Sujet :

L'Euro 2016, la langue française aux vestiaires !

Date :

31/05/2010

De Brigitte Laval  (courriel : zacaro(chez)orange.fr)    

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Suite à la candidature retenue de la France pour l'Euro 2016, voici, ci-dessous, le commentaire dans le Parisien, de samedi 29 mai, de Rama Yade, Secrétaire d'État aux Sports. Dans le dernier paragraphe, elle fait l'éloge de l'emploi de l'anglais pour, selon elle, effacer l'arrogance française et montrer une générosité culturelle !

Et quand les anglophones refusent de parler ou d'entendre toute autre langue que la leur, c'est quoi alors ? De la générosité ? Ils nous font profiter de la perfection avec laquelle ils parlent leur langue ?

Je pense que Madame la Ministre confond générosité avec soumission !

Dans le même journal, on trouve un article sur les films français que les États-Unis retournent avec leurs acteurs et dans leur langue (il en est cité 8 à venir : Les Ch'tis, LOL, Le dîner de cons, etc. ) après nous avoir versé les droits d'adaptation ! C'est une bonne chose, leur orgueil qui leur fait refuser les films doublés nous rapporte de l'argent (pour une fois). Cela devrait encourager les réalisateurs français à ne jamais tourner des films prétendument français, mais en anglais avec des acteurs d'outre-Atlantique ! Mais il s'agit sûrement d'un manque de « générosité » de ma part !

 

Brigitte Laval

 

À noter que Mme Rama Yade était Secrétaire nationale chargée de la Francophonie à l'UMP, en 2007.

 

 

EURO 2016

Rama Yade : « Il fallait faire du lobbying, sans état d’âme »

La secrétaire d’État aux Sports, , faisait partie de la délégation française présente hier à Genève pour défendre la candidature de la à l’Euro 2016.

Vous êtes revenue de Genève dans l’avion du de la République. Quelle était l’ambiance, champagne et cotillons ?
RAMA YADE.

(Rires.) Non, il n’y avait pas de champagne, juste un déjeuner convivial pendant lequel nous avons décortiqué le vote. On était très heureux et très fiers. J’ai annoncé au président que le score était de 6-6 après 12 votes. C’est la dernière enveloppe qui a fait la différence. Treizième enveloppe, 13 membres du comité exécutif de l’UEFA et moi je suis née un 13 décembre. Je vais finir par croire aux astres !

Au moment du verdict, vous aviez l’air très surprise. Pourtant, avec un dossier bien noté, un président de l’UEFA français et le président de la République qui se déplace, l’affaire semblait bien engagée. Vous doutiez vraiment ?
Jusqu’au dernier moment, on était dans l’humilité la plus totale parce que les dossiers turc et italien étaient très bons. Il y avait une grosse appréhension, je n’ai pas dormi de la nuit. On travaille de manière acharnée depuis des mois donc évidemment, quand le résultat tombe, c’est une grande émotion. Moi, j’avais les deux mains sur le visage. Je ne voulais pas voir l’enveloppe. Quand, soudain, j’ai entendu du bruit, j’ai levé la tête, regardé Platini, puis mes yeux sont descendus, j’ai vu marqué « France » et la joie a éclaté.

Quelles ont été les personnalités décisives de la candidature française ?
Jacques Lambert (NDLR : le directeur général de la FFF) a été la cheville ouvrière de la candidature. Il a monté le dossier technique et a été très constant, très courageux. Je n’oublie pas non plus Philippe Séguin, à qui je veux dédier cette victoire. Et puis la présence de Nicolas Sarkozy a été décisive. Pour gagner par 7 voix contre 6, il fallait quelque chose de déterminant. Et ça a été Nicolas Sarkozy !

Prenez-vous tout de même une petite part de ce succès pour vous ?
C’est d’abord une victoire collective, même si je me suis beaucoup battue pour obtenir une participation financière importante de l’Etat, pour faire passer des dispositions législatives qui faciliteront l’organisation de l’Euro. J’ai aussi fait un travail de lobbying diplomatique et la tournée des villes pour convaincre les maires. Ce n’était pas toujours facile. Je suis très fière pour mon pays et très heureuse à la tête de ce ministère, qui apporte des bonnes nouvelles dans la grisaille de la crise.

Vous pensez vraiment que cela peut regonfler le moral des Français ?
Le sport est le premier mouvement associatif de France, avec 16 millions de licenciés, 4 millions de bénévoles… C’est une réalité populaire très forte. Et puis ça va encourager les jeunes à se lancer encore plus dans le sport. Il ne faut pas non plus négliger les retombées économiques. Quand on rénove huit stades, qu’on en construit quatre, c’est 15 000 emplois, une impulsion économique extraordinaire.

La France restait sur l’échec de Paris 2012. Qu’est-ce qui a fait la différence cette fois ?
En arrivant dans ce ministère, j’ai voulu analyser l’échec de Paris 2012. Et j’ai estimé que, cette fois, il fallait faire du lobbying, sans état d’âme. Il fallait aussi que nous effacions de l’esprit des gens l’idée qu’il y a une arrogance française. Je voulais que les sportifs soient mis en avant, idéalement les champions de 1998. Et qui était là ? Zidane, Karembeu, Sagnol, Djorkaeff… Enfin, pour réussir, il fallait aussi penser à l’anglais. La différence de la francophonie n’empêche pas de parler anglais. Même deux phrases, ça suffit. Cela donne à voir une générosité culturelle. Cette fois, on n’a rien négligé.
 

PROPOS RECUEILLIS PAR GABRIEL RICHALOT

 

 

Source : leparisien.fr, le 29 mai 2010

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