Campagne Communes de France : Pourquoi, Comment ?
Quels sont le sens et la démarche de cette grande campagne nationale « Communes de France pour la langue française » ? - Nécessité de faire remonter politiquement la vox populi, qui est, elle, profondément attachée à la langue de la République (sans préjudice des langues régionales enracinées, parties fortes de notre patrimoine !). - Puisqu'un referendum est peu vraisemblable dans le contexte actuel des prétendus « partis de gouvernement », il faut un autre canal pour que le peuple exprime son amour du français. - Cet autre canal passe par les Communes ; c'est le vote d’un manifeste (préparé et endossé par 40 associations), par de nombreux conseils municipaux, notamment de villes emblématiques de notre histoire (de Domrémy, Vaucouleurs et Chinon à Orléans, Reims et Rouen ; de Lille à l'Île de Sein et à Colombey ; de Lyon à Cluny et Cîteaux, à Vézelay, à Chartres, à Notre Dame ; d'Ajaccio à Brienne, à Malmaison, à Champaubert, Montmirail et Fontainebleau ; de Soissons à Senlis, à Saint-Denis, Villers-Cotterêts et Versailles ; d'Alésia à Crécy, Reichshoffen-Froeschwiller et Saumur ; de Poitiers à Rocroi, Denain et Verdun...), mais aussi de communes moins célèbres, jusqu'au plus petites et plus modestes ; - dans le but de présenter, au printemps 2014, un magnifique bouquet de votes de communes des diverses régions de la France, équivalant alors à un referendum d'initiative populaire en faveur de la langue française que les Français tiennent à garder, et contre ce globiche que d’aucuns veulent nous imposer, pour le seul profit d'une superclasse mondiale apatride financiarisée et désincarnée ; - tout le monde est invité à participer activement à cette campagne nationale « Communes de France pour la langue française », lancée par l'association Avenir de la langue française (ALF) et soutenue par 32 associations françaises pour le français et la Francophonie, et 8 étrangères, surtout québécoises ; - il s’agit pour chacun d’entre vous d’aller voir son maire – ou son député ou tel conseiller municipal connaissant bien ce maire pour obtenir de celui-ci qu’il soumette le manifeste au vote de son conseil municipal ; - la lettre-type jointe, destinée aux élus, peut être modifiée et adaptée par vous aux profils particuliers de votre maire et de votre commune ; - le manifeste joint – franco-québécois - proposé au vote de chaque conseil municipal, peut être amendé par le maire et son conseil ; il peut, par exemple, comprendre un ajout concernant l’amélioration de la qualité de l’enseignement du français à l’école ou aux adultes immigrés, ou encore une profession de foi en faveur de la langue régionale là où il en existe une, l’attachement viscéral à icelle n’étant pas incompatible avec la volonté ferme de garder le français langue de la République, et de refuser le globiche avec vigueur. La même démarche - adaptée aux conditions locales différentes - vient d’être lancée au Québec et en Wallonie, déjà portée par des associations dans ces deux pays francophones.
Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien ambassadeur, président d’Avenir de la langue française (ALF).
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Langue française et monde multipolaire : l'urgence d'une stratégie
Nous envisageons l’avenir de la langue française avec confiance. En dépit des fausses évidences. Un monde multipolaire émerge sous nos yeux. Il contribue manifestement à rééquilibrer les activités de la famille humaine non seulement dans les domaines économique, financier et politique, mais également dans les domaines culturel et linguistique. Sous toutes les latitudes, de la Chine à la Russie, du Brésil à l’Inde, des politiques linguistiques se décident, de nouveaux espaces linguistiques s’organisent et s’affirment. Cette nouvelle donne remet en cause l’idée même du monopole d’une langue unique dans la communication mondiale. Les grandes langues internationales qui se maintiendront ou qui surgiront ne le devront pas au simple fait du hasard. Elles le devront en grande partie à la manière dont seront exploités les atouts dont chacune dispose. Émergente, cette configuration culturelle et linguistique globale est une chance pour l’avenir mondial du français, langue qui dispose de larges atouts. 1. Par l’Histoire : au fil des siècles, la langue française s’est illustrée en portant très loin les outils critiques d’une pensée libre et singulière et les progrès des sciences. Elle a exprimé les grands principes des Lumières et les a offerts au monde. Successivement, elle a été l’instrument de l’émancipation sociale, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de l’émergence d’institutions pour la communauté des nations. 2. Par son universalité : la langue française est utilisée sur toute la planète par de très nombreuses nations à l’intérieur d‘elles-mêmes comme dans leurs rapports avec le monde, ainsi que dans les activités scientifiques et technologiques les plus avancées, de la génétique moléculaire à la conquête spatiale. 3. Par son statut de langue de travail et de langue officielle du système des Nations unies et de nombreuses organisations internationales, continentales et régionales, et par le statut de la France de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. 4. Par la démographie : avec la perspective de plus d’un demi-milliard de locuteurs francophones pour le milieu du siècle, principalement grâce à l’Afrique, mais également à la France qui devrait devenir le pays le plus peuplé du continent européen après la Russie. Ces atouts sont considérables. Ils constituent des leviers puissants pour que la langue française, dans le respect de la diversité des langues et des cultures des peuples qui composent l’espace francophone, continue à jouer le rôle qui est le sien depuis des siècles. Ces leviers, que d’autres nous envient, doivent être saisis avec détermination et constance. En priorité, les décideurs des secteurs public et privé du monde francophone doivent quitter le modèle dominant qui a façonné leur existence au siècle dernier et ajuster leurs choix au monde multipolaire tel qu’il advient. La soumission, la démission et la résignation linguistiques constituent les véritables menaces pour l’avenir de notre langue. Le « tout anglais » constitue une obsession d’un autre temps et d’un autre monde. Il est une impasse d’où il faut au plus vite sortir dans l’intérêt des peuples ayant le français en partage. Notre confiance en l’avenir de la langue française n’est pas naïve. Elle appelle une vigoureuse politique d’affirmation linguistique. Cette politique doit comprendre notamment : 1. L’application stricte des législations linguistiques nationales quotidiennement bafouées par les intérêts particuliers et le conformisme ambiant, aussi bien dans les secteurs public que privé, notamment pour le français langue du travail. 2. La diversification de l’enseignement des langues étrangères et des filières bilingues vers plusieurs grandes langues dont celles des pays émergents (arabe, chinois, espagnol, portugais). 3. L’exigence de la publication en français, et dans d’autres langues si nécessaire, de tous les travaux issus de la recherche médicale et scientifique publique dans l’ensemble des pays francophones. 4. La circulation facilitée pour les étudiants, les écrivains et les artistes, ainsi que les chercheurs de l’espace francophone tant il est évident qu’il n’y a pas de francophonie si les francophones sont interdits de circulation dans cet espace. 5. Un appui massif à la numérisation des patrimoines anciens et vivants de l’ensemble des pays francophones afin d’assurer la présence du français et des langues partenaires dans l’espace virtuel devenu un lieu essentiel de communication, de mobilisation et de rassemblement. 6. Le renforcement de la recherche sur les systèmes de traduction automatique et leurs implications industrielles, afin d’assurer la présence du français parmi les grandes langues pivots qui s’imposeront dans l’intercommunication planétaire. 7. La priorité d’une politique bilatérale et multilatérale, forte et pérenne, en direction de l’Afrique francophone pour le développement optimal de son système éducatif. 8. L’utilisation de la langue française par les représentants des pays francophones dans les organisations continentales et internationales. Il ne s’agit pas pour le monde francophone de se dresser contre la langue anglaise ou contre toute autre langue. Il s’agit d’ouvrir nos yeux sur la réalité nouvelle, et de mettre en œuvre, dans le contexte de la mondialisation multipolaire, une stratégie offensive pour la langue française, qui assurera son avenir en valorisant ses nombreux atouts. Nous appelons les citoyens des pays francophones à exercer leur vigilance individuelle et à développer leur mobilisation collective pour que soit respecté l’usage de notre langue mondiale en partage. Nous appelons fermement nos gouvernements à réviser leur politique et leur pratique linguistiques, à abandonner les discours de circonstance sur la francophonie et à relever le défi de l’affirmation déterminée de la langue française dans la polyphonie du nouveau monde.
Parmi les signataires (plus de 1500 signatures recueillies en septembre 2012) : Edem Awumey, écrivain ; Mimi Barthélémy, conteuse ; Louise Beaudoin, députée de Rosemont Québec ; Karim Beyekhlef, directeur, centre de recherche en droit public, université de Montréal ; Marie-Roger Biloa, directrice du mensuel Africa international , Daniel Boyer, secrétaire général de la Fédération des travailleurs du Québec ; Jean Charbonnel, ancien minsitre, France ; Malek Chebel, philosophe ; Fernand Daoust, ancien président de la Fédération des travailleurs du Québec ; Pierre Demers, président de la LISULF, Québec , Pape Diouf, ancien président de l’Olympique de Marseille, Sénégal et France ; Bernard Dorin, Ambassadeur de France, président de France-Haïti ; Denys Ferrando-Durfort, président Le français en partage, France ; Jean-Sébastien Dupuit, ancien président du Centre national du livre ; Gabrielle Durana, chroniqueuse économique ; Charles Durand, professeur, ancien directeur de l’institut francophone d’informatique à Hanoï, France ; Dominique Gallet, producteur du magazine télévisé Espace francophone, France ; Yasmine Ghata, écrivain ; Monique Giroux, animatrice, Radio-Canada ; Paula Jacques, écrivain et journaliste , Marie-France Kenny, présidente, Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada ; Vénus Khoury-Ghata, écrivain, Liban et France ; Rachid Koraïchi, plasticien ; Antonine Maillet, écrivain, Acadie ; Mona Makki, rédactrice en chef du magazine télévisé Espace francophone ; Charles ; Étienne Lagasse, inspecteur général à Wallonie-Bruxelles International, vice-président d'Eunic-Bruxelles, professeur de droit public belge et européen ; Philippe Lorin, illustrateur Jean-Tabi Manga, recteur, Université de Yaoundé, Cameroun ; Luc Martin-Chauffier, syndicaliste, France ; Yves Michaud, ancien député, et Délégué général du Québec en France, Québec ; Mariette Mulaire, présidente, Agence nationale et internationale du Manitoba ; Jean-Benoît Nadeau, écrivain, Québec ; Dominique Noguez, écrivain, France ; Gilles Rhéaume, Professeur de philosophie, journaliste, Québec ; Zachary Richard, auteur, compositeur, interprète ; Jean-Louis Roy, historien, écrivain, diplomate, responsable de l’Observatoire mondial des droits de l’Homme, Canada ; Philippe de Saint Robert, écrivain, ancien Haut Commissaire à la langue française ; Alimata Salembere, ancienne directrice de la culture, Agence internationale de la Francophonie, Burkina Faso ; Amadou Lamine Sall, poète , Sénégal ; Albert Salon, ancien Ambassadeur, France ; Claire Simard, ancienne directrice du Musée de la civilisation, Québec ; Monique Simard, directrice générale du programme français, Office national du film, du Canada ; Gilbert Sinoué, écrivain ; Gérard Sournia, géographe, France.
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Suggestion de lettre à envoyer aux élus municipaux :
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Liste des votes obtenus. Faites entrer votre ville !
I) FRANCE : AUSSAC-VADALLE (Charente), 400 habitants ; CHABLIS (Yonne), 2 500 habitants ; CHAMPROUGIER (Jura), 94 habitants ; CHARMES la GRANDE (Haute Marne), 170 habitants ; DONNERY (Loiret), 2 500 habitants ; GRIGNY (Rhône), 9 000 habitants ; LARGNY-SUR-AUTOMNE (Aisne), 250 habitants ; MAISONS-LAFFITTE (Yvelines), 23 000 habitants ; MONTFERMEIL (Seine-Saint-Denis), 25 000 habitants ; MOULINS-EN-TONNERROIS (Yonne), 170 habitants ; NOTRE-DAME D’OE (Indre et Loire), 3 846 habitants ; PARIS : Ve arrondissement : M. Tibéri : promesse ferme en attente de réalisation ; PARNAY (Maine-et-Loire), 500 habitants ; SAINTE MAURE DE TOURAINE (Indre et Loire), 4 096 habitants ; TOCQUEVILLE-les-MURS (Seine Maritime), 300 habitants ; UCHAUX (Vaucluse), 1 386 habitants ; VERDUN (Meuse), 21 000 habitants ; VILLEJOUBERT (Charente), 340 habitants ; VINCELLES (Yonne), 1 075 habitants ;
Il faut noter par ailleurs que PARIS-capitale et les villes ci-après désignées font partie du réseau de solidarité et de coopération constitué par l’Association des Maires des capitales et métropoles francophones (AIMF), opérateur officiel de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) : ANGOULÊME, BORDEAUX, LE HAVRE, LILLE, MARSEILLE, GRAND-NANCY, NANTES, NICE, POITIERS, STRASBOURG, TOURS.
II) BELGIQUE : ANS (province de Liège) 27 750 habitants ;
Il faut noter par ailleurs que BRUXELLES-capitale et les villes ci-après désignées font partie du réseau de solidarité et de coopération constitué par l’Association des Maires des capitales et métropoles francophones (AIMF) : LIÈGE, MONS, NAMUR.
III) CANADA-ACADIE :
Il faut noter que l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick et la Fédération des municipalités canadiennes font partie du réseau de solidarité et de coopération constitué par l’Association des Maires des capitales et métropoles francophones (AIMF).
IV) LUXEMBOURG :
Il faut noter que LUXEMBOURG-capitale fait partie du réseau de solidarité et de coopération constitué par l’Association des Maires des capitales et métropoles francophones (AIMF).
V) MONACO :
Il faut noter que MONACO-capitale fait partie du réseau de solidarité et de coopération constitué par l’Association des Maires des capitales et métropoles francophones (AIMF).
VI) QUÉBEC :
Il faut noter que QUEBEC-capitale et les villes ci-après désignées font partie du réseau de solidarité et de coopération constitué par l’Association des Maires des capitales et métropoles francophones (AIMF) : GATINEAU, LÉVIS, MONTRÉAL, SAGUENAY, SHERBROOKE, TROIS-RIVIÈRES, Union des municipalités du Québec.
VII) SUISSE (ROMANDIE et JURA) :
Il faut noter que les villes ci-après désignées font partie du réseau de solidarité et de coopération constitué par l’Association des Maires des capitales et métropoles francophones (AIMF) : GENÈVE, LAUSANNE, NYON, VERNIER.
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