Sujet :

Le "TEN" de Ruquier et le "SEVEN" de Youn !

Date :

12/03/2013

De Sylvie Costeraste (courriel : afrav(chez)aliceadsl.fr)     

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Le "TEN" de Ruquier et le "SEVEN" de Youn !

Michaël Youn dans l'émission « On n'est pas couché » du 16 février 2013

 

Quand Michaël Youn est passé dans l'émission « On n'est pas couché », de Ruquier , je me suis dit que peut-être il trouverait anormal que Ruquier emploie le mot anglais "TEN" à la rubrique "Le Flop Ten" de l'émission. Tu parles, il appelle sa fille SEVEN, « sept », en anglais !
Pour parodier Coluche, je crois qu'on pourrait dire : « Tous des colonisés à la télévision ! »

SC

 

Apparemment, Michaël Youn aime la France, pourquoi alors ne pas avoir donné à sa fille, un prénom qui respecte la langue de la France ? Mais qu'attendre d'un personnage qui trouve que Michaël Benayoun, ça ne fait pas très Broadway, autrement dit pas assez américain ? Rinnegato (renégat, en italien) !

JPC

 

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Michaël Youn : « On entend toujours parler du rêve américain, mais le rêve français existe aussi ».

Paris Match : La dernière fois que nous nous sommes rencontrés, Michaël, vous aviez demandé Isabelle en mariage. C’était il y a presque trois ans. En êtes-vous toujours aux préparatifs ?  

Isabelle Funaro : L’essentiel, c’est qu’on soit encore ensemble, heureux. On se mariera quand tout le monde aura le droit de le faire.

Michaël Youn : Je me demande si le mariage n’est pas un accélérateur de problèmes. Pour l’instant, tout va bien entre nous. Pourquoi prendre des risques ? Je vous signale que, durant ces trois années, nous avons fait un bébé. En termes d’union, ce n’est pas rien. Pour le mariage, revenez dans trois ans. On aura sûrement une bonne nouvelle.

Avez-vous réellement baptisé votre fille Seven parce que le 7 est votre chiffre porte-bonheur ?

M.Y : Pas du tout, c’est parce qu’il y a sept lettres dans « je t’aime ».

I.F : Nous avons choisi ce prénom très tôt après notre première rencontre, bien avant de décider de faire un enfant.

M.Y : Ça remonte à loin. Quand je voulais dire « je t’aime » à Isabelle, pendant un dîner sans que cela puisse s’entendre, je lui montrais des chiffres avec mes doigts : deux et cinq, quatre et trois. Sept, à chaque fois. Je t’aime, toujours.

C’est la deuxième séance photo que nous réalisons ensemble et vous êtes à chaque fois dans le jeu. Cette fois-ci, vous échangez les rôles. Qu’est-ce que cela dit de vous ?

M.Y : Il n’y a pas de frontière entre nous.

I.F : Il fait la cuisine et le reste autant que moi.

M.Y : Ce qui nous a d’abord réunis, c’est l’humour, le plaisir de jouer. C’est l’image que nous avons envie de donner, parce qu’elle est fidèle à ce que nous sommes dans la vie.

I.F : Mes meilleures soirées, je les passe en tête à tête avec lui. Au moins, je suis sûre de m’amuser.

L’idée de votre film « Vive la France » part de faits réels assez incroyables. Pourriez-vous les raconter ? 

M.Y : Deux terroristes de la branche maghrébine d’Al-Qaïda, censés aller commettre un attentat à Rome, prennent un avion depuis la Libye, je crois. Pour des raisons techniques, l’appareil se pose à Naples. Le premier terroriste s’est fait descendre par la Camorra. On a retrouvé le corps du second dans un terrain vague. Il avait été poignardé par des gosses de 10 ans qui voulaient lui piquer sa valise. L’arroseur arrosé. Nous sommes partis de là, de ces hommes qui venaient terroriser l’Occident et que l’Occident a terrorisés.

Faire passer les kamikazes pour des crétins, voire des victimes, même s’ils viennent d’un pays imaginaire, le Taboulistan, pour faire sauter la tour Eiffel, n’est-ce pas plutôt osé ? 

M.Y : Quand nous l’avons écrit, nous savions que c’était risqué, que nous pouvions tomber en pleine actualité concernant le terrorisme. Mais j’en ai ras le bol de supporter cette terreur, alors je crois que l’on peut essayer d’en rire pour évacuer un peu. Je pense que la plupart des kamikazes sont des victimes, manipulées par d’autres qui restent au chaud dans leur grotte.

Vous parlez de « Vive la France » comme d’une déclaration d’humour à ce pays qui a accueilli vos grands-parents. Ils venaient d’où et sont arrivés dans quelles conditions ?

M.Y : Mes grands-parents maternels sont venus d’Italie entre les deux guerres, quand la France avait besoin de main-d’œuvre ; on les a baptisés les Ritals. Mes grands-parents paternels étaient des Juifs d’Afrique du Nord, Algérie et Maroc, devenus français par la grâce du décret Crémieux. Ils ont mal choisi leur moment en débarquant sur nos côtes en 1939. Ils se sont cachés à Marseille durant tout le conflit et ont réussi à échapper aux rafles. Une génération plus tard, ma mère était directrice du personnel dans une grande société et mon père prof de maths, puis psychologue en entreprise. Ce que je veux dire, c’est qu’on entend toujours parler du rêve américain, mais que le rêve français existe aussi.

À mesure de leur montée vers Paris, vos personnages s’entendent dire : ici, c’est pas la France, c’est la Corse, c’est Marseille, c’est le Sud-Ouest, c’est Paris. Dans ce pays, on est toujours l’étranger de quelqu’un. L’avez-vous déjà ressenti quand vous vous appeliez encore Benayoun ?

M.Y : Puisque ma mère est catholique pratiquante, j’ai fréquenté des écoles privées dans lesquelles il n’était pas simple de s’appeler Benayoun, d’avoir un gros pif et de refuser d’aller au catéchisme, car mon père ne le souhaitait pas. J’ai compris ce que voulait dire ne pas être un Français de souche. Mais j’ai très vite découvert, en école de commerce notamment, la mixité de ce pays et je n’ai pas souffert. J’ai changé de nom à la radio, quand je présentais les infos sur Skyrock, et ça n’a jamais vexé mes parents. Si j’avais à choisir aujourd’hui je le referais. Michaël Benayoun, ça ne fait pas très Broadway.

 

« J’AI FAIT TOUTES LES CONNERIES DU MONDE. AVEC ISABELLE ET SEVEN,

JE DÉCOUVRE LE CALME ET LA DOUCEUR  »

 

Et vous, Isabelle, quelles sont vos origines ? 

I.F : Michaël et moi avons reçu la même éducation. Ma mère est polonaise, catholique pratiquante. Elle est venue à Paris et n’est plus repartie. 

M.Y : C’était sous Jaruzelski, ça ne donnait pas envie de rentrer.

I.F : Mon père est né en Tunisie, de parents Juifs italiens, et il est arrivé en France à 19 ans.

M.Y : Nous avons les mêmes racines, nos mères s’entendent à merveille. Elles ne jurent que par Jésus et vivent avec deux Juifs venus d’Afrique du Nord.

On sait peu de chose de vous, Isabelle. Toutes vos biographies sur Internet commencent par mannequin. Quel a été votre parcours ?

I.F : Enfant, j’étais un garçon manqué. Trop grande, trop maigre, moche. Je me suis transformée d’une année à l’autre puisque, à 13 ans, j’ai été repérée sur la Côte d’Azur. Ma carrière de mannequin a immédiatement débuté. Mais je rêvais plutôt d’être caissière dans une librairie. J’adore les livres, les carnets, l’odeur du papier.

Vous avez fait d’Isabelle une Marianne généreuse qui rattrape toutes les mesquineries, les outrances et l’étroitesse d’esprit des Français, que vous ne vous privez pas de montrer. A-t-elle joué ce rôle dans votre vie, et de quelle façon ?

M.Y : Je me suis inspiré d’elle pour écrire le rôle. Isabelle est généreuse, dévouée, libre, très autonome. Elle m’a fait évoluer. La notoriété, la vie nocturne, j’ai fait le tour de la question. Je ne cherche plus rien, je n’ai plus rien à me prouver. Isabelle me donne de la force, elle me rend sûr de mes superpouvoirs. Même si nous ne sommes pas mariés, je suis fier de pouvoir dire qu’elle est ma femme.

D’où vient cette douceur surprenante présente dans le film ? Vous êtes-vous également adouci ? Est-ce lié à la naissance de votre fille ?

M.Y : La tendresse existait, mais elle avait du mal à s’exprimer artistiquement. J’ai mené une vie extrême, violente, une vie de patachon, d'ado. J’ai fait toutes les conneries du monde. Avec Isabelle et Seven, je découvre les charmes du calme et de la douceur de vivre, que j’ai voulu montrer dans le film. J’aborde une période de ma vie où j’ai envie de nappes à carreaux, de ­paniers en osier, de pique-niques en famille à la campagne. Je vais avoir 40 ans.

Il y a un côté carte postale dans le film, une démonstration presque patriotique. La revendiquez-vous ? 

M.Y : J’ai regardé la France avec l’œil d’un touriste et je suis tombé par terre devant tant de beauté. Je n’ai pas utilisé la France comme un décor, mais comme un personnage et j’ai voulu, pour une fois, m’appuyer sur des valeurs anciennes : la bonne bouffe, les patois, les monuments, les coutumes. On peut aimer cela, son pays et son drapeau, sans être au Front national.

Et croire que la démocratie est communicative à ce point, qu’au contact de nos spécialités culinaires, de notre liberté, des terroristes pourraient changer de point de vue ?

M.Y : C’est une morale naïve que j’assume. Le film n’est pas transgressif, il cherche à réconcilier les Français avec leur pays, par l’autodérision et la tolérance. « Vive la France », toutes proportions gardées, c’est ma « Grande vadrouille ».

Isabelle, en quatre ans, vous avez fait deux films et un bébé avec Michaël. Quelle est la prochaine étape ?

I.F : Ce métier sépare beaucoup. Nous avons la chance qu’il nous réunisse. Je n’ai pas de problème à être la femme du réalisateur, mais si on me propose d’autres scénarios, pourquoi pas ? Dans les mois à venir, ce n’est pas au cinéma que nous penserons, mais à un projet plus personnel.

M.Y : Ça va être notre rythme de croisière : un film, un bébé, un film, un bébé. D’ailleurs, nous avons déjà trouvé le prénom du prochain.

 

Entrevue de Ghislain Loustalot - Paris Match

 

 

Source : paris.match.com, le dimanche 24 février 2013

Possibilité de réagir sur :

http://www.parismatch.com/People-Match/Cinema/Actu/Michael-Youn-et-Isabelle-Funaro.-Leur-premiere-surprise-partie-466919/

 

 

 

 

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