Sujet :

Encouragements du Québec pour le « NON »

Date :

28/03/2005

D'Albert Salon (albertsalon(chez)noos.fr)

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Encouragements du Québec pour le « NON »

Nous, Québécois, appuyons la France dans son mouvement de résistance contre les tentatives acharnées d'inféoder l'Europe aux multinationales.

Un OUI des Français placerait les multinationales en position de force, encore davantage que le OUI des autres Européens, car la sanction morale de la France occupe une place centrale en Europe. Pour la défense non seulement de la France mais de toute l'Europe et pour l'honneur de leur nom, les Français doivent sortir aux urnes le 29 mai prochain et voter NON.

L'inféodation est une ignominie et nous en savons quelque chose, nous Québécois, qui sommes inféodés à un pouvoir étranger à notre identité et nos intérêts depuis plus de 245 ans. De Gaulle nous a redonné le sens de l'honneur et en reconnaissance, nous devons appuyer la France de toutes nos forces et contribuer à convaincre les Français de ne pas céder aux manipulations et au chantage des multinationales.

La moindre faiblesse se paie cher. Au référendum de 1980 au Québec, P.E. Trudeau, alors premier ministre du Canada, nous avait fait des promesses  de donner au Québec une place de choix dans la « confédération(sic) canadienne » si nous votons NON à l'indépendance du Québec. Nous avons voté NON et Trudeau a retiré toutes ses promesses. Il était en position de force. Il n'avait plus besoin de nous.

À cette époque, le nouvel aéroport de Mirabel était en construction au nord de Montréal. Dès le lendemain du vote naïf des Québécois, tous les travaux d'infrastructure ont été interrompus et n'ont jamais été repris depuis.  Les communications par autoroute et chemin de fer prévues entre Montréal et Mirabel n'ont jamais été achevées. Résultat, l'aéroport, qui avait coûté plus d'un milliard de dollars à construire est maintenant fermé. Sa  construction avait été précédée par des expropriations arbitraires des fermes des environs, supprimant les meilleurs sols agricoles du Québec alors que nous en manquons.

Les Québécois ignorent qu'ils n'ont aucun  titre protégé sur leurs propriétés.  Le seul titre sûr appartient à SM la Reine Élisabeth d'Angleterre. Le transfert des titres s'est effectué avec le traité de Paris du 10 février 1763 et n'a jamais été modifié depuis, de sorte que tous les habitants du Canada, Québécois compris, n'ont aucun statut territorial sur l'espace de Sa Majesté. Ils ne sont que des squatters mais n'en sont pas conscient.  Le  gouvernement fédéral peut exproprier à loisir sans que personne ne puisse intervenir. Voilà ce qu'il en coûte de se trouver en position de faiblesse et les Québécois se sont affaiblis davantage en votant contre leur propre indépendance.

Dans le cas de la France, c'est le OUI qui placera non seulement la France mais toute l'Europe en position de faiblesse devant ses pires adversaires. Il est évident que les petites nations d'Europe ont été faciles à piéger par les multinationales, qui s'en servent pour créer un effet d'entraînement dans le genre: tout le monde le fait, fais-le donc. Les Français n'ont pas la réputation d'un peuple grégaire et c'est une bénédiction pour l'Europe et le monde qu'ils restent ce qu'ils sont. Il y a trop d'invertébrés dans le monde.

J'espère que les Français auront eu l'occasion de voir le dernier film de Costa Gravas: Le couperet, et de s'en pénétrer, au cas où ils pourraient avoir un moment de faiblesse le 29 mai prochain, jusqu'à voter OUI et placer les multinationales en position de force. Elles feront alors de l'Europe ce qu'elles voudront.

La politique est affaire d'intérêts, de rapports de forces et d'effectivité. Les Québécois commencent à le comprendre. Il faut que les Français, beaucoup plus expérimentés que nous en matière d'État, se le mette solidement en tête.

De cette manière, les procédés manipulatoires employés pour les inciter à voter contre eux-mêmes n'auront aucune emprise sur eux.

 

Bonne chance. Nous sommes avec vous.

 

René Marcel Sauvé

 

 

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Cap sur la souveraineté :
Gilles Duceppe estime que 2005 sera une année charnière pour le mouvement

Stéphanie Martin  / Le Soleil, le dimanche 20 mars 2005 

Le contexte politique et social actuel est un terreau fertile pour la souveraineté du Québec. « 2005 sera une année charnière pour le mouvement souverainiste.»

C'est l'opinion du chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, qui s'est adressé hier aux militants réunis en congrès régional à Québec. M. Duceppe a insisté sur l'importance de mettre la souveraineté au cœur du débat public.

« Dans les sondages, la souveraineté se maintient à des niveaux jamais connus sauf lors des référendums ou à l'époque du lac Meech », dit-il. À Québec, les libéraux ont réussi à faire l'unanimité contre eux, à Ottawa, il y a un sérieux manque de transparence avec le scandale des commandites, ajoute-t-il. Autant de facteurs qui font croire à Gilles Duceppe que la table est mise pour faire avancer l'idée de l'indépendance.

D'ailleurs, les militants sont à apporter des idées à la proposition principale intitulée Imaginer le Québec souverain, qui sera adoptée lors du congrès national du parti en mai prochain. « Il faut reprendre l'initiative », a martelé le chef, qui estime que depuis 1995, bien des choses ont changé, dessinant un contexte favorable au message des souverainistes.

D'abord, les finances publiques ont été assainies. Ensuite, les relations avec les peuples autochtones se sont améliorées. Puis, la mondialisation joue en la faveur du Québec, qui a les ressources pour tirer son épingle du jeu, estime M. Duceppe.

« Mais la souveraineté ne nous tombera pas dans les mains, a-t-il nuancé. Il faut s'y préparer ». Ce qu'il faut surtout, c'est faire passer le message dans la population. Expliquer aux gens ce que le Québec pourrait accomplir s'il contrôlait les ficelles qui sont tenues par Ottawa en matière d'immigration et d'affaires étrangères, entre autres, poursuit-il.

Le Bloc est prêt

D'autre part, les délégués du Bloc travaillent depuis quelques semaines à préparer la machine au cas où une élection surviendrait. « On est prêt à affronter l'électorat », a confirmé le président régional, Jean Roy.

« C'est une année importante. Le Bloc et le Parti québécois tiennent leur congrès », ajoute M. Duceppe, qui réitère son appui à Bernard Landry pour mener le Québec à la souveraineté. « Mais d'abord, le PQ devra reprendre le pouvoir au Québec. Le contexte est plutôt bon », évalue-t-il.

SMartin@lesoleil.com


 

 

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