Sujet :

Pascal Terrasse, le nouveau Secrétaire Général de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie

Date :

30/07/2013

Envoi de Denis Griesmar (denis.griesmar(chez)orange.fr) 

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Que de bonnes paroles ! Mais il faudrait prendre au mot ce Monsieur, qui a sans doute voté la loi Fioraso, que l'on n'a pas entendu sur les brevets et qu'il serait peut-être possible d'interpeller dans son fief en Ardèche.

DG

 

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FRANCOPHONIE

Entrevue avec le Secrétaire Général de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie

Monsieur Pascal Terrasse est depuis le 12 juillet dernier le nouveau Secrétaire Général de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie. Député (PS) de l’Ardèche depuis 1997 il est également Secrétaire national du PS à la protection sociale. Sa passion pour la Francophonie l´a conduit à accepter ce poste avec le souhait de défendre des valeurs qui lui sont chères : l´humanisme, la coopération et le dialogue comme il le déclare lors d´une entrevue qu´il a accordée au Lepetitjournal.com/Lisbonne

(Photos : Pascal Terrasse)

Lepetitjournal.com/Lisbonne : Vos nouvelles responsabilités à caractère international semblent représenter un tournant dans votre parcours professionnel, quelles sont les principales raisons qui vous ont conduit à accepter ce poste de Secrétaire Général de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie ?

Pascal Terrasse : La première raison qui me vient à l’esprit est qu’au-delà de mon engagement partisan, j’ai cette passion pour la Francophonie profondément ancrée en moi. Nous vivons une époque où la mondialisation divise plus qu’elle ne rassemble, où les peuples sont sans cesse confrontés aux tensions et aux déséquilibres. Avoir une langue en commun est plus qu’une chance, « c’est un facteur d’unité », comme le disait très justement François Mitterrand. La langue constitue le pivot de notre culture. L’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) est un lieu d’échanges où il existe un dialogue permanent entre les valeurs universelles et les protections individuelles. C’est aussi une institution qui délivre un message humaniste où la coopération internationale et la diplomatie se renouvellent chaque jour. En acceptant ce poste, j’ai souhaité défendre ces valeurs qui me sont si chères : humanisme, coopération et dialogue.
 

Au niveau parlementaire, vous avez été amené à coordonner en France des missions d´études et de coordination pour le compte du secrétariat d´État au tourisme. Cela vous donne t-il un éclairage particulier dans le cadre de vos nouvelles responsabilités ?

En effet, je connais bien la problématique du tourisme. J’ai d’ailleurs été en charge des questions touristiques auprès de François Hollande lors de la campagne présidentielle. Le tourisme est enjeu fondamental de nos sociétés. Il représente en France plus de 2 millions d’emplois et 7% du PIB. C’est l’un des contributeurs majeurs de l’économie mondiale. Il ne faut donc pas négliger son impact dans les politiques publiques. Au niveau de l’espace économique francophone, j’ai le sentiment qu’il nous faut réengager une réflexion afin de définir une nouvelle stratégie de promotion du tourisme comme facteur de développement économique, de création d’emplois et d’instrument de lutte contre la pauvreté. Si nous voulons que l’espace francophone rayonne, nous devons le rendre attractif.
 

Vous avez effectué à ce jour tout votre parcours politique en Ardèche. Cet attachement à votre département rural a-t-il une « influence » sur la vision que vous avez de la Francophonie ?

Voilà plus de 15 ans que j’ai été élu député de l’Ardèche. Cette expérience au cœur de la démocratie française m’a appris une chose : il est nécessaire de sans cesse se réinventer. Mon souhait n’est pas de révolutionner la Francophonie, mais plutôt de la faire évoluer. L’APF mène un important travail portant sur des sujets tels que les libertés et les droits politiques, la communication et l’éducation, les obstacles à la diffusion des connaissances dans les pays francophones ou la place du français dans les organisations internationales. Ma connaissance du monde rural me porte à croire que les moyens de communication sont essentiels pour le développement économique et la consolidation démocratique. La Francophonie doit donc vivre avec son temps et prendre le virage du numérique. Mais l’APF doit avant tout être un espace de débats et de propositions où le point de vue de chacun est respecté. C’est grâce à mon expérience d’homme de terrain et ma qualité d’écoute acquises au contact des Ardéchoises et des Ardéchois que je j’accomplirai ces différentes missions.
 

Pascal TerrasseQuelles vont être les grandes actions que vous souhaitez développer dans le cadre de votre mandat au sein de l´APF ?

L’APF ne peut rester spectatrice des crises qui secouent le monde. Elle doit faire entendre sa voix et défendre les choix qui sont les siens, être un espace de vigilance qui permet à chacun de ne pas oublier les principes qui nous unissent. Dans les six mois qui viennent, je vais, avec tous les acteurs de la Francophonie parlementaire, réfléchir sur les initiatives à prendre. Pour autant, le projet que je porte pour l’APF devra s’inspirer de plusieurs objectifs. Aider davantage aux fonctionnements des parlements afin de rendre les démocraties plus fortes. Être davantage attentif aux devenirs de nos résolutions. Renforcer les partenariats avec les autres opérateurs de la Francophonie et les autres organisations multilatérales pour multiplier notre efficacité et développer les synergies. Contribuer à accroître la visibilité de l’APF. Faire de l’APF un instrument encore plus efficace de la coopération interparlementaire.
 

La Francophonie peut-elle « rivaliser » avec l´influence du monde anglophone aujourd´hui présent dans tous les secteurs de la société, et en particulier dans l´univers économique ?

Nous partons souvent d’un constat qui est erroné. La perception commune voudrait que la langue anglaise soit exclusivement considérée comme celle de l’économie et la langue française comme celle la culture. La Francophonie a beaucoup plus à offrir que cela. Bien sûr, économie et culture font aujourd’hui bon ménage grâce au développement exponentiel des échanges de biens culturels à travers le monde et il faudra à l’avenir continuer à investir dans ce secteur. Néanmoins, l’ambition de la Francophonie depuis le début du XXIe siècle est de créer un espace préférentiel, vecteur de développement économique et de croissance. Plusieurs domaines d’intervention ont déjà été explorés : le développement d’une économie solidaire de proximité, le renforcement de l’expertise de haut niveau en négociation commerciale, l’aide à l’accès aux financements internationaux ainsi que l’intégration régionale. Là encore, je crois que la Francophonie doit renforcer sa présence dans le champ du numérique et des nouvelles technologies. Le nombre de pages anglophones sur Internet a très fortement chuté au cours des 15 dernières années. Parallèlement, le taux de sites en langue française a augmenté. C’est aujourd’hui la troisième langue la plus utilisée, après l’allemand, mais avant l’espagnol. L’accent doit également être mis sur la formation des futurs acteurs économiques et sur l’apprentissage du français dans les entreprises internationales. Enfin, pour rivaliser avec le monde anglophone, il nous faudra donner une meilleure visibilité à la Francophonie économique et sans doute aller au-delà du Forum francophone des affaires.
 

Quelle est votre perception de la Francophonie en ce qui concerne le Portugal. Connaissez-vous le Portugal ?

La Francophonie et la Lusophonie ont beaucoup de points communs et partagent le principe de diversité linguistique et culturelle. Outre la proximité de leur origine commune, le français et le portugais sont deux grandes langues de communication internationales, présentes sur l’ensemble des continents, parlées par un nombre de locuteurs très proches et qui, face aux enjeux de la mondialisation rencontrent des défis similaires. Je crois savoir que le Portugal et la France signeront très prochainement un nouvel accord-cadre de coopération linguistique et éducative afin de promouvoir l’enseignement du français au Portugal et du portugais en France. À titre personnel, je connais assez peu le Portugal, mais j’ai bien l’intention de coopérer très activement avec la section du Cap-Vert qui fait partie à la fois de l’APF et de la Communauté des pays de langue portugaise.
 

Avez-vous un message pour les lecteurs de Lepetitjournal.com ?

Le français est une langue dynamique puisque 60% des francophones ont moins de 30 ans. J’invite tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la culture et à la langue française à partager leur passion afin que, tous ensemble, nous faisions rayonner la Francophonie à travers le monde.

Lepetitjournal/Lisbonne avec la collaboration de Philippe Despeysses (www.lepetitjournal.com/Lisbonne) lundi 29 juillet 2013

En savoir plus :
http://apf.francophonie.org/

 

 

Source : lepetitjournal.com, le lundi 29 juillet 2013

Possibilité de réagir sur :

http://www.lepetitjournal.com/lisbonne/accueil/actualite/160426-francophonie-interview-du-secretaire-general-de-l-assemblee-parlementaire-de-la-francophonie

 

 

 

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Réaction de Régis Ravat :

Monsieur, vous êtes promu à la Francophonie, je suppose que c'est bien pour vous, pour votre carrière, votre avancement, etc., mais pour la langue française et la Francophonie permettez-moi d'en douter, car, je ne vous ai pas entendu protester contre la réforme Peillon consistant à mettre l'apprentissage de l'anglais dès le CP, je ne vous ai pas entendu protester contre le projet Fioraso consistant à légaliser l'enseignement EN anglais dans nos universités et grandes écoles, je ne vous ai pas entendu protester, du temps de Sarkozy, contre la ratification du Protocole de Londres qui donne à la langue anglaise force de loi dans le dépôt des brevets et qui exclut deux grandes langues européennes, l'espagnol et l'italien.

Bref, je ne vous ai jamais entendu, de près ou de loin, défendre la langue française face à l'anglais inquisiteur, défendre la Francophonie face au mur de silence qu'on a bâti autour d'elle (exemple : nos jeunes colonisés par l'anglais dès leur plus jeune âge sont littéralement hypnotisés par le monde anglo-américain, tandis qu'ils ignorent magistralement la Francophonie, bien souvent, jusqu'au nom, même !). J'espère me tromper, mais je pense que l'on n'entendra jamais parler de vous dans le mandat que vous venez d'obtenir, parce que ceux qui vous l'ont donné, n'aiment pas la langue française et la Francophonie, ils en parlent pour faire bien, pour faire croire au peuple qu'ils défendent ses intérêts, mais dans la réalité, ils ne cessent de livrer chaque jour davantage notre pays à l'anglais et ne font rien, par ailleurs, pour arrêter la vague anglomaniaque qui l'atteint.

 

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