Sujet :

Des Flamands reconnaissent la minorité francophone de Flandre

Date :

16/01/2010

D'Edgar Fonck (courriel : edgar.fonck(chez)dmnet.be)    

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ». 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le Mouvement flamand reconnaît la minorité francophone en Flandre

 

De Haan (Belgique), le 11 janvier 2010

 « Quelle est la position des hommes de sciences et des intellectuels flamands face aux nationalistes qui prétendent qu' il n'y a pas de minorité francophone en Flandre ? » C’est la question que s’est posée l’Association pour la promotion de la francophonie en Flandre (APFF) dans le dernier numéro des « Nouvelles de Flandre »

Et de poursuivre : « La question a toute son importance lorsqu'on sait que ce sont les nationalistes flamands qui dominent la vie politique au nord du pays. Ils ont entraîné le gouvernement flamand à s'engager à ne pas ratifier la convention-cadre sur la protection des minorités nationales, privant du même coup les francophones qui vivent en Flandre des droits les plus élémentaires.

Encyclopédie du Mouvement flamand - Encyclopedie van de Vlaamse BewegingLa réponse, nous l'avons trouvée dans l’ « Encyclopédie du Mouvement flamanda»(1) dont la première édition date de 1973. Complètement réactualisée en 1998, la « Nouvelle Encyclopédie du Mouvement flamand »(2) bénéficie depuis du soutien officiel du ministère de la Communauté flamande.

Ouvrons le deuxième volume de la première édition à la page 1562 pour y découvrir un texte de 14 pages consacré aux francophones en Flandre, avant les 17 pages réservées aux Flamands en Wallonie, le tout regroupé sous l'appellation « Minorités linguistiques »

Oui vous avez bien lu ! Il est écrit noir sur blanc “Taalminderheden” (Minorités linguistiques) en guise de titre général et “Franstaligen in Vlaanderen” (Francophones en Flandre) comme intitulé de la première partie.

Le ton est donné dès le début (nous traduisons): « Qu'il y ait en Flandre, depuis de nombreux siècles, une petite minorité francophone, est un fait établi ». Même chose dans l'édition de 1998, page 2964 du troisième volume, cette fois. La formulation a été légèrement revue, mais elle garde toute sa pertinence : « En Flandre, il y a, depuis des siècles, une petite partie de la population qui est francophone ».

Examiné à la lumière de la résolution 1301 de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, à propos de la protection des minorités en Belgique, le texte du Mouvement flamand apparaît comme un véritable plaidoyer en faveur de la reconnaissance par la Flandre de sa minorité francophone. (…)

Épinglons le point essentiel, justifiant à lui tout seul la position du Conseil de l'Europe qui mentionne la Belgique parmi les pays qui «aont des minorités significatives qui doivent être protégées et dont les droits ne sont pas officiellement reconnus ».

Sur ce point, l'analyse livrée par l'encyclopédie est très claire: « Lorsque la Flandre est devenue la région la plus riche de Belgique, le prestige du néerlandais augmenta. Le néerlandais devint un atout à tous les niveaux, économique, démographique, politique et social. À partir de ce moment-là, des facteurs très importants commencèrent à jouer contre les francophones : une Communauté flamande de plus en plus prospère, pas de protection juridique à part celle de leurs droits individuels, pas d'instances propres, pas de subventions de leurs manifestations culturelles ».

Voilà bien le nœud du problème : l'absence de protection juridique de la minorité francophone en Flandre.

(suite au verso)

Il est urgent que la Flandre tienne compte de l'avis de ses intellectuels et de ses scientifiques. Qu'au lieu de poursuivre dans une voie sans issue, elle se rende à l'évidence. Qu'elle reconnaisse et protège enfin sa minorité francophone. Elle n'en sortira que grandie ! »

 

(1) "Encyclopedie van de Vlaamse Beweging", Lannoo, 1973, 2117 p.

(2) "Nieuwe Encyclopedie van de Vlaamse Beweging", Lannoo, 1998, 3799 p. + CD-ROM

 

 

Pour plus d’informations

Nous vous renvoyons à l’article « Francophones de Flandre : la Francophonie muette ? » publié dans le numéro 52 (mars-avril 2009) des « Nouvelles de Flandre ». Ce numéro « spécial francophonie » peut aussi être consulté sur notre site (http://www.dmnet.be/ndf).

 

 

 

À propos de l'APFF

L'Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre (APFF) ne poursuit aucun but politique et n'entend nullement remettre en cause le statut linguistique de la Flandre. Elle veut simplement que le français, l'une de nos langues officielles, ait droit de cité en Flandre au même titre que toute autre langue.

Cette promotion de la francophonie, l'APFF la réalise notamment en publiant sur son site Internet le magazine « Nouvelles de Flandre » (http://www.dmnet.be/ndf). On peut y trouver outre l'agenda des activités en français, les adresses des ressources francophones en Flandre, des articles et des informations sur la francophonie en général. Un bulletin, version papier du magazine, est également édité tous les deux mois.

Toute personne intéressée par l'APFF peut en devenir membre. La cotisation annuelle s'élève à 12,50 EUR pour la Belgique et 20 EUR pour l'étranger à verser au compte 210-0433429-85 (IBAN : BE89 2100 4334 2985 - BIC : GEBABEBB) de l'APFF asbl. Les membres et les donateurs reçoivent le magazine « Nouvelles de Flandre » tous les deux mois.


Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre (APFF asbl)

Secrétariat : Spreeuwenlaan 12, B-8420 De Haan, Belgique.

Téléphone : +32(0)59.23.77.01

Télécopie : +32(0)59.23.77.02

Courriel : apff@dmnet.be

Site : http://www.dmnet.be/ndf

 

 

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Belgique : la Flandre adopte un ton plus conciliant envers les francophones

BRUXELLES, le 12 janvier 2010 (AFP)

Yves Leterme, Chef du gouvernement belge en 2010Les responsables politiques flamands en Belgique, Premier ministre en tête, mettent depuis quelques semaines leurs revendications autonomistes en sourdine, du fait de la crise économique et alors que la Belgique se prépare bientôt à assumer la présidence de l'UE.

La métamorphose est particulièrement spectaculaire chez le chef du gouvernement Yves Leterme.

Ce chrétien-démocrate qui avait remporté les dernières élections législatives de juin 2007 sur un programme agressif promettant à la Flandre, la région néerlandophone du nord de la Belgique, d'obtenir plus de pouvoirs, se montre aujourd'hui conciliant.

« La Belgique est un pays qui a d'énormes atouts », vient de déclarer au journal francophone La Libre Belgique M. Leterme, revenu à la tête du gouvernement fédéral fin 2009 à la faveur de la nomination d'Herman Van Rompuy à la présidence du Conseil européen.

C'est pourtant lui qui, en 2006, affirmait que la Belgique « n'est pas une valeur en soi » et qu'il ne participerait pas à un gouvernement « s'il n'y a pas de nouveaux transferts de compétences vers les régions ».

Trois ans plus tard, le Premier ministre, qui a échoué en 2007 et 2008 à concrétiser cette réforme, prône un « véritable fédéralisme de coopération » entre les trois régions belges: la Flandre, la Wallonie et Bruxelles.

« C'est un plus de travailler ensemble », souligne M. Leterme, dont la maladresse et des propos jugés offensants par les francophones avaient contribué à radicaliser les tensions lors de son premier passage à la tête du gouvernement. Et à mettre le royaume au bord de l'éclatement.

Yves Leterme, comme l'ensemble de la classe politique flamande, continue à appeler de ses vœux une « évolution des institutions ».

« Mais le fait que ces évolutions n'aient pas lieu pour l'instant ne doit pas être un alibi pour ne pas travailler » à renforcer l'économie nationale, dit-il aujourd'hui.

« Cette évolution du CD&V (le parti d'Yves Leterme et première formation politique de Belgique) était déjà sensible sous l'ère Van Rompuy », souligne le politologue flamand Dave Sinardet.

« Outre la détérioration de la situation économique, le contexte politique a changé et ne se prête plus à une grande réforme », a expliqué à l'AFP le chercheur de l'université d'Anvers.

C'est que le 1er juillet, la Belgique prendra pour six mois la présidence tournante de l'Union européenne. « Durant cette période, on voudra éviter toute instabilité ou crise interne, d'autant que l'image de la Belgique a été écornée ces dernières années », prédit Dave Sinardet.

Et dès la fin de la présidence de l'UE, le pays entrera dans la campagne pour les législatives de mai 2011, période peu favorable aux compromis.

Même Bart De Wever, le bouillant président du parti indépendantiste flamand NVA, reconnaît à présent qu'il n'y aura pas de nouveaux transferts de pouvoirs vers la Flandre avant les élections.

« Espérons que les électeurs flamands donneront en 2011 un nouveau signal en faveur d'une telle réforme », a déclaré lundi le patron de la NVA.

Si les partis flamands ont remisé, au moins temporairement, leurs revendications autonomistes les plus dures, tout n'est pas réglé.

L'ancien Premier ministre Jean-Luc Dehaene a été chargé par le roi de négocier en coulisses, d'ici Pâques, un accord sur l'épineuse question de l'arrondissement électoral bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde, sur laquelle Flamands et francophones se déchirent depuis plus de 30 ans.

Toutefois, les signaux les plus récents sur ce dossier montrent une volonté de rapprochement des deux grandes communautés.

© 2010 AFP

 

 

Source : tv5.org, le mardi 12 janvier 2010

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-Belgique_la_Flandre_adopte_un_ton_plus_conciliant_envers_les_francophones.htm?

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