Sujet :

Marche étudiante du 22 mars 2012 à Montréal

Date :

25/03/2012

Envoi de Daniel Roy  (courriel : danielroy.ca(chez)videotron.ca)     

et de Bernard Desgagné (courriel : bernard.desgagne(chez)videotron.qc.ca)  

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

 La marche étudiante contre la hausse des frais de scolarité

Je m’approchai de la Place du Québec, que certains appellent Canada, à l’intérieur du groupe formé par le Parti Québécois avec Madame Marois à sa tête. Le groupe a été chaudement applaudi à son arrivée.

La Place s’est vite remplie d’étudiants, de parents, de syndicalistes, de politiciens et autres. À 13h00, un camion, surmonté de haut-parleur, lança le début de la marche. L’animateur hors pair nous criait des slogans qui dénonçaient l’injustice d’une éducation accessible seulement aux riches. Les slogans dénotaient une originalité et une beauté dans le choix des mots et des rimes. On alternait les slogans avec des chansons. Des chansons en français, dont les gens connaissaient les paroles, qui électrisaient la foule par leurs rythmes et mélodies. Des chansons d’Harmonium, de Beau Dommage, mais surtout plus récentes comme celles de Les Trois Accords. Toute l’animation se déroulait en français. Pendant tout le défilé, je crois avoir entendu une seule chanson en anglais, dont je ne comprenais pas les paroles. Vers le tiers du défilé, l’animateur a tenté de crier un slogan en anglais. Cela paraissait tellement comme venant d’un autre univers. Je criai alors haut et fort : « En français, en français, en français! » La marche continua, à mon grand contentement, en français jusqu’à la fin. À notre arrivée à la Place Jacques-Cartier, un deuxième animateur tenta un deuxième slogan en anglais, sans trop de succès. Je ripostai de nouveau en criant : « En français, en français, en français! » Les slogans suivants virâmes au français, à mon grand plaisir. Certains Anglais rétorquèrent à mon endroit, sans appuis de la foule : « Pourquoi est-ce que cela devrait se dérouler en français seulement ? » Je répondis : Il n’y a qu’une seule langue officielle au Québec.

Alors que je me trouvais à quelques pas de la bannière du Mouvement Montréal Français située dans un coin de la Place Jacques-Cartier, je me dis : pourquoi est-ce que nous devrions nous forcer à comprendre des slogans et des discours en anglais au Québec? La langue française est belle. La langue française a permis de nous exprimer tout au long de cette marche. La langue française a uni des étudiants provenant d’institutions françaises et anglaises dans un but commun. Oui, la langue française doit être la langue commune, nationale et officielle qui unit tous les Québécois, quoi qu’en disent les bien-pensants anglomanes de ce monde. À cet égard, je vous recommande la lecture d’un excellent article du blogueur Louis Préfontaine intitulé Anglomanie et clientélisme estudiantins, que vous retrouverez à l’adresse suivante : http://ledernierquebecois.com/page/4

Vive les étudiants ! Vive la grève générale ! Je suggère tout de même, un arrêt de la grève, et une mobilisation générale de toute la nation québécoise pour que les Libéraux laissent leurs places, sans que les Caquistes, du pareil au même, prennent leurs places. Les souverainistes, qui s’opposent tous à la hausse des frais de scolarité, doivent prendre le pouvoir et du même coup nous donner un pays du Québec. Un pays qui nous donnera la fierté et les moyens de nous payer bien plus que des études gratuites.

Daniel Roy, C.A.

 

 

 

 

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Possibilité de noter cette vidéo et d'y apporter un commentaire,

en allant sur :

http://youtu.be/9CgD442YFRQ

 

 

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Le Québec porté par le mouvement étudiant

Samedi, 24 mars 2012

Écrit par Bernard Desgagné

« Un peuple instruit jamais ne sera vaincu ! » C’est en scandant entre autres cette transposition de la célèbre chanson chilienne "El pueblo unido jamás será vencido" que les étudiants québécois et leurs nombreux partisans de tous âges sont descendus dans les rues de Montréal le jeudi 22 mars 2012. La manifestation a eu des échos jusque dans la presse iranienne.

Beaucoup de riverains étaient sur les balcons et les toits pour applaudir le défilé et brandir le carré rouge, symbole de l’endettement des étudiants et de l’asservissement du peuple par l’oligarchie néolibérale. Ce fut un jour de solidarité, mais aussi de grande fierté envers la jeunesse québécoise incarnée notamment par Gabriel Nadeau-Dubois, le porte-parole de la Coalition large de l’association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE).

Les manifestants étaient munis d’une multitude de pancartes teintées d’humour et d’intelligence, et on apercevait aussi beaucoup de fleurdelisés de même que le drapeau des patriotes et celui du Réseau de résistance du Québécois. Soulignant la courageuse tentative de bloquer le port de Montréal, le matin, Gabriel Nadeau-Dubois a appelé les étudiants à ne pas se contenter de cette démonstration de force et à appliquer de nouveaux moyens de pression dès le lendemain. Il faudra occuper les établissements et perturber l’économie, car la mafia libérale ne comprend qu’une seule chose: l’argent.

Redoublant de fourberie, John Charest et Line Beauchamp se comportent, dans le dossier des droits de scolarité, en fidèles serviteurs du grand capital, qui a comme stratégie traditionnelle de dresser les simples citoyens les uns contre les autres pendant que les millions coulent à flot dans ses coffres. Charest et Beauchamp accusent les étudiants d’être les ennemis de la classe moyenne, qui paie la note.

Les étudiants du Québec ont répondu au gouvernement libéral par la voix de Gabriel Nadeau-Dubois: C’est vous, Monsieur Charest, qui êtes l’ennemi des travailleurs. Vous n’avez cessé d’en faire la preuve depuis que vous êtes au pouvoir. Demandez aux employés de Rio Tinto Alcan en lockout, à Alma, ce qu’ils en pensent. Vous protégez vos copains aux poches pleines de fric. Maintenant, le Québec a compris. Il est dans la rue. Vous êtes cerné, Monsieur Charest.

Les réactions des politiciens

Dès le lendemain de la manifestation, Line Beauchamp a répondu aux manifestants par des menaces. Il est évident que, même si huit-millions de Québécois descendaient dans la rue, le gouvernement de John Charest n’en ferait qu’à sa tête. Quand les étudiants optent pour la désobéissance civile, ils se font agresser par la police et, comble de l’ironie, doivent essuyer les reproches des moralisateurs patentés d’un parti pourtant ultra corrompu. Quand les étudiants manifestent pacifiquement par centaines de milliers, en proposant des solutions intelligentes, le même gouvernement d’escrocs refuse toute discussion. Il y a de quoi être très en colère.

À l’inverse de la clique ministérielle du PLQ, plusieurs politiciens ont manifesté leur appui aux étudiants. Néanmoins, certains se sont fait reprocher leur opportunisme, notamment Pauline Marois. Jean-Benoît Poulin, un étudiant de l’Université Laval, a déclaré ceci, sur les ondes de RDI :

Je n’ai pas aimé l’attitude de Mme Marois là-dedans. C’est clairement électoraliste et ça me répugne presque. Parce que, il y a un an, quand le gouvernement a annoncé la hausse, Mme Marois n’est pas montée aux barricades pour dire que ça n’avait pas de sens, cette hausse-là. C’est maintenant, un an plus tard, lorsqu’elle voit la mobilisation, lorsqu’elle voit la possibilité de former le prochain gouvernement, qu’elle essaie de mobiliser son monde pour obtenir des sièges aux prochaines élections. Moi, je n’aime pas ça, cette attitude-là.

Pauline Marois dit que, si elle est élue première ministre, elle annulera la hausse des droits de scolarité éventuellement imposée par le gouvernement libéral. Toutefois, elle n’exclut pas la possibilité d’une hausse plus modeste et n’a pas de projet précis. Sa position semble être superficielle et improvisée, contrairement à celle du chef d’Option nationale, Jean-Martin Aussant, qui est intervenu dans le débat avec de solides arguments économiques.

Option nationale préconise une gratuité «encadrée» des études, «de la maternelle au doctorat», tout simplement parce qu’en plus d’être un moyen de donner à tous les mêmes chances, ce qui est une question de justice sociale, cette gratuité serait économiquement rentable pour la société québécoise. Plus une personne est instruite, plus son salaire est élevé et plus elle paye des impôts. Les pays qui ont fait l’expérience de la gratuité des études ont constaté qu’ils récupéraient facilement leur investissement. La gratuité des études « s’autorembourse ».

Voici un extrait de ce qu’a déclaré Jean-Martin Aussant à ce sujet, lors d’une conférence de presse tenue avant la manifestation:

Il n’y a personne, au Québec, qui accepterait qu’un citoyen ne se fasse pas soigner parce qu’il n’a pas les moyens de payer à l’hôpital. […] Il n’y a personne qui accepterait, au Québec, qu’un citoyen n’ait pas l’aide d’un policier quand il est en situation de détresse parce qu’il ne pourrait pas débourser tout de suite pour payer le policier. […] Ça passe par les impôts généraux. C’est un contrat social qu’on s’est donné. Quand on dit que l’éducation est une priorité, ça devrait être la même chose. […] On ne devrait jamais accepter que qui que ce soit arrête ou retarde ses études parce qu’il n’a pas les moyens de payer.

Libération nationale et instruction vont de pair

Jean-Martin Aussant est aussi le seul politicien à avoir démontré l’importance du projet d’indépendance du Québec pour le financement des universités et la gratuité des études. Si les Québécois n’avaient qu’une seule déclaration de revenus à faire, l’État économiserait 500 millions de dollars par année, une somme plus élevée que celle que le gouvernement du Québec prévoit obtenir avec la hausse des droits de scolarité.

On pourrait ajouter à cela que les Québécois versent la moitié de leurs impôts environ à Ottawa, qui s’en sert pour faire d’énormes dépenses militaires et pour financer des opérations terroristes, selon les priorités des oligarques de Bay Street et des patrons des sables bitumineux.

Par exemple, pour aider la société Canadian Natural Resources à mettre la main sur le pétrole du golfe de Guinée, Ottawa a financé l’organisation terroriste d’Alassane Ouattara, qui a été installée au pouvoir grâce aux bombes françaises en Côte d’Ivoire. Entre autres réalisations « démocratiques », le gouvernement de M. Ouattara a fait fermer les universités de son pays. Maintenir les Ivoiriens dans l’ignorance est sans doute une bonne idée pour Stephen Harper, qui préfère les gens dociles, plutôt que les gens instruits. Mais que rapportent aux contribuables québécois les investissements d’Ottawa dans la maximisation des profits des pétrolières par le terrorisme ?

Autre exemple, Ottawa a dépensé 100 millions de dollars pour donner une leçon de démocratie aux Libyens en les bombardant. Résultat : des milliers de Libyens sont morts, y compris beaucoup d’enfants. Et les jeunes Libyens qui ont survécu ne peuvent plus espérer faire des études universitaires aussi facilement que leurs ainés.

En effet, avant l’intervention «humanitaire» de l’OTAN, les Libyens pouvaient faire leurs études universitaires gratuitement. C’était l’un des legs de Mouammar Kadhafi à ses compatriotes, lui que les médias nous ont systématiquement et faussement présenté comme un tyran, mais qui était sans doute beaucoup plus respectable que Stephen Harper. Quel est l’avantage économique, pour les Québécois, d’avoir payé les bombes destinées à renvoyer les Libyens à l’âge de pierre? Les contrats perdus par SNC-Lavalin figurent-ils parmi ces avantages?

Et je ne parle même pas des milliards de dollars qui ont été engloutis dans le massacre des Afghans et des autres milliards qui seront engloutis dans les F-35 ou des appareils du même genre. Ces sommes ne servent aucunement à assurer notre sécurité ou à défendre les droits de la personne. Elles servent à sacrifier des peuples entiers sur l’autel des profits.

Bref, le problème est loin de se limiter à John Charest et sa bande de sangsues. Ottawa prive les Québécois de sommes d’argent qu’ils pourraient utiliser pour financer leurs universités et se sert de cet argent pour empêcher des jeunes de s’instruire dans d’autres pays. En devenant indépendant, le Québec avancera et fera avancer l’humanité, qui a besoin de sagesse, et non de fusils.


 

 

 

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