FMI,
Pisani-Ferry,
« réformes
de structure
», OMC
Le
21 août
2013,
El Watan
écrit
« France :
Plus
"vieille",
plus
"pauvre" et
"plus
petite" en
2025 »,
se référant
au rapport
présenté par
le
commissaire
général à la
stratégie et
à la
prospective
Jean
Pisani-Ferry
au récent au
séminaire
gouvernemental
« La France
dans 10 ans
». Mais
l'annonce de
Pisani-Ferry
est-elle
autre chose
que le
constat de
l'échec
historique
de trois
décennies de
privatisations
et de
délocalisations
? Et la
stratégie
proposée
comporte-t-elle
une
quelconque
rupture ?
Bien au
contraire,
l'intervention
de François
Hollande à
ce séminaire
est basée
sur
l'adaptation
de la France
aux
conséquences
néfastes de
la même
politique,
comme déjà
évoqué dans
notre
article
« Fioraso,
Pisani-Ferry,
langue
française,
universités...
».
C'est ainsi,
par exemple,
que François
Hollande
prône
«
l’adaptation
aux besoins
de
l’économie
de demain et
notamment
des classes
moyennes des
pays
émergents »
et que,
s'agissant
des
universités,
Pisani-Ferry
envisage
« de faire
venir les
meilleurs
étudiants,
d'augmenter
les droits
d'inscription
et
d'enseigner
en anglais ».
Une logique
déclarée de
privatisation
des services
publics,
dans
l'esprit de
celle de
l'Organisation
Mondiale du
Commerce
(OMC). Et
tacitement
mais tout
aussi
certainement,
de
nivellement
par le bas
de standards
sociaux et
salaires à
l'échelle
planétaire.
Quant aux «
nouvelles
technologies
» évoquées
dans la
propagande
gouvernementale,
la réalité
est que les
délocalisations
industrielles
et
financières
se sont très
largement
accompagnées,
et
s'accompagnent
toujours,
d'importantes
délocalisations
technologiques.
Tout compte
fait, la
priorité
stratégique
est donnée
aux «
reformes de
structure »
(privatisations
et casse de
droits
sociaux),
suivant les
exhortations
du Fonds
Monétaire
International
(FMI). Parmi
les
prétendues «
réformes »
possibles
« sans
affaiblir la
conjoncture
», Jean
Pisani-Ferry
évoque dans
Le Monde
celles
concernant
« les
retraites,
la formation
professionnelle,
la
concurrence
dans les
services,
l'efficacité
des services
publics... ».
Difficile
d'être plus
clair.
Rappelons
qu'il y a
plus de dix
ans,
Pisani-Ferry
réclamait
déjà avec
deux autres
auteurs,
pour le
compte du
Conseil
d'Analyse
Économique (CAE),
la mise en
place d'une
« instance
politique
légitime »
de
«
gouvernance
mondiale ».
Sa
nomination
par François
Hollande et
Jean-Marc
Ayrault est
donc très
parlante
quant à la
véritable
politique de
l'actuel
gouvernement.
Le 21 août
également,
Le Nouvel
Observateur
rapporte
« Un
troisième
plan d'aide
évoqué pour
la Grèce, la
BCE à
Athènes »
et France 24
« Des
propriétaires
aux abois
remportent
une bataille
contre les
banques
espagnoles ».
L'Europe
paye une
très lourde
facture pour
la
mondialisation
du
capitalisme
que ses
propres «
élites » ont
contribué de
manière
décisive à
déclencher.
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Fioraso, Pisani-Ferry, langue française,
universités...
Le
20 août 2013,
L'Orient
Le Jour
commente
« La
rentrée du gouvernement Ayrault :
dossiers brûlants et politique-fiction »,
évoquant notamment la contribution du
commissaire général à la stratégie et à
la prospective Jean Pisani-Ferry au
séminaire gouvernemental d'hier. Dans un
sous-chapitre sur le sujet
« La
France dans dix ans », l'ancien
directeur du
groupe de
réflexion
Bruegel qu'est Pisani-Ferry emploie
notamment les titres
« Une
France plus vieille » et
« Une
France plus petite et moins riche ».
Un discours fort représentatif de la
véritable politique de François Hollande
et Jean-Marc Ayrault qui agissent pour
l'essentiel comme des exécutants de la
mondialisation du capitalisme. Dans des
déclarations au journal
Le Monde,
Jean Pisani-Ferry recommande notamment
de «
faire mouvement vers une économie de
services échangés », y compris par
une marchandisation progressive de
l'enseignement supérieur français qui
«
imposerait de faire venir les meilleurs
étudiants, d'augmenter les droits
d'inscription et d'enseigner en anglais
». On ne peut pas être plus clair
quant au véritable contenu de la
Loi n° 2013-660 relative à
l'enseignement supérieur et à la
recherche promulguée il y a un mois.
Etrangement, les mouvements
universitaires qui se disaient
d'opposition au projet de loi défendu
par Geneviève Fioraso ont largement
censuré toute référence à la question du
statut de la langue française dans nos
universités. Même dans les déclarations
intersyndicales et de coordinations. Le
blog de Sylvestre Huet dans
Libération a reproduit un texte de
Michel Saint Jean d'après lequel
l'article de la loi Fioraso ouvrant la
voie à l'enseignement en anglais
« a
pleinement joué son rôle d'imbécile
utile pour cacher l'essentiel ».
Déclaration explicitement saluée par
Henri-Edouard Audier. Un mois plus tôt,
Jean Pisani-Ferry avait été nommé en
Conseil des ministres Commissaire
général à la stratégie et à la
prospective. Les déclarations récentes
de Pisani-Ferry mettent clairement en
évidence le rapport entre la question du
statut de l'anglais dans nos universités
et la politique de marchandisation de
l'enseignement supérieur, numérique
compris. Hier, l'intervention de
François Hollande au séminaire
gouvernemental de rentrée a annoncé
explicitement un processus de définition
stratégique qui
« se
poursuivra, sous la responsabilité du
Commissariat général, jusqu’à la fin de
l’année » et
«
commence avec le travail introductif de
Jean Pisani-Ferry et le rapport de Anne
Lauvergeon ». Cette dernière
préside la Commission Innovation 2030
installée hier par François Hollande.
Anne Lauvergeon a souvent participé aux
activités de la Commission Trilatérale
dont elle faisait encore partie il y a
un an. L'actuel président européen de la
Commission Trilatérale, et en même temps
président de Bruegel, n'est autre que
l'ancien président de la BCE Jean-Claude
Trichet.
Quelles
propositions stratégiques peut-on
attendre du Commissaire général à la
stratégie et à la prospective récemment
nommé ? Quel est le sens de cette
nomination par Fançois Hollande et
Jean-Marc Ayrault, suivie d'un rôle de
premier plan accordé audit Commissariat
?
Juste
avant les dernières élections
présidentielles françaises, Jean
Pisani-Ferry écrivait sur le site de
Bruegel,
http://www.bruegel.org/nc/blog/detail/article/720-pourquoi-leurope-ne-parle-pas-francais/
:
Pourquoi l’Europe ne parle pas
français
(...)
Or il y a
contradiction entre conception
discrétionnaire de la politique
économique et conception
intergouvernementale de la gouvernance.
(...) ... les dirigeants français
refusent avec constance l’affermissement
d’un pouvoir européen. C’est dans cette
contradiction que la France s’empêtre
depuis vingt ans, c’est en bonne partie
elle qui explique la faiblesse de son
influence sur les choix qui modèlent la
zone euro.
(fin de
l'extrait)
Sur cette
base, Pisani-Ferry plaide la nécessité
d'abandonner la politique de «
coordination intergouvernementale ».
C'est donc
la logique d'une Europe supranationale
forte qui vient s'allier à une stratégie
incorporant entre autres la
marchandisation de l'enseignement
supérieur français et le passage
progressif à l'anglais dans le cadre de
la mondialisation.
Le numérique n'est pas, non plus, absent
des propositions de Pisani-Ferry qui
dans
Le Monde,
pour justifier le passage à l'anglais,
souligne également :
« La
révolution technologique arrive avec les
cours en ligne ». C'est donc bien
dans une optique marchande que la
question du numérique est abordée. La
loi Fioraso le permet très largement.
D'autant plus, que Pisani-Ferry prend
bien soin de souligner que de nombreuses
« réformes » sont possibles
« sans
affaiblir la conjoncture ». Parmi
lesquelles celle des retraites, ou
encore sur
« la
concurrence dans les services » (en
clair, leur privatisation).
Mais au vu
des options publiquement défendues par
Jean Pisani-Ferry en tant que directeur
de Bruegel, sa nomination à la tête du
Commissariat général à la stratégie et à
la prospective (CGSP) est-elle autre
chose qu'un choix stratégique de la part
de François Hollande et Jean-Marc
Ayrault ?
Et
pourquoi, au même moment, ce blocage de
la part de syndicats et associations sur
la question du statut de la langue
française et aussi, très largement, sur
celle du numérique ?
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