Brevets : l'innovation sacrifiée au nom de la langueMARIE VISOT. Publié le 05 décembre 2006 Protéger ses idées en Europe coûte cinq fois plus cher qu'aux États-Unis. PROTÉGER les idées, c'est aussi encourager le dépôt de brevets. Un domaine dans lequel la France, sous prétexte de protéger la langue française, n'est pas un modèle puisque le système actuel décourage le dépôt de brevets, notamment par les petites entreprises. Constatant que la position de la France est « déclinante » en la matière, le rapport fait plusieurs propositions. La France doit prendre position en faveur du maintien de « critères rigoureux d'obtention » des brevets afin de garantir « la qualité » des titres ainsi délivrés, insiste-t-il d'abord. La mission considère en outre que la France devrait lancer « une refondation politique » de l'Office européen des brevets (OEB).
Ratifier l'accord de Londres
Malgré le fort soutien du monde de la recherche et du monde entrepreneurial pour ratifier l'accord, le débat a pris « un tour passionnel en raison des menaces qu'une ratification ferait peser sur la langue française », rappelle le rapport. Conséquence : 40 % des PME industrielles françaises affirment renoncer à déposer à l'OEB en raison du coût, désormais l'un des principaux freins à son utilisation par les innovateurs français ! Au total, le brevet européen coûte quatre à cinq fois plus cher qu'un brevet américain et trois fois plus qu'un brevet japonais. Pour tenter d'accélérer le processus, Jean-Michel Fourgous vient de déposer une proposition de loi signée de nombreux députés pour ratifier l'accord de Londres.
Source : Le Figaro, le 5 décembre 2006
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