Sujet :

L'Académie française dit « non » au projet de loi Fioraso

Date :

29/03/2013

Envoi d'Albert Salon (courriel : albertsalon(chez)noos.fr)  

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

L'Académie française dit « non » au projet de loi Fioraso

Puis-je suggérer à tous les destinataires du présent message de tirer de ce texte des articles - différents sur la forme - qu'ils pourraient faire paraître dans divers organes de presse dont ils se sentent proches, ouverts à un sain patriotisme ?

D'autres personnes ont été sollicitées pour faire, dans le même esprit de lutte pour les fondamentaux de la France et pour le sauvetage de l'essentiel, paraître des articles, et accepter des interventions orales, dans des médias rangés couramment "à droite" de l'échiquier politique français.

L'heure est de nouveau à la Résistance nationale contre un ennemi multiforme qui avance partout et piétine froidement tout ce que nous sommes !

Courage !

Albert Salon,

Président de l'association Avenir de la Langue Française

http://www.avenir-langue-francaise.fr/index.php?lng=fr

 

 

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L'Académie française s'élève à son tour contre le projet de loi Fioraso qui, dès ses premiers articles, s'empresse d'édenter la loi Toubon afin d'en venir dans nos universités et nos grandes écoles à un enseignement EN « anglo-américain pour tous », tant pour les étrangers que l'on a l'illusion de mieux attirer, que pour les étudiants français.

Est-ce là, en fait, la première urgence de la réforme voulue de l'enseignement supérieur ?

L'Académie française (lire ci-dessous ou liens : déclaration du 21 mars 2013 et dépêche AFP), et quelques mouvements politiques patriotes, tous saisis par nos associations dès la fin de janvier et la fuite de l'avant-projet Fioraso, sont venus heureusement amplifier un haut-le-cœur de révolte que nous espérons salutaire.

Il faut prier tous parlementaires accessibles de s'opposer au vote de cet article du projet de loi conçu par l'actuel gouvernement, mais voulu depuis plus de cinq ans par son prédécesseur (Mme Valérie Pécresse appuyée par MM. Pierre Tapie et Richard Descoings).

Si cet article était voté, ce serait une véritable révolution, et un signal envoyé au monde entier par la France de renonciation au rôle primordial de sa langue, pilier de sa personnalité nationale comme de la Francophonie.

Comme si elle renonçait aussi à son histoire, à sa civilisation, à ses voie et voix originales dans le concert des nations, à sa cohésion sociale-sociétale, à son industrie, à sa Défense, à son immense espace maritime, pour se livrer pieds et poings liés à l'empire.

La langue de la République discrètement étranglée au lacet, au détour du sérail.

Quasi « mauvais coup » d'État.

Difficilement imaginable par le peuple qui croit encore que ses élites, ses « partis de gouvernement » de gauche comme de droite, représentent et protègent ses intérêts fondamentaux.

Mais le doute s'installe. Les yeux se dessillent. On le perçoit de plus en plus clairement : le peuple, troublé, inquiet, se réveille et gronde...

Mauvais coup d'État complété, du reste, par un projet Peillon tendant à introduire l'enseignement obligatoire dès le cours préparatoire (CP), d'une langue étrangère en fait évidemment de l'anglo-américain.

Il faudrait être aveugle pour ne pas voir tous les signaux concordants, convergents, du chambardement.

L'intention est claire : d'abord la bilinguisation de l'école ; puis l'abandon du français comme langue principale d'enseignement ; enfin le passage presque complet à l'anglo-américain langue unique pour tous, véhicule idéal de la « pensée unique » dénoncée par Claude Hagège, Professeur au Collège de France.

Il faudrait être complice pour accepter ou tolérer ce type de changement.

Nous ne sommes pas seuls à subir ce vol et ce viol de notre langue et de notre personnalité nationale : M. Joachim Gauck, Bundespräsident, Président de la République fédérale d'Allemagne, ne vient-il pas, le 22 février, traitant de l'Europe dans un long « discours à la Nation allemande », bien différent de celui de Fichte en 1808, reçu d'ailleurs diversement outre-Rhin, de recommander que l'anglais soit la langue de l'Union européenne ?...

Je le traduis : « un plurilinguisme pour des parties sans cesse plus importantes des populations (de l'Europe), à l'aise dans à la fois la langue maternelle - et sa poésie - et un anglais pratique pour toutes les situations et tous les âges de la vie » !

La voix de l'Euraméricanie...

Depuis plusieurs années, nos « élites » atlantistes et européistes semblent bien avoir décidé, par cette voie de la langue comme par d'autres, de faire passer la France de l'être au non-être.

Écoutons, et faisons entendre autour de nous, ce que nous dit l'Académie française dans son langage mesuré et pondéré.

Nous y percevons tout de même un sursaut de l'œuvre de Richelieu.

Nous y percevons la même indignation - et presque la même passion, jusqu'à l'engagement - que chez nos associations et dans les cœurs bouleversés de nos militants.

Albert Salon.

 

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Déclaration adoptée par les membres de l’Académie française dans sa séance du jeudi 21 mars 2013

Le Conseil des ministres a examiné le mercredi 20 mars un projet de loi relatif à l’enseignement supérieur et à la recherche qui contient une disposition propre à dégrader la situation de la langue française dans l’enseignement supérieur.

L’actuel article L123-3II du Code de l’Éducation dispose que la langue de l’enseignement supérieur est le français, sauf deux exceptions justifiées par les nécessités pour l’enseignement des langues étrangères ou pour les enseignements des professeurs étrangers invités.

Le projet de loi ajoute à cet article deux exceptions supplémentaires :

- lorsque les enseignements sont dispensés dans le cadre d’un accord avec une institution étrangère ou internationale ;

- ou dans le cadre de programmes européens.

La première exception est beaucoup trop large. Dans sa rédaction actuelle, elle favoriserait le jumelage entre universités françaises et étrangères et le mécénat international de chambres de commerce ou d’institutions professionnelles en faveur d’universités françaises. Qui peut contester le bien-fondé d’une telle intention ? Mais avons-nous bien mesuré la contrepartie exigée : l’enseignement obligatoire en langue étrangère ?

Ce ne serait plus une exception, mais une suspension du principe général.

Il ne paraît donc ni opportun, ni même possible d’adopter pareille disposition de loi dont la valeur symbolique serait d’autant plus grande qu’elle serait plus vague, et qui inaugurerait de véritables franchises linguistiques dans les universités françaises.

La deuxième exception constitue une menace tout aussi importante pour la situation de la langue française dans l’enseignement supérieur.

Sans nullement méconnaître les nécessités des adaptations et de l’ouverture aux langues étrangères, le principe constitutionnel selon lequel la langue de la République est le français ne doit souffrir, dans le domaine de l’enseignement supérieur, que des exceptions rigoureusement justifiées et précisées, donc limitées.

Tel n’est pas le cas de l’exception mentionnée plus haut.

Lier une exception en faveur des langues étrangères à un programme européen est un contresens et ouvre la porte à des interprétations dangereuses, et pas seulement dans le domaine de l’enseignement. Contrairement au terme "accord", précédemment utilisé, le terme "programme" est tellement général qu’il ne peut fonder à lui seul des dérogations en matière de langue.

Les considérations qui précèdent relèvent d’une application pratique et de bon sens d’un principe fondamental auquel il ne doit être touché qu’avec une grande prudence. La disposition législative envisagée, de caractère général, présente le risque d’être utilisée trop largement et, en dernier ressort, de porter atteinte au principe lui-même.

L’Académie française, fidèle à sa vocation de gardienne de la langue et de son évolution, souhaite attirer l’attention sur les dangers d’une mesure qui se présente comme d’application technique, alors qu’en réalité elle favorise une marginalisation de notre langue. En conséquence, l’Académie française demande instamment au législateur de renoncer à introduire dans la loi une disposition portant atteinte au statut de la langue française dans l’Université.

 

 

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L'Académie contre les cours en anglais

(AFP 22/03/2013)

L'Académie française a demandé aujourd'hui au législateur de renoncer à un projet de loi visant à relancer la réussite étudiante mais qui, selon elle, marginalise la langue française en introduisant des cours en langue étrangère, et d'abord en anglais. « L'Académie française, fidèle à sa vocation de gardienne de la langue et de son évolution, souhaite attirer l'attention sur les dangers d'une mesure qui se présente comme d'application technique, alors qu'en réalité elle favorise une marginalisation de notre langue », souligne l'Académie dans une déclaration adoptée par ses membres. Elle demande « instamment au législateur de renoncer à introduire dans la loi une disposition portant atteinte au statut de la langue française dans l'Université ».

Le projet de loi, examiné mercredi en Conseil des ministres et qui vise aussi à relancer l'ascenseur social, associe recherche et enseignement supérieur. Il divise la communauté universitaire, qui salue les avancées pour les étudiants, mais dénonce le manque de moyens. La disposition qui inquiète les Immortels prévoit l'introduction de cours en langue étrangère afin d'attirer les étudiants étrangers, la ministre Geneviève Fioraso estimant que « la meilleure arme de la francophonie parfois est paradoxalement de faire des cours en anglais ».

Selon l'Académie, cette disposition, « de caractère général, présente le risque d'être utilisée trop largement et, en dernier ressort, de porter atteinte au principe lui-même » du code de l'Éducation qui dispose « que la langue de l'enseignement supérieur est le français, sauf deux exceptions justifiées par les nécessités pour l'enseignement des langues étrangères ou pour les enseignements des professeurs étrangers invités ». « Il ne paraît donc ni opportun, ni même possible d'adopter pareille disposition de loi dont la valeur symbolique serait d'autant plus grande qu'elle serait plus vague, et qui inaugurerait de véritables franchises linguistiques dans les universités françaises », dit l'Académie.

 

 

 

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