Villers-Cotterêts, 1539, le français devient
la langue officielle de France !
Date :
09/09/2010
Envoi
de Jean-Pierre Colinaro (courriel : afrav(chez)aliceadsl.fr)
Mesure
anti-pourriels :Si vous
voulez écrire à notre correspondant, remplacez
« chez » par « @ ».
Voici une vidéo tirée de l'émission
« Secrets d'histoire » du 18
août 2010, une émission
présentée par Stéphane Bern et
diffusée sur France 2. Nous y avons
extrait le passage relatif au
Château de Villers-Cotterêts, le
château où François 1er,
Roi de France, signa en 1539 une
ordonnance comme quoi, en son
royaume, le français serait
désormais la langue de l'état civil
et du droit. Cet acte scella
l'officialisation de la langue
française en France.
Villers-Cotterêts, 1539, le
français devint la langue
officielle du royaume de France !
Entre le 10 et le 15 août 1539, le
roi François 1er
signe une ordonnance de 192 articles
dans son château de
Villers-Cotterêts.
Cette ordonnance très importante
institue en premier lieu ce qui
deviendra l'état civil en
exigeant des curés des paroisses
qu'ils procèdent à l'enregistrement
par écrit des naissances, des
mariages et des décès. Une
innovation dont les généalogistes
mesurent pleinement la portée !
L'ordonnance établit par ailleurs
que tous les actes légaux et
notariés seront désormais rédigés en
français. Jusque-là, ils l'étaient
en latin, la langue de toutes les
personnes instruites de l'époque.
Une
administration plus accessible
L'ordonnance de Villers-Cotterêts,
qui a été rédigée par le chancelier
Guillaume Poyet, est parfois connue
sous le nom de Guilelmine.
Son article 111 énonce joliment : « Et pour ce que telles choses
sont souvent advenues sur
l'intelligence des mots latins
contenus dans lesdits arrêts, nous
voulons dorénavant que tous arrêts,
ensemble toutes autres procédures,
soit de nos cours souveraines et
autres subalternes et inférieures,
soit de registres, enquêtes,
contrats, commissions, sentences,
testaments, et autres quelconques
actes et exploits de justice, ou qui
en dépendent, soient prononcés,
enregistrés et délivrés aux parties,
en langage maternel et non autrement
».
De cet article, il découle que tous
les sujets du roi pourront
comprendre les documents
administratifs et judiciaires....
sous réserve néanmoins qu'ils lisent
et écrivent la « langue d'oïl »
pratiquée dans le bassin parisien et
sur les bords de la Loire.
L'ordonnance de Villers-Cotterêts
est d'autant plus importante qu'à la
différence de la plupart des autres
nations européennes (Angleterre,
Allemagne, Espagne....), la France
est une construction politique sans
unité linguistique à l'origine.
Les élites du royaume, conscientes
de cette faiblesse, n'ont pas
attendu l'ordonnance pour faire leur
la langue française, même dans les
provinces les plus éloignées, et
ainsi se rapprocher du pouvoir
central. Ainsi, en 1448, peu après
sa création, le Parlement de
Toulouse décide de son propre chef
qu'il n'emploierait plus que la
langue d'oïl dans ses travaux et ses
écrits, bien que cette langue fût
complètement étrangère aux
parlementaires et à leurs
concitoyens.
Notons aussi que le premier acte
notarié en français a été rédigé en
1532 (sept ans avant l'ordonnance de
Villers-Cotterêts) à... Aoste, sur
le versant italien des Alpes !