Même dans la police, l'anglais est tendance
L'usage de l'anglais dans notre vie quotidienne, pour désigner des noms d'objets, d'enseignes commerciales, se justifie parfois, lorsque des entreprises emploient des noms de modèles standard utilisés dans différents pays, ou lorsqu'elles s'adressent à un public qui dépasse le cadre national.
Mais pour le nom d'un outil interne à la police, destiné uniquement à des fonctionnaires français, est-ce bien nécessaire ? Quelle est l'utilité de l'emploi d'une langue étrangère ? Le plus surprenant étant qu'au fond, le terme de "personal digital assistant" ait probablement été choisi sans que se pose la question de sa francisation. L'anglais est tendance, c'est une évidence.
Ou alors, ce n'est qu'un réflexe. Pas un instant, Carrefour n'a pensé mal agir en intitulant sa dernière gamme de supérettes urbaines "Carrefour city". Ni Auchan en baptisant son service à emporter "Auchan Drive". "The Phone House" aurait-il pu s'appeler « La maison du téléphone » ?
« Les deux tiers des nouvelles enseignes sont en anglais », déplorait en juin 2010 le Lensois Georges Gastaud, fondateur de Courriel, un collectif de défenseur de la langue française, qui était monté en créneau contre l'anglicisation du centre-ville de Lens, et plus généralement, de notre société.
Sans considérer la langue de Shakespeare comme un danger, force est de constater que l'anglais est partout, sans qu'on y prenne garde. Les étoiles montantes de la scène musicale lilloise chantent quasiment toutes en anglais. Martine Aubry a développé le concept du Care. L'émission de télé-réalité du moment n'est pas L'histoire des secrets, mais bien Secret Story...
Bruno Renoul
Connaissez-vous l'expérience de la grenouille plongée dans une eau tiède agréable que l'on chauffe petit à petit ? Elle meure sans réaction, alors que sa collègue plongée en eau chaude saute et se sauve ! Voilà ce que nous subissons actuellement comme vous le dites « l'anglais est partout sans qu'on y prenne garde » et c'est dangereux pour notre langue, notre identité de francophone, notre culture, notre façon de penser, de vivre, notre vie, notre survie ! Il est temps de sauter hors du chaudron de l'expérimentation, non ?
Sophieb
Il faudrait demander à ces policiers s'ils connaissent la loi, toute la loi, et notamment notre loi fondamentale qui dit que la langue de la République, c'est le français.
Ravat
Je félicite l'auteur de cet article sur le fond et sur la forme. Rares sont les journalistes qui osent dire, et tout simplement « voir » ce que les élites françaises autoproclamées organisent actuellement, tout en bavardant sur « l'identité nationale » et en diabolisant honteusement les travailleurs immigrés : assassiner la langue française (depuis longtemps on n'en est plus seulement au franglais) en lui SUBSTITUANT l'américain des affaires en tous domaines : recherche, enseignement universitaire ET de plus en plus, secondaire, pub, enseignes, chanson, cinéaste. Triste processus qui accompagne la destruction néolibérale des acquis sociaux et de l' « exception française » héritée de 1789, de 1905 et du CNR. Aux vrais progressistes de réagir au lieu d'excuser ce processus de colonisation mentale, qui frappe aussi tous les pays européens, par les crimes bien réels (y compris sur le terrain linguistique) de la colonisation d'hier.
Gastaud Georges
http://desclicspolitiquesennord-pas-de-calais.nordblogs.com/archive/2011/08/25/meme-dans-la-police-l-anglais-est-tendance.html