplomatie tricolore et défend son usage dans les grandes enceintes internationales.

« La francophonie est et restera une priorité de la diplomatie française », a déclaré le chef de l'État dans un discours à la Cité internationale universitaire de Paris.

Pour le chef de l'État, qui s'exprimait à l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie, « la mondialisation ne démode pas la francophonie, elle la rend plus nécessaire ».

La journée de la Francophonie est célébrée chaque année à travers le monde où quelque 200 millions de personnes parlent le français, dont 72 millions partiellement.

De Québec à Dakar, c'est la neuvième langue la plus parlée de la planète, la deuxième dans l'Union européenne en terme de nombre de locuteurs, à égalité avec l'italien, derrière l'allemand mais devant l'anglais.

« La promotion de la francophonie est notre intérêt », a insisté le président, qui a invité la diplomatie française à « être vigilante sur l'usage du français dans la vie internationale ».

Le chef de l'État a demandé en particulier aux dirigeants des pays membres de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) de privilégier le français dans les instances planétaires.

« Il me paraîtrait pour le moins étrange, par exemple, que le chef de l'État dont le français est la langue officielle choisisse de s'adresser en anglais à l'ensemble de la communauté internationale depuis la tribune des Nations unies pour, aussitôt descendu, se plaindre que le français n'est pas assez défendu », a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy a insisté sur l'action de l'OIF « au service de la paix ». « L'OIF n'est pas une Onu bis, mais elle a un potentiel important de contribution au règlement des conflits ».

Le chef de l'État a dit son intention de défendre la langue de Molière au sein de l'UE à l'occasion de la présidence de l'Union, au deuxième semestre 2008.

Il a émis le souhait que la président algérien Abdelaziz Bouteflika assiste au prochain sommet de l'OIF, en octobre à Québec, où il aimerait qu'Israël soit aussi représenté.  

Élizabeth Pineau
 

Source : Lexpress.fr, le jeudi 20 mars 2008

http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=67433&1706

 

 

 

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Réaction :

On dirait que notre bon président est le roi de la pirouette. C'est un parfait cabotin. Il dit une chose et fait l'inverse ou bien il refuse de voir qu'il est entouré des brebis galeuses qu'il a lui-même choisies.

Sait-on que, en France, un enseignant-chercheur universitaire qui désire obtenir des fonds pour faire sa recherche doit soumettre à l'ANR ou «aAgence nationale de la recherche » un dossier rédigé en anglais ? Il ne s'agit pas, je le répète, de la DG XIII de la Commission européenne. NON! Il s'agit du gouvernement français ! Un professeur de l'ENST Paris essaye actuellement de contester la légitimité de cette disposition devant le tribunal administratif de Paris !

Avant de faire des grands discours, Sarkozy ferait bien de balayer devant sa porte. Il m'est difficile de croire qu'il n'est pas au courant que l'université et les principaux organismes de recherche imposent de fait la loi du silence à propos de l'obligation d'utiliser l'anglais au niveau national dans toutes les demandes d'octroi adressées aux agences gouvernementales. En d'autres termes, c'est « Fermez votre gueule et, si vous ne voulez pas rédiger vos demandes de financement en anglais, la réponse sera automatiquement négative. À ce moment là, oubliez les promotions et les augmentations de salaire et, si vous êtes en période probatoire, vous serez foutu dehors. Si vous êtes déjà fonctionnaire, vous serez mis au placard !»

Voilà où on en est en France... Que Sarkozy agisse d'abord. Ensuite, il pourra parler de manière beaucoup plus convaincante. J'aurais tendance plutôt à croire qu'il s'agit d'un bon toutou, d'un bon caniche au service des intérêts anglo-saxons.

Charles Durand
 

Intégralité du discours du 20 mars sur la francophonie de Nicolas Sarkozy :

Elysee.fr Présidence de la République PR TV

 

 

 

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