Sujet :

L'exemple allemand, un exemple à ne pas suivre !

Date :

22/01/2006

Envoi de Brigitte Laval  (courriel : zacaro(chez)wanadoo.fr)  

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondante, remplacez « chez » par « @ ».

L’EXEMPLE ALLEMAND

L’Allemagne est cette année l’invitée d’honneur d’Expolangues. À cette occasion, notre pays ferait bien de s’inspirer de la politique linguistique de son grand voisin et ami. Ancien ambassadeur d’Allemagne auprès de l’Unesco, Norbert Klingler est bien placé pour exposer la vision de son pays : « Les Allemands ont dépensé des fortunes pour faire de leur langue un véhicule de communication internationale capable de rivaliser avec l’anglais. Ils ont heureusement compris que cette campagne était vaine et que les jeux étaient faits. Pourtant, tout comme le français dans la francophonie, l’allemand se trouve être le lien d’une communauté linguistique importante et variée. Première langue européenne par le nombre de ses locuteurs, il est le vecteur d’une culture riche avec, en porte-étendard, Kant, Goethe, Einstein et Beethoven. Depuis quelques années, la décision a été prise : le rayonnement de cette culture sera mieux soutenu par le sacrifice délibéré du rêve inaccessible de la diffusion universelle de sa langue. L’Allemagne, par défaut, accepte de mettre sa culture en valeur par des communications en anglais : n’est-ce pas plus intelligent que de la tenir confidentielle pour une élite en voulant la soutenir exclusivement en allemand ?  »

Refusons le Globish !On imagine le tollé que provoquerait un tel revirement dans la francophonie. Diffuser en anglais la culture française ! Mais, fait nouveau dans l’histoire de l’humanité, une langue jouit d’une domination planétaire, servie par des moyens de communication globaux. Et l’anglais d’Internet et des aéroports ne verra personne le détrôner avant longtemps. Cependant, cette langue des communications internationales ne s’appelle l’anglais que par un abus de vocabulaire, tant elle est pauvre et dépourvue de profondeur. Mieux vaut l’appeler le "globish"* (pour "global English"). Il est facile de démontrer qu’un anglais limité à 1 500 mots et à une syntaxe rudimentaire peut exprimer tout ce qui concerne les affaires et la vie quotidienne, et qu’il est compris avec le même bonheur n’importe où dans le monde.

La solution à notre positionnement mondial est donc de nous rallier au sens pratique des Allemands : comme eux, réserver notre français à l’élite étrangère désireuse de découvrir, en version originale, notre culture et notre patrimoine. Et attirer ces francophiles par une promotion active, si besoin en "globish". En effet, le "globish" ne menace pas le français : il ne pourra jamais prétendre à une mission de diffusion culturelle intégrale. La généralisation de son enseignement rapide en vue de la seule communication globale libérerait du temps, qui serait utilement consacré à l’étude de vraies langues de culture et de qualité : l’allemand, bien sûr, l’anglais britannique ou américain (pourquoi pas ?), l’espagnol, l’italien, le japonais… Laissons la communication internationale au "globish", largement suffisant.

« Comme les Allemands, réservons notre langue à l’élite étrangère désireuse de découvrir, en version originale, notre culture et notre patrimoine ».

 

JEAN-PAUL NERRIÈRE,

auteur de « Parlez globish », (éditions Eyrolles)

 

 

* Note de l'Afrav : Mieux vaudrait l'appeler le globiche (pour « globalisation par l'angliche »)

 

 

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Réaction de Brigitte Laval :

Ce triste monsieur, avec son "globish" est français, je crois ! Si au moins il était britannique, on comprendrait ! Mais non ! Pour nos voisins allemands, il faut peut-être préciser quelques détails (que M. Nerrière oublie bien sûr !). Leur langue n'est pas internationale comme le français (bien qu'elle soit la première langue parlée en UE) ! Quand les Allemands veulent promouvoir leur langue, on leur reproche de vouloir faire revivre le nazisme, d'où un sentiment de culpabilité qui leur fait renoncer ! Et hélas, comme tout peuple qui favorise l'anglais, pensant bien faire, une triste rumeur sévit « les Allemands ne parlent presque plus allemand, ils parlent tous anglais ! ». J'ai déjà moi-même entendu cette absurdité !

Et comment pourrait-on promouvoir la culture d'un peuple autrement que dans sa langue ? Les deux sont indissociables ! Et comment aussi dissocier le "globish" de l'anglais ? La seule différence réside dans la situation d'infériorité naturelle où se trouve le "globishien" face à l'anglophone natif ! Allez défendre vos intérêts dans ces conditions !

Quand donc fera-t-on taire tous ces coca-collabos ? Leur interdire d'écrire ou de parler, non, il faut respecter la démocratie (qu'ils ne respectent guère, eux). Il faut les ridiculiser, montrer l'absurdité de leurs propos ! Et rappeler que si on a vraiment besoin d'une langue de communication, on a l'espéranto, mais surtout pas l'anglais et encore moins le ridicule "globish" (ou basic) !

 

 

 

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Écrivons pour protester auprès de Jean-Paul Nerrière et de son équipe à :

 

jpn.globish@free.fr

philippe.dufresne@cgocable.ca

jacques.bourgon@wanadoo.fr

 

 

 

 

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