Sujet :

Écrivons  à  Mme  Haigneré  pour l'acronyme  A.S.E.

Date :

02/07/2003

De Daniel de Poli (daniel.depoli@voila.fr)

À Claudie Haigneré (Claudie.Haignere@recherche.gouv.fr

et à Benard Cerquiglini (de la DGLF) (bernard.cerquiglini@culture.gouv.fr)

 

Pour comprendre l'importance des sigles en français, je vous transmets, ci-après, un extrait de l'ouvrage « C'était De Gaulle », d'Alain Peyrefitte  :

« Au Conseil du 30 mai 1962, Palewski a fait le point sur la participation française au « Centre Européen de Construction et de Lancement d'Engins Spatiaux », désigné par l'abréviation ELDO (European Launcher Development Organisation).

ELDO : ce sigle a suffi à mettre le Général de mauvaise humeur. Il s'en plaint à Palewski, avec une acrimonie qu'il se permet vis-à-vis des « vieux compagnons », et à laquelle il n'aurait probablement jamais cédé avec un ministre issu de la haute fonction publique : « Vous vous êtes laissé dominer ! Comment avez-vous accepté que le sigle ne soit pas composé des initiales du titre français ? ».

Il avait mentalement composé ce sigle : « Ça doit donner CECLES. Ce n'est pas plus imprononçable qu'ELDO. Alors, pourquoi ne pas imposer CECLES ? Pourquoi ? Vous ferez savoir à cette organisation que nous lui verserons la contribution de quarante-cinq millions de francs qui nous est demandée, quand elle aura pris toutes dispositions pour que, dans les actes auxquels elle procède, sur les plaques apposées à l'entrée de son siège, sur son papier à lettres, CECLES soit placé avant ELDO et avec les mêmes caractères. »

« Si nous n'exigeons pas que les titres des organisations auxquelles nous appartenons soient en français, comment voulez-vous que nous ne soyons pas noyautés par les Anglais, et colonisés par les Américains ? Si nous ne nous battons pas pour le français, qui le fera ? Pour l'Organisation des Nations Unies, en 45, nous avons imposé ONU, bien qu'elle fût installée à New-York. Quand on a créé l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture, c'était après mon départ. Elle a eu beau s'installer à Paris, on lui a donné un sigle anglais UNESCO, alors que ONUESC aurait sonné tout aussi bien. On s'y serait vite habitué. Mais voilà, je n'étais plus là, alors on n'a rien osé demander. Toujours, se coucher ! »

Cordialement
Daniel DE POLI

 

 

Le Général de Gaulle et la langue française !

Possibilité de noter cette vidéo et d'y apporter un commentaire,

en allant sur : https://youtu.be/juelIVfxpJw

 



 

RÉPONSE  DE  M.  CERQUIGLINI  (DGLF)

AU  COURRIEL  DE  M.  DE  POLI 

 


 

 

 

 

 

 

Monsieur Daniel DE POLI
A.FR.AV
Parc Louis Riel
2811, chemin de Saint-Paul
30129 MANDUEL

                                       

          Délégation

       générale à la 

  langue française

     et aux langues

            de France

 

 

 

Paris, le 07 OCT. 2003

        

 

                  Affaire suivie par 

              André CATILLION

                          POSTE

                   01.40.15.36.61.

                     Références

               AC/SR/n°4242

              6,rue des Pyramides

               75001 Paris France

 

     Téléphone 01 40 15 73 00

      Télécopie 01 40 15 36 76

           dglf@culture.gouv.fr  

 



          Monsieur,


         Vous avez bien voulu appeler mon attention, par courriel du 15 juillet dernier, sur l’emploi de l’acronyme E.S.A. par l’Agence Spatiale Européenne.

          Je suis intervenu auprès de l’Agence afin qu’elle m’indique les raisons du recours exclusif à cet acronyme.

          L’Agence m’a ainsi précisé qu’elle a choisi d’utiliser un seul acronyme (E.S.A.) pour ses publications et communications de presse afin de donner une image solide et constante de ses activités à son public.

          Par ailleurs, le sigle E.S.A. a fait l’objet d’un enregistrement auprès de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et bénéficie de ce fait d’une protection.

         Je vous remercie de l’intérêt que vous portez à la protection de la langue française.

        Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.


Le délégué général



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